Kinshasa : une marche de «soutien aux institutions» tourne au saccage du siège de l’Ecidé de Martin Fayulu

A la suite d’une marche, partie du district de Tshangu et organise en soutien au président de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso N’Kodia Pwanga, le siège de l’ECIDé, parti politique de Martin Fayulu, a été vandalisé par des militants que l’ECIDé (Engagement pour citoyenneté et le développement) présente comme proche de l’UDPS, le parti présidentiel. Une thèse que balaie d’un revers de main le secrétaire général de l’UDPS, Augustin Kabuya.

«Les membres de l’UDPS n’ont pas marché aujourd’hui », précise Augustin Kabuya, qui condamne fermement le saccage du bâtiment abritant le siège du parti politique ECIDÉ de Martin Fayulu. «L’UDPS prône la paix. Aucun militant de l’UDPS n’a été envoyé pour vandaliser le siège de l’ECIDé », a renchéri le SG de l’UDPS.

Cependant, à l’ECIDé, on est formel. On pointe du doigt un groupe de jeunes, identifiés comme la «Force du Progrès », une unité de sécurité au sein de l’UDPS, qui a fait incursion mardi en début d’après-midi au siège du parti en apportant les ordinateurs portables et les chaises en plastique, après avoir vandalisé le bâtiment.

Ados Dombasi, député national et secrétaire exécutif la Funa de l’ECIDé, cité par le média en ligne opinion-info.cd évoque un caractère planifié de ces attaques des jeunes qui ont lancé des bombes artisanales, connues sous le nom de «cocktail Molotov,».

Le député fustige la complaisance des éléments de la Police nationale congolaise (PNC) qui ont laissé ces jeunes tout saccager sans la moindre intervention de leur part.

«Les témoignages recueillis, auprès des gens qui étaient sur place, montrent qu’il s’agit bel et bien des jeunes de la Force du Progrès attachés à l’UDPS. D’autres portaient, d’ailleurs, des tenues semblables à celles des militaires FARDC. Ils sont entrés au siège pour poser les actes de sabotage : casser, piller les ordinateurs, jeter des «cocktails Molotov». Malheureusement, ces actes se déroulent non loin des éléments de la police qui étaient censés encadrer leur marche. Nous pensons aujourd’hui que nous avons une police qui est complice, qui accepte des actes de violence», a déclaré Ados Dombasi.

Pour faire valoir ses droits, l’ECIDE envisage le dépôt d’une plainte en bonne et due forme pour cette nouvelle attaque de leur siège.

Ados Dombasi estime que cette marche de soutien aux actions de l’Union Sacrée, qui a connu pour chute le Palais du peuple, était organisée en direction du siège de leur parti politique.

Un mémo à Mboso

A noter qu’à leur arrivée au Palais du peuple, point de chute de leur marche, le président de l’Assemblée nationale s’est présenté sur le perron du Palais du peuple pour communier avec ces manifestants.

A l’issue de leur marche, les manifestants ont déposé un mémorandum en guise de soutien aux institutions de la République.

Christophe Mboso, qui a réceptionné le document, a remercié ses hôtes pour avoir marché dans la quiétude totale.

«Je vous félicite pour avoir marché dans la paix, la tranquillité et l’amour pour soutenir les institutions de la République. Je réceptionne votre mémorandum pour le transmettre à qui de droit. C’est aussi un plaisir de vous recevoir en ce jour où le président de la République séjourne aux Nations Unies où il représente la République Démocratique du Congo et l’Afrique tout entière, en tant que président de l’Union africaine. Nous devons le soutenir et implorer la grâce divine pour que Dieu le comble de sagesse et de force pour présider aux destinées du continent africain afin que le Congo et l’Afrique émergent», a déclaré en substance Mboso.

Dans leur mémo, les manifestants, regroupés au sein de l’Asbl «Vision Fatshi», ont justifié leur action en vertu des articles 22, 23, 24 et 26 de la Constitution qui stipulent que tout Congolais jouit de la liberté d’expression, de manifestation pacifique individuelle ou collective, à condition d’informer au préalable les autorités gouvernementales qui doivent assurer l’encadrement et prendre des dispositions idoines.

Pour eux, la marche qualifiée de citoyenne et de patriotique traduit en actes l’amour et l’attachement sans faille aux institutions de la République, car les Congolais n’ont que la RDC comme patrie.

«Et il était temps de démontrer à l’opinion tant nationale qu’internationale que toutes les couches de la population congolaise se liguent derrière les institutions de la République», ont-ils déclaré en substance.

Francis M.