L’Assemblée nationale a auditionnée le vice-Première ministre en charge de l’Environnement et Développement durable pour s’enquérir des effets de la pollution des rivières dans la province du Kasaï. La Commission Environnement suffisamment éclairée sur la pollution des rivières Kasaï et Tshikapa.
Les députés nationaux, membres de la Commission environnement, tourisme, ressources naturelles et développement durable (ETRDD) de l’Assemblée nationale, ont auditionné, samedi 4 septembre dans la salle des Banquets du Palais du peuple, la vice-Première ministre (VPM), ministre de l’Environnement et Développement durable, Eve Bazaïba Masudi, en rapport avec la pollution des eaux des rivières Kasaï et Tshikapa.
Au sortir de cet exercice, la VPM Eve Bazaïba ne s’est pas voulue alarmiste : « L’eau commence à s’éclaircir doucement, mais cela n’exclut les matières toxiques parce qu’il n’y a plus de poisson. Nous avons testé avec la pêche. Il y a eu destruction totale de la biodiversité aquatique. Le problème qui se pose actuellement c’est celui de la restauration de l’écosystème aquatique ». Avant de faire remarquer que « la grande avancée dans ce dossier est que la société pollueuse a été identifiée et a reconnu le fait. Il s’agit de « Catoca Mining » et le gouvernement angolais est amplement informé de la situation. Ce qui constitue une étape importante dans le processus de réparation ».
Cette catastrophe écologique a fait des victimes dont le nombre augmente. De 403 victimes au départ, la division provinciale de santé renseigne un total de 4.502 victimes dont 12 décès sans oublier les éruptions cutanées et des cas de maladies génitales.
Pour sa part, Constantin Mbengele, président de la Commission s’est dit satisfait des réponses proposées par la VPM. « Nous avons apprécié la connaissance de la VPM qui a bien circonscrit le problème et a proposé des réponses appropriées. Le travail va se poursuivre au niveau des sous-commissions de façon à dégager des recommandations adressées au gouvernement », a-t-il dit.
Pour ce qui est du secteur des Mines, il y a beaucoup de problèmes qui se posent. C’est un secteur où il faut mettre de l’ordre. La gestion du fonds minier pour les générations futures, le cadastre minier où il règne un désordre indescriptible en termes d’obtention des titres de propriété qui ne sont pas mis en exploitation dont on ne se sert pas pour la mise en valeur. Il y a aussi cette question des tenants de titres qui ne déclarent pas la vraie production ainsi que les difficultés des instances publiques aux données réelles d’exploitation de différentes mines… autant de problèmes autour desquels la commission va poursuivre des travaux de sorte que les populations soient informées de ce que les exploitants produisent et à quoi elles peuvent s’attendre dans le cadre de la redevabilité sociale de ces exploitants.
Au regard de cette catastrophe écologique, la VPM Bazaïba devait répondre à deux préoccupations majeures, à savoir quel expert du ministère est descendu sur le terrain ? les preuves ne risquent-elles de disparaître vu la lenteur et le retard de la réponse face à cette catastrophe ?
En réponse à ce questionnement, Eve Bazaïba a fait savoir que le coordonnateur provincial de son ministère a sonné l’alerte, quelques jours après le constat de pollution des eaux de ces deux rivières, à travers sa lettre du 10 août 2021.
Econews avec Presse AN