Situation financière d’Afriland First Bank CD : la BCC préconise des « mesures d’assainissement » et donne raison au PCA démissionnaire

La situation financière d’Afriland First Bank CD n’est pas reluisante qu’on ne le laisse croire. Ce qui donne raison à Jacques Nkenda, son PCA (Président du Conseil d’administration) démissionnaire, qui, par sa lettre du 31 janvier 2022 aux actionnaires et administrateurs de la banque, avait lancé l’alerte sur les nombreux dysfonctionnements qui minent la filiale congolaise d’Afriland First Bank.

Une lecture intelligente de la lettre que le 1er vice-gouverneur de la Banque Centrale du Congo (BCC), Dieudonné Fikiri Alimasi, a adressé, le 2 février 2022 aux administrateurs d’Afriland First Bank CD, prouve à suffisance que cette banque n’est pas en bonne santé financière, à la suite, sans doute, de nombreux dysfonctionnements que son PCA démissionnaire avait déjà dénoncé dans sa lettre du 31 janvier 2022, remettant en cause les décisions, apparemment unilatérales, prises par l’actionnaire majoritaire de la banque à la réunion du Conseil d’administration du 21 février 2022.

Dans sa lettre du 2 février 2022, Dieudonné Fikiri indique, s’adressant aux administrateurs d’Afriland First Bank CD, tente de remettre les pendules à l’heure en indiquant que « la Haute direction de la Banque Centrale du Congo a pris acte des résolutions du Conseil d’administration du 21 janvier 2022, en l’occurrence celles portant désignation des dirigeants de votre banque ».

Prudente, la BCC prend des distances : « Il s’entend que, conformément aux dispositions de l’instruction n°18 aux banques, ces résolutions devront être portées à l’attention de la Banque Centrale du Congo aux fins d’agréments ». Avant de rétablir la vérité des faits : « Il reste qu’au regard de sa situation financière, la Banque Centrale du Congo suit de manière serrée la situation de votre banque et préconisera, dans les plus brefs délais, des mesures d’assainissement qu’il vous reviendra de faire appliquer par les gestionnaires ».

Que dire de plus ? Le plus évident est que le 1er vice-gouverneur de la Banque Centrale confirme les faits qui ont poussé le PCA Nkenda à la démission. C’est la preuve qu’à Afriland First Bank CD, il y a véritablement un malaise. Le coupable est connu : l’actionnaire majoritaire qui dicte la loi, passant outre les instructions du régulateur, c’est-à-dire la Banque Centrale du Congo.

Econews