Candidat déclaré à présidentielle de décembre 2023, Matata Ponyo Mapon se sent en insécurité. Après l’agression barbare de son frère à Lubumbashi, agent de l’Ogefrem, Matata pense que «l’heure est à mon élimination physique et à celle de certains membres de ma famille». Aussi, a-t-il écrit au vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, Peter Kazadi, non seulement pour l’alerter, mais aussi solliciter son implication pour garantir sa sécurité.
Candidat à la présidentielle du 20 décembre 2023 et membre de l’aile dure de l’Opposition formée autour de Moïse Katumbi, Martin Fayulu et Delly Sesanga, le sénateur Matata Ponyo Mapon craint désormais pour sa vie. Il craint pour sa sécurité. Il fonde ses inquiétudes sur la récente agression à Lubumbashi de son jeune frère, Matata Tambwe, passé au tabac par des inconnus pour le péché d’avoir des liens de parenté avec Matata Ponyo.
«Qui veut aller loin prépare sa monture », rappelle un vieil adage. Un autre indique que «l’homme avertir en vaut deux ».
Aussi, pour se prémunir de toute situation désastreuse, Matata Ponyo a-t-il pris le soin d’alerter le VPM en charge de l’Intérieur et Sécurité, Peter Kazadi Kankonde, faisant part, dans sa correspondance, de «dénonciation de l’agression de mon jeune frère habitant à Lubumbashi par des hommes en armes».
«J’ai l’honneur de vous informer que mon petit frère Matata Tambwe John a été copieusement tabassé dans la nuit de samedi à dimanche 11 juin dernier vers 1h30 du matin par une vingtaine de bandits à main armée dans sa résidence de Lubumbashi. Assommé par des coups, il s’est évanoui avant de reprendre connaissance plus tard. Son état de santé demeure préoccupant. Une de ses belles sœurs trouvées sur place a échappé de justesse au viol sexuel. Certains de ces éléments portaient la tenue militaire semblable à celle de la garde républicaine », écrit le sénateur Matata, élu du Maniema.
Il poursuit en faisant remarquer que «selon les propos des agresseurs, l’acte posé était justifié uniquement par le fait que Monsieur Tambwe est le petit frère de Monsieur Matata Ponyo Mapon, candidat déclaré à l’élection présidentielle de décembre 2023 ». Et de préciser : «Selon les assaillants, ce dernier doit se retirer de la course présidentielle pour laisser la place au candidat Tshisekedi. Sinon, soutiennent-ils, ils passeront à l’élimination physique de certains membres de ma famille restreinte ou élargie pour me pousser au désistement. Ils n’ont pas hésité à proférer des menaces de mort à l’endroit du candidat président que je suis ».
Au regard de la gravité des faits et déclarations sus-évoqués par rapport aux prescrits de la Constitution, il souhaite à ce que le VPM en charge de l’Intérieur diligente «une enquête en bonne et due forme par votre ministère ou les services spécialisés compétents pour établir les responsabilités y afférentes et sanctionner les coupables ». Et d’ajoutre : «En outre, il serait indiqué que les dispositions idoines soient prises pour sécuriser ma famille restreinte et élargie en vue de prévenir toute bavure qui entraînerait une perte en vies humaines. Cela est d’autant plus urgent que ce n’est pas pour la première fois que des menaces de cette nature sont proférées à mon endroit ou à certains membres de ma famille depuis que j’ai décidé de me porter candidat à l’élection présidentielle».
Dès lors, Matata se considère en danger et exige protection de l’Etat congolais, autant pour lui que certains membres de sa famille.
A cet effet, il reste convaincu qu’« après l’époque infructueuse de fameux dossiers politico-judiciaire de Bukanga-Lonzo et des biens zaïrianisés, l’heure est à mon élimination physique et à celle de certains membres de ma famille. Je reste à votre disposition pour des plus amples informations».
Dans les rangs de l’Opposition, l’agression meurtrière du jeune frère de Matata à Lubumbashi n’a pas laissé indifférent Moïse Katumbi, membre du Bloc de l’opposition dans lequel se retrouve aussi Matata Ponyo.
«L’agression dont le jeune frère de Mapon Matata vient d’être la victime est un acte odieux. Ma solidarité à Matata Tambwe et sa famille. Si l’on veut épargner à la RDC de verser dans une spirale de violence, auteurs et commanditaires de ce crime doivent être poursuivis et punis », a écrit le leader d’Ensemble pour la République sur son compte twitter.
Quelle sera la réaction du VPM Peter Kazadi ? Difficile à dire.
Hugo Tamusa