En attendant l’examen de la loi des finances 2023, les députés nationaux membres de la Commission Ecofin (économique et financière) étaient en séminaire, lundi au Cercle de Kinshasa, sous la supervision du COREF (Comité d’orientation de la réforme des finances publiques), autour des notions de la crédibilité et du renforcement de la discipline budgétaire.
Dans quelques jours, l’Assemblée nationale entame l’examen de la loi des finances 2023. Pour le Comité d’orientation de la réformes des finances publiques (COREF), l’occasion était bien propice pour amener les députés nationaux membres de la Commission économique et financière (Ecofin) de s’approprier les fondamentaux de la crédibilité et du renforcement de la discipline budgétaire.
C’est ce qui justifie l’organisation, le lundi 3 octobre 2022 au Cercle de Kinshasa, d’un séminaire-atelier essentiellement consacré à ce thème.
Animé par deux experts du Fonds monétaire international (FMI), à savoir M. Harry Snoek, consultant au FMI/Département des finances publiques, et M. Ephrem Ghonda Makiadi, conseiller régional en gestion des dépenses publiques au Centre régional de développement des capacités du FMI pour l’Afrique centrale (AFRITAC/Centre), ce séminaire, rendu possible grâce à l’appui financier de la Banque africaine de développement (BAD), à travers la Cellule d’exécution des financements en faveur des Etats fragiles (CFEF), visait à renforcer les capacités d’analyse des députés nationaux membres de la commission ECOFIN afin de mieux les préparer aux prochaines discussions de la loi des finances 2023.
Sous la conduite de ces experts du FMI, les élus nationaux de la Commission Ecofin ont circonscrit tous les aspects qui touchent à la crédibilité budgétaire en vue de faire du budget de l’Etat un instrument efficace de la politique économique. Pour ce faire, les députés nationaux ont été invités à une analyse comparative des pratiques parlementaires internationales d’une part, et des procédures parlementaires sur la gestion des finances publiques en République Démocratique du Congo, d’autre part. Ces études comparatives ont nettement démontré la nécessité d’intégrer, dans le débat autour de la loi des finances, les aspects touchant à la crédibilité du budget de l’Etat aussi bien en prévision qu’en exécution.
Pour le cas spécifique de la RDC, il s’avère que le budget de l’Etat souffle d’un manque structurel de crédibilité budgétaire, en termes, notamment de cadrage macroéconomique et budgétaire, des prévisions des régies et ministères, des cohérences budgétaires, etc.
Au cours de ce séminaire, les participants ont également relevé l’impératif de renforcement de la discipline budgétaire aussi bien au niveau du Parlement – l’autorité budgétaire par excellence – que du Gouvernement qui l’exécute. Aussi députés nationaux et sénateurs ont-ils été appelés à veiller à la transparence et à la responsabilité de la gestion budgétaire pour une meilleure gestion des finances publiques. De manière explicite, pour un budget crédible, chaque acteur, c’est-à-dire Parlement et Gouvernement, devra jouer son rôle pour une meilleure coordination de l’action publique.
Après ce séminaire d’immersion, on s’attend à ce que les députés nationaux membres de la Commission intègrent toutes ces notions touchant à la crédibilité budgétaire dans les discussions qui vont entourer l’examen de la prochaine loi des finances 2023.
Econews