Dans le procès des « forages », désormais fixé à la Cour de cassation, tout converge décidément vers l’ancien ministre des Finances, Nicolas Kazadi, présenté comme le principal élément du puzzle, pourtant lavé de tout soupçon par le procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde.
Le procès des «forages», désormais jugé par la Cour de cassation, prend un tournant crucial alors que les révélations autour du rôle de l’ancien ministre des Finances, Nicolas Kazadi, continuent de dominer les débats. Bien que le procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde, ait innocenté Nicolas Kazadi de toute implication, les accusations se font de plus en plus pressantes, notamment de la part de l’ex-ministre du Développement rural, François Rubota, qui réclame la comparution de l’ex-argentier national pour faire toute la lumière sur cette affaire.
Lundi, devant les juges de la Cour de cassation, quoi qu’en liberté, François Rubota, ancien ministre d’Etat en charge du Développement rural, a une nouvelle fois pointé du doigt Nicolas Kazadi comme étant au cœur du montage financier lié au dossier des «forages». Le procès, qui porte sur un contrat de mise en place de stations de traitement d’eau, fait face à de nombreuses interrogations, notamment sur la modification du nombre de stations initialement prévues.
Rubota a affirmé qu’il n’était en rien responsable de l’extension du projet, passé de 1 000 à 1 340 stations de traitement d’eau. Selon lui, cette décision émane directement de Nicolas Kazadi, qui aurait pris cette initiative sans le consulter, ce qui rend sa comparution au procès «indispensable». «J’aurais aimé donner la réponse à cette question si le ministre des Finances était ici. Cela était venu à la suite d’une annonce faite par le ministre des Finances en Conseil des ministres. Il se disait avoir fait profiter à la République. Il l’a même dit, au cours de son briefing presse», a déclaré François Rubota devant la Cour. Ce dernier explique qu’il a été informé de l’ajout de 340 stations après la décision prise par Nicolas Kazadi via une lettre envoyée par le consortium chargé des travaux.
Quant au décaissement des fonds, François Rubota est catégorique : «C’est lui (Ndlr : Nicolas Kazadi) qui gérait tout et même dans les moindres détails ».
MIKE KASENGA ET LA DEMANDE DE LIBERTE PROVISOIRE
Le procès des «forages» est également marqué par la situation d’un des entrepreneurs impliqués, Mike Kasenga, actuellement en détention. Alors que les travaux d’installation des stations de traitement d’eau soient en cours dans différents sites, les avocats de Kasenga ont une nouvelle fois sollicité sa mise en liberté provisoire, estimant que l’entrepreneur ne constituait plus un danger et que ses travaux avaient progressé de manière significative.
L’entrepreneur est la seule personne incarcérée dans ce dossier, alors que plusieurs figures politiques et économiques, dont Nicolas Kazadi, ont été exemptées de toute poursuite judiciaire, suscitant des interrogations sur l’égalité de traitement et les dynamiques de pouvoir qui traversent ce procès.
Le principal mystère qui entoure encore le procès des «forages» reste le rôle de Nicolas Kazadi. Bien que le procureur général Firmin Mvonde ait explicitement blanchi l’ancien ministre des Finances, de nombreux acteurs du dossier, y compris Rubota, estiment que la responsabilité de Kazadi dans le dossier n’a pas été suffisamment examinée. Pour eux, son implication dans la gestion financière du projet mérite une attention particulière, d’autant que la modification du nombre de stations de traitement d’eau semble avoir été décidée par ses soins.
La demande de comparution de Nicolas Kazadi pourrait être un tournant décisif dans cette affaire, en permettant de clarifier son rôle et d’apporter des éléments de réponse aux nombreuses questions qui demeurent en suspens. Les juges de la Cour de cassation devront décider si cette comparution est nécessaire pour faire toute la lumière sur un dossier qui reste obscur, malgré les efforts pour élucider les responsabilités.
UN PROCES A SENS UNIQUE
Le procès des «forages» est loin d’être résolu, et l’implication de figures politiques majeures comme Nicolas Kazadi pourrait transformer cette affaire en une véritable épine dans le pied du pouvoir. Alors que des éléments clés demeurent flous, la demande de Rubota de faire comparaître Kazadi montre bien que ce dossier est loin d’être clos et que les zones d’ombre persistent.
Si la Cour de cassation accède à la demande des parties prenantes, cela pourrait ouvrir de nouvelles perspectives et redéfinir les contours de ce procès, qui reste, pour l’instant, un véritable casse-tête judiciaire et politique.
Econews
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