C’est avec eux qu’il a réussi à s’affranchir du FCC (Front commun pour le Congo) de Joseph Kabila pour créer l’Union sacrée de la nation. C’est maintenant contre eux qu’il devra se battre dans la conduite d’un processus électoral qui s’annonce déjà très agité. Après le passage en force de l’Assemblée nationale, tous se sont ligués contre le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. S’il se réclame toujours de l’Union sacrée de la nation, Moïse Katumbi Chapwe, leader du parti politique Ensemble pour la République, souffle désormais le chaud et le froid. Son discours n’est plus loin de celui du FCC, moins encore de Lamuka.
Les alliés du Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, particulièrement ceux se réclamant du camp de Moïse Katumbi Chapwe, leader d’Ensemble pour la République, ont clairement affiché leur désapprobation dans la composition du nouveau bureau et de l’assemblée plénière de la Céni (Commission électorale nationale indépendante).
Vendredi, c’était au tour des groupes parlementaires proches de Katumbi de lancer un communiqué au vitriol dénonçant la prise en otage du processus électoral, avant que les députés FCC ne leur emboîtent le pas samedi. Le même samedi, la tandem Muzito-Fayulu a ajouté une couche en reprenant son appel à la dépolitisation de la Céni. Malgré tous ces bruits, le bureau Denis Kadima a été entériné à l’Assemblée nationale. Mais, pour le Chef de l’Etat, il se voit agrandir le cercle de ses opposants, auquel vient curieusement se greffer Moïse Katumbi Chapwe.
Le cercle s’est agrandi
Désormais, le Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, a poussé ses adversaires politiques à se mettre ensemble. Tous les grands leaders congolais sont finalement obligés de se mettre ensemble pour arrêter l’élan du président de la République. Il veut absolument rempiler pour un deuxième mandat certes. Mais user des mêmes méthodes qu’on a combattues revient à ravaler ce qu’on venait à peine de vomir. Le bon sens voudrait que pareille situation ne puisse arriver à des acteurs politiques d’envergure.
Félix Tshisekedi et ses partisans ont-ils observé les faits et gestes de Joseph Kabila au point de les imiter en les mettant en pratique ?
On est tenté de répondre par l’affirmative parce que le passage en force pour imposer Denis Kadima et tout ce bureau de la Céni (Commission électorale nationale indépendante) composé en majorité de produits du débauchage sont la preuve que Tshisekedi fait tout comme Joseph Kabila.
D’ailleurs, il ne pouvait en être autrement lorsqu’il se constate que le président Tshisekedi tient absolument à rempiler quelqu’en soit le prix. S’il faut pour cela user des mêmes méthodes que Kabila, le camp Tshisekedi a franchi la ligne sans hésitation.
Tous contre Tshisekedi
Le tous contre Tshisekedi va immédiatement se mettre en place. Pour des victimes de ce passage en force, en première ligne Moïse Katumbi, il s’agit d’une affaire de survie politique. Il y a aussi le résistant Martin Fayulu qui ne pourra survivre politiquement dans un environnement où Tshisekedi serait le maître du jeu.
Quant à Moïse Katumbi, il sait aussi que s’il n’est pas dans les bonnes grâces du chef de l’Etat, il lui sera difficile de se mouvoir librement comme il l’aurait voulu. Son influence pourrait diminuer et finalement, il ne pourra jouer aucun rôle de premier plan dans le pays.
En ce qui le concerne, du moins en ce qui concerne ses partisans, Joseph Kabila sait qu’un Tshisekedi tout puissant disposant d’un Parlement entièrement UDPS ferait très mal. S’il va vivre libre, ses proches vont par contre occuper des cellules en prison. Objectivement, tout ce beau monde entend se mettre ensemble pour combattre l’ennemi commun qui n’est autre que le Président Tshisekedi.
Face à l’indifférence de la communauté internationale, il ne reste plus qu’une chose : se faire entendre par des actions de grande envergure qui peuvent se traduire par des mobilisations politiques ou des actions de sabotage de l’action du gouvernement comme des grèves. L’heure est donc à l’union de ceux qui ont peur de disparaître politiquement. Il s’agit de la survie politique pour les uns et les autres.
Des alliances contre nature vont se nouer contre le Chef de l’Etat. Il doit en être conscient parce que ce qui vient de se passer au Palais du peuple est un signal fort qu’il serait sur les traces de Joseph Kabila en appliquant ses méthodes de conservation du pouvoir. Lui qui a été dans l’opposition doit se dire que les autres ne sont pas dupes. Il doit aménager des espaces d’expression et d’existence politique pour eux.
Aucun Congolais ne souhaite revivre les scènes d’exclusion dont les conséquences sont dramatiques pour le pays.
Hugo Tamusa