L’éducation en péril

Depuis le 4 octobre 2021, les élèves du primaire et du secondaire ont repris le chemin de l’école. En tout cas, pas tous !

Si ceux du secteur privé agréé n’éprouvent aucune difficulté à étudier dès cette rentrée, ce n’est pas le cas pour ceux du secteur public qui se tournent  les pouces, les enseignants ayant décidé de ne pas prester jusqu’à ce que le Gouvernement réponde à leurs revendications

Un mouvement de grève des enseignants à la rentrée, en tout cas ça se passe ainsi depuis des années. En effet, la rentrée des classes a été généralement l’occasion pour le personnel enseignant de durcir le ton pour se faire entendre. Et la rentrée de 2021 n’a pas échappé à la règle.

Mais, contrairement aux années antérieures, la rentrée des classes de 2021 se passe dans un contexte particulièrement marqué par la pandémie de Covid-19.

Déjà, les écoles ont eu du mal à terminer la dernière année scolaire, ponctuée des arrêts dus à la progression inquiétante de cette pandémie. Le plus important est qu’une année blanche a été évitée de justesse.

Pour l’année scolaire 2021-2022, il y a des inquiétudes qui s’accumulent. La grève des enseignants du secteur public fait une fois de plus tache d’huile. Certes, le ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et technique s’est félicité lundi, depuis Mbujimayi, du lancement de l’année scolaire, effective, selon lui, sur l’ensemble des provinces éducationnelles de la RDC. Il faut néanmoins reconnaître que, dans le secteur public, tout tourne encore au ralenti. Pour cause : il y a encore et toujours cette controverse autour de la gratuité de l’enseignement de base.

Si l’initiative du Président de la République est salvatrice, dans la mesure où elle a eu l’avantage de ramener à l’école plus d’un million d’enfants échappant au système éducatif national, sa mise en œuvre pose encore problème.

Dans le camp des enseignants, on continue d’accorder plus d’attention à l’amélioration non seulement de leurs conditions de travail, mais aussi celle  de leurs rémunérations.

Pour l’instant, le Gouvernement n’a réussi qu’à ajouter une modique somme de 40.000 FC. Le patron de l’EPST reconnaît que la somme est dérisoire. Néanmoins, il a promis de l’améliorer. Quand et comment ? C’est tout le problème.

Pour le moment, le secteur public est à l’arrêt. Faut-il réajuster l’ambitieux projet de la gratuité de l’enseignement de base? C’est tout ce que les enseignants souhaitent. Des parents qui ont également envie de garantir une bonne éducation à leurs enfants semblent être favorable à cette relecture de cette gratuité tel qu’enclenché par l’Etat congolais.

S’il y a de résistance, c’est principalement au niveau du Gouvernement qui ne voudrait pas voir le Chef de l’Etat renier son engagement. En tout cas, pour le Président de la République, la gratuité de l’éducation de base est irréversible. Et le Chef de l’Etat ne rate pas une occasion pour le faire savoir.

Quoi qu’il en soit, il faudrait que tous les partenaires du système éducatif congolais se retrouvent autour d’une table pour trouver le juste milieu. Il s’agit de sauver un système éducatif en péril. L’avenir de nos enfants en dépend.

Econews