L’Europe multiplie les restrictions et les avertissements, quand les États-Unis refusent de «paniquer» : un Joe Biden volontariste a assuré mardi que la première puissance mondiale était «prête» face à la déferlante du variant Omicron.
«Nous pouvons voir une autre tempête approcher», s’est alarmé de son côté le Dr Hans Kluge, directeur de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’Europe. «Omicron devient, ou est déjà devenu, dominant dans plusieurs pays y compris au Danemark, au Portugal et au Royaume-Uni, où les chiffres sont multipliés par deux tous les un jour et demi à trois jours, entraînant des taux inédits de transmission», a-t-il poursuivi.
Déjà dominant aux États-Unis, le nouveau variant se répand à une vitesse fulgurante à travers le monde, entraînant des records de contamination, comme en Espagne qui a enregistré 49 823 cas de Covid-19 en 24 heures.
«Je sais que vous êtes fatigués. (…) Je sais que vous en avez assez. Nous voulons tous que ce soit fini, mais nous sommes encore en plein dedans. Et nous sommes à un moment critique», a lancé Joe Biden à ses compatriotes depuis la Maison-Blanche. Et d’ajouter : «Nous avons plus d’outils que nous n’en avons jamais eu. Nous sommes prêts».
Comme il l’avait dit il y a quelques semaines déjà, le président américain a répété, à l’adresse des quelque 70 % d’Américains totalement ou partiellement vaccinés : «Nous ne devons pas paniquer».
Tests gratuits
Le démocrate, dont les leviers au niveau fédéral sont de toute façon limités, a appelé à garder les écoles ouvertes et promis que les États-Unis ne revivraient pas le printemps 2020.
Le gouvernement fédéral américain va distribuer 500 millions de tests gratuits à partir du mois de janvier – à voir si cela calmera les critiques récurrentes sur les insuffisances du dépistage aux États-Unis, où les files s’allongent chaque jour devant les centres de test.
Pour le reste, «les personnes non vaccinées sont responsables de leurs propres choix», a lancé le président du pays le plus endeuillé au monde par la pandémie. En reconnaissant toutefois que ces choix avaient été influencés par une «dangereuse désinformation» à la télévision et sur les réseaux sociaux.
La stratégie de Joe Biden contraste avec les décisions plus sévères prises en particulier en Europe.
«Continuer à jouer»
Les Allemands ne pourront pas se réunir à plus de dix personnes vaccinées, ou deux non-vaccinées pour les fêtes, a averti le nouveau chancelier Olaf Scholz.
Les clubs et les discothèques vont également fermer leurs portes dans tout le pays. Et toutes les compétitions sportives, en particulier les matchs de soccer, se dérouleront désormais à huis clos.
Le soccer africain, lui, maintient le cap : malgré des rumeurs insistantes de report ou d’annulation, la Confédération africaine de football a confirmé que la Coupe d’Afrique des nations se tiendrait bel et bien au Cameroun du 9 janvier au 6 février.
La NBA n’a pas l’intention non plus d’interrompre la saison en cours, a déclaré mardi son patron Adam Silver. «Ce virus ne va pas disparaître et nous allons devoir apprendre à vivre avec lui», a-t-il soutenu.
Les Pays-Bas ont fermé les magasins jugés non essentiels, les cinémas ou les restaurants.
Au Portugal, le télétravail deviendra obligatoire pendant deux semaines et les bars et discothèques seront fermés.
Confrontée à des chiffres de contaminations record, la Finlande a notamment décidé que les bars devraient fermer à 21h la veille de Noël.
Un 10e vaccin
Pas de tour de vis de ce type prévu pour l’instant en France, où environ 20 % des nouveaux cas de COVID-19 relèvent désormais d’Omicron.
Au Royaume-Uni, parmi les plus sévèrement touchés (plus de 90.000 contaminations par jour), le gouvernement a débloqué mardi un milliard de livres pour les entreprises subissant les conséquences du variant.
Selon la cheffe scientifique de l’Organisation mondiale de la santé, Soumya Swaminathan, les premières données d’Afrique du Sud montrent que les hospitalisations liées à Omicron restent moins nombreuses que pendant les précédentes vagues Delta.
L’OMS a homologué d’urgence mardi un nouveau vaccin contre la Covid, celui de la société américaine Novavax – le 10e qu’elle approuve ainsi -, à la technologie plus classique et différente des vaccins déjà largement utilisés dans l’UE.
Sur les voyages internationaux également, Joe Biden se distingue. Il a dit «envisager» la levée de l’interdiction d’entrée sur le territoire américain qui concerne huit pays africains, où Omicron avait commencé à circuler.
D’autres pays au contraire multiplient les restrictions. Israël a ajouté mardi les États-Unis et plusieurs autres pays à sa liste rouge d’une cinquantaine d’États vers lesquels il est interdit de voyager.
«Un risque mondial très élevé»
Alors que la propagation rapide du variant Omicron inquiète de plus en plus à l’approche des fêtes de fin d’année, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a averti, mercredi, qu’Omicron présente «un risque très élevé» au niveau mondial.
Selon l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU, la variante s’est maintenant répandue dans 106 pays.
Quant à la gravité clinique d’Omicron, les données sont encore limitées, a indiqué l’OMS. «On ne sait toujours pas dans quelle mesure le taux de croissance rapide observé peut être attribué à une évasion immunitaire, à une transmissibilité intrinsèque accrue ou à une combinaison des deux », a fait valoir l’OMS.
Econews avec AFP