Cahin caha, le processus électoral en RDC continue son bonhomme de chemin, n’en déplaise aux oiseaux de mauvaise augure. C’est du moins l’avis du bureau de la centrale électorale, une Commission électorale nationale dite indépendante, installée dans les conditions que l’on sait, et qui reste sourde aux sollicitations de la société civile et des oppositions qui se tuent à exiger plus de transparence aux différentes étapes d’un calendrier électoral du reste contesté.
L’enregistrement des électeurs a vécu, quoique des parties entières du Nord-Kivu et partiellement du Grand Bandundu en ont été dispensées pour raison…
d’insécurité. Des cartes d’électeurs à la qualité douteuse ont été émises; du matériel électoral, dont des kits d’enrôlement ont été trouvés entre des mains des particuliers…
Mais le pire est à venir. Ce 25 juin débute l’opération de dépôt de candidatures pour les législatives et, bien entendu, la présidentielle de décembre. S’ensuivra leur traitement et la publication, au finish, de la liste des candidats retenus. Et c’est ici que les Romains s’empoignèrent. Parce qu’il ne faut pas lire dans la boule de cristal pour prédire que certains candidats à la présidentielle sont d’ores et déjà disqualifiés pour des raisons aussi ubuesques qu’ouvertement tribalo-ethniques.
L’atmosphère pré-électorale ne laisse pas présager d’heureux présages. Pour plusieurs raisons : des manifestations «pacifiques» d’opposants sont systématiquement interdites, avec dans la capitale un gouverneur affichant un zèle politique sans précédent. Des arrestations en cascade sur des accusations de port illégal d’armes couplées aux collusions présumées avec des rébellions; des perquisitions domiciliaires de «suspects» et de membres de leurs familles sans le moindre mandat sont autant de facteurs qui installent un climat de terreur et découragent toute opinion qui aspire à une alternance apaisée au pouvoir.
Paradoxalement, le bureau de la CENI fait la sourde oreille et fait mine de porter un processus électoral exemplaire. Pour Denis Kadima, «ses» élections auront bel et bien lieu quel qu’en soit le prix. Peu importe les conditions dans lesquelles se dérouleront les scrutins, particulièrement la présidentielle, le schéma est arrêté d’avance : son candidat est archiconnu, peu importe les chants des sirènes au pays ou au sein de la communauté internationale. À la limite, à lui seul appartient le pouvoir de décréter un éventuel «glissement» du calendrier électoral.
Econews