Il se fait connaitre dans le grand public au travers de son agence en communication, DIVO (Des Idées Valent de l’Or). Tout un symbole. Sur la place de Kinshasa, on ne le présente plus. Il incarne toute une génération de ces jeunes qui ont osé, en se lançant dans le monde du business où des Congolais battent le plus souvent en retraite. Entre-temps, son agence, DIVO, a grandi. Lui aussi, bien sûr. Deo Kasongo, c’est de lui qu’il s’agit. Multicarte, c’est un homme d’affaires transversal. Peu bavard, préférant se recentrer sur ses affaires, il a cependant accepté de répondre aux questions d’Econews, à l’occasion de l’ouverture de deux nouvelles salles de cinéma, Cinebuzz, au Premier Shopping Mall de la commune de la Gombe.
Le Cinéma, c’est une passion, dit-il. Dans son compteur, il aligne déjà trois salles de cinéma dans la ville : Showbuzz sur l’avenue Mondjiba et deux salles Cinébuzz au Premier Shopping Mall. Cinéphile dans une ville qui s’est tournée de grandes salles de cinéma, il explique ses investissements sur ce créneau : « Je n’ai pas de souvenir d’avoir été dans ma jeunesse au cinéma avec mes amis à Kinshasa. Je voudrais donc donner ce que je n’ai pas eu aux autres, et décomplexer mes compatriotes sur cette culture Ciné qui avait disparu».
Des ambitions, il en compte en grand nombre. Mais, son seul souci est de voir l’Etat congolais accompagner réellement des Congolais dans le monde des affaires. « Un pays qui a une destinée a besoin d’une génération qui fera la différence », clame-t-il. Il dit en faire partie – avec raison d’ailleurs. Entretien.
Econews : Deux nouvelles salles de cinéma Cinebuzz ouvertes au Premier Mall, après celle de Showbuzz. Par ce temps de Covid où tout tourne au ralenti, qu’est-ce qui explique cette action ?
Deo Kasongo : Quand il y a une vision il faut arriver à se projeter dans l’avenir malgré les aléas. La période Covid a été trop restrictive, les gens en sortant de là auront envie de se divertir… de se divertir sainement, on se tient juste prêt en leur offrant une infrastructure propice de plus en plus proche de chez eux. Telle est la vision, grâce à Dieu.
De plus en plus, on vous voit très actif sur ce créneau, à savoir le cinéma, pourquoi ce choix?
Parce que je suis un cinéphile, et aussi parce que je n’ai pas de souvenir d’avoir été dans ma jeunesse au cinéma avec mes amis à Kinshasa, je voudrais donc donner ce que je n’ai pas eu aux autres, et décomplexer mes compatriotes sur cette culture Ciné qui avait disparu.
Et je pense que ça peut être un bon business quand on en a plusieurs et que c’est bien géré
Deo Kasongo, producteur de film, peut-on déjà rêver de vous voir dans ce nouveau costume?
(Rires) J’y avais pensé mais je ne peux pas tout faire… D’ailleurs, Mon petit frère Eric est meilleur sur ce terrain. Attendez voir le film sur le Docteur Muyembe qu’il produit avec l’acteur américain Richard T. Jones. C’est donc lui le producteur de films dans la famille.
J’espère que les salles Cinebuzz en auront l’exclusivité de distribution sur la RDC et que surtout les avants premiers se feront dans nos salles.
Dans tous les cas, vous vous battez seul, sans appui ni subvention publique. Qu’est-ce qui vous motive dans tout ça ?
J’aime mon pays, et je veux tous les jours apporter ma pierre sur ce qui manque pour une certaine qualité de vie. Le pouvoir public devrait encourager ces champions ou ceux qui se battent corps et âmes pour faire face à une domination grandissante des communautés vivant au Congo ; ceux-là qui ont accès facile aux capitaux, ils sont entrain de tout contrôler et nous ne pouvons pas continuer à regarder.
L’Etat doit nous encourager, et pas nous regarder de loin.
L’Etat doit accorder les marchés publics aux Congolais que nous sommes pour nous permettre de démontrer notre savoir-faire et nous permettre grâce à nos profits de nous développer et de développer des secteurs importants de notre économie pour la rendre indépendante de toute domination excessive.
Un mot à tous ceux qui, comme vous, croient encore à l’éveil de la RDC, ce géant endormi ?
Un pays qui a une destinée a besoin d’une génération qui fera la différence, pas que par la politique uniquement mais aussi par le secteur privé.
Le Congo se réveillera par l’union de sa classe politique à mettre l’intérêt de la nation avant les querelles éternelles politiciennes, ils créeront dès lors un environnement propice permettant à tout champion congolais de briller et de faire briller d’autres.
Les ambassadeurs, et la communauté internationale n’aime pas ce pays plus que nous, alors mettons-nous debout ensemble et relevons ce pays, il est plus que temps.
Propos recueillis par Faustin K.