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Industrie et PME : Louis Watum accusé de népotisme et de gestion controversée à l’APROCEM

Sorti du moule de la Fédération des entreprises du Congo (FEC), le ministre de l’Industrie et PME, Louis Watum Kabamba, fait exactement le contraire des valeurs qu’il vantait jadis. Dans les services et établissements publics relevant de son secteur, c’est le clientélisme et le népotisme qui dictent les règles de jeu. Pas étonnant que le ministre ait placé aux commandes du Conseil d’administration de l’APROCEM une de ses nièces – sans background évident – de surcroit fille de sa grande sœur. Ces révélations sont signées Joël-Cadet Ndenga, éditeur d’ImpactNews, journal paraissant à Kinshasa.

Le ministre de l’Industrie et du Développement des Petites et Moyennes Entreprises, Louis Watum Kabamba, est au cœur d’une tempête médiatique et politique. Le journaliste et analyste politique Joël-Cadet Ndenga, éditeur d’Impact News, journal paraissant à Kinshasa, l’accuse d’avoir nommé sa nièce, Gisèle Kayembe Fontaine, à la tête de l’Agence pour la Promotion des Classes Moyennes (APROCEM), une structure sous tutelle de son ministère. Une décision qualifiée de « népotisme flagrant » lors d’une émission télévisée, où il a également dénoncé des irrégularités financières et des conflits internes au sein de l’Agence Nationale pour le Développement de l’Entrepreneuriat du Congo (ANADEC).

Joël-Cadet Ndenga a rappelé le parcours de Louis Watum, ancien directeur général d’une société minière « limogé pour malversations financières », avant son entrée en politique sous l’aile du parti Ivanhoe. « On espérait un changement, mais il a importé ses pratiques opaques au ministère », a-t-il fustigé, soulignant que Gisèle Kayembe Fontaine, « actrice de théâtre sans expertise », était auparavant chargée de missions avant d’être propulsée présidente du Conseil d’Administration (PCA) de l’APROCEM.

Une nomination controversée et un passif critiqué

Le journaliste a aussi pointé du doigt la suspension controversée du professeur Godefroid Kizaba, ex-directeur général de l’ANADEC et ancien conseiller du chef de l’État. Selon lui, Kizaba, reconnu pour ses travaux sur le développement entrepreneurial, a été écarté sous de « fausses accusations » de détournement de 800.000 dollars US, une enveloppe allouée par l’Autorité de Régulation de la Sous-Traitance (ARSP) pour l’achat de véhicules et de mobiliers. « Ces fonds n’étaient pas destinés à alimenter le cabinet du ministre », a insisté Joël-Cadet Ndenga, dénonçant une « chasse aux sorcières » orchestrée par des membres du Conseil d’Administration et des conseillers ministériels « obsédés par le pillage des ressources ».

La gestion de Louis Watum suscite des remous au sein même de son administration. La directrice générale adjointe du Fonds de Promotion de l’Industrie (FPI), Mme Djena Bassiala Nlandu, serait également en conflit ouvert avec le ministre, selon des sources internes. Par ailleurs, la suspension de Kizaba est perçue comme une manœuvre du parti Action des Patriotes pour l’Émergence du Congo (APEC), dont Watum est une figure, pour « placer ses pions » dans les structures clés du ministère.

Une colère populaire et des enjeux nationaux

Cette affaire, qui éclate en pleine crise sécuritaire dans l’Est du pays, crispe l’opinion publique, notamment au Bandundu, région d’origine de Kizaba. Les motifs « flous » de sa suspension et les méthodes qualifiées de « dictatoriales » de Watum alimentent les critiques sur un climat de gestion opaque, contraire aux promesses de transparence du président Félix Tshisekedi. « Le secteur entrepreneurial, censé créer des millions d’emplois, est paralysé par des luttes intestines et des détournements », a déploré Joël-Cadet Ndenga, appelant à une enquête indépendante.

À ce jour, le ministère de l’Industrie n’a pas réagi officiellement à ces accusations. La société civile exige des éclaircissements sur l’utilisation des fonds de l’ANADEC et la légalité des nominations contestées. Dans un contexte où la « cohésion nationale » est brandie comme priorité, ce scandale rappelle l’urgence de réformes structurelles pour moraliser la gestion publique.

Econews

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