Avec Congo Airways, la seule compagnie aérienne nationale de la RDC, en difficulté, le Gouvernement a estimé de la laisser mourir de sa plus belle mort en optant pour le lancement d’une nouvelle compagnie Air Congo. C’est ce qui ressort de la dernière réunion du Conseil des ministres, sur base du dossier présenté par le ministre des Transports.
Doté de quatre avions, dont deux Airbus A320 et deux Bombardiers, à son lancement en 2014, Congo Airways a finalement cloué au sol tous ces avions. C’est une société en cessation d’actovités qui attend un quelconque sauvetage de l’Etat congolais pour se relancer. Tout récemment, le Gouvernement venait de débloquer 10 millions USD sur les 33 millions USD prévus pour un redémarrage des activités de Congo Airways. C’est au même moment aussi que le même Gouvernement décide d’exhumer le dossier Air Congo, laissé en suspens par Chérubin Okende, alors ministre des Transports.
Toujours est-il que, vendredi en Conseil des ministres, le ministre d’Etat en charge du Portefeuille et le ministre des Transports ont présenté le dossier sur l’actualisation de création de la nouvelle compagnie aérienne Air Congo.
A cet effet, Mme la ministre d’Etat en charge du Portefeuille a rappelé que le Gouvernement, par le biais du ministère des Transports, Voies de Communication et de Désenclavement, avait conclu un protocole d’accord avec Ethiopian Airlines Group visant à mettre en œuvre un partenariat stratégique entre les deux parties pour favoriser le développement des investissements dans le domaine aéronautique, la consolidation de l’exploitation des réseaux ainsi que le renforcement des capacités sur les plans technique et opérationnel.
Indiquant que Air Congo ne devait pas faire ombrage à Congo Airways, Mme la ministre d’Etat a rassuré que «la création de la nouvelle compagnie nationale et une exploitation rapide des lignes internationales par notre pays ne se fera pas au détriment de Congo Airways dont la mise en œuvre du Plan d’urgence et de stabilisation est en cours avec notamment la location d’un avion en leasing et l’acquisition d’un autre ».
Pour sa part, le ministre des Transports a présenté le « Business plan » qui projette une évaluation des capacités économiques, financières et juridiques de la nouvelle compagnie. Le chronogramme reprenant les 22 actions programmées à exécuter en 157 jours, avant la création de la compagnie jusqu’au lancement du processus d’obtention du Certificat de Transporteur Aérien (CTA), a été également passé en revue.
C’est dire que, dans le transport aérien, le Gouvernement joue deux tableaux. A terme, il s’agit d’enterrer Congo Airways en lançant Air Congo. Pour quelle finalité ? Difficile à dire.
Tighana MASIALA
