A l’appel de la Société civile du Maniema : Soutien au sénateur Matata, «ville morte» jeudi à Kindu

A Kindu, chef-lieu de la province du Maniema, le sénateur Matata Ponyo Mapon est une icône. C’est le symbole de la renaissance de toute une province. C’est avec lui que le Maniema est passé de l’ombre à la lumière, rivalisant avec les autres provinces de la République Démocratique du Congo en termes d’infrastructures de base. Depuis Kindu, on suit de près le martyr imposé à l’un des dignes fils du Maniema. Poursuivi par une Justice, apparemment instrumentalisée, Matata est privé de liberté de mouvement. Il ne peut pas quitter la ville de Kinshasa, où il est gardé prisonnier sur une « instruction d’en haut ». A l’appel de la Société civile du Maniema, la ville de Kindu a observé jeudi une « ville morte ». Commerce, écoles et services publics et privés, tout était fermé pour protester contre l’«injustice flagrante », exercée sans preuves évidentes sur le sénateur Matata Ponyo.

La Société civile, forces vives du Maniema, a organisé, le jeudi 17 mars 2022, une journée «ville morte» à Kindu, chef-lieu de la province du Maniema, pour exprimer son mécontentement face à ce qu’elle qualifie d’«injustice » que subit le sénateur Matata Ponyo Mapon, grand notable de la province.

Après sa ronde pour constater l’effectivité de cette journée «ville morte» dans la ville de Kindu, le président de la Société civile, forces vives du Maniema, se dit satisfait du respect du mot d’ordre de sa structure.

Selon lui, cette opération «ville morte» est une manière d’exercer la pression sur les autorités politiques et judiciaires congolaises pour décanter le dossier Matata Ponyo, gardé injustement dans une prison à ciel ouvert à Kinshasa.

A cette occasion, la Structure citoyenne du Maniema (Socima) a formulé une série de recommandations adressées autant au Président de la République, au président du Sénat, aux sénateurs, à la communauté internationale qu’à la population de la province.

S’adressant au Chef de l’Etat, Me Stéphan Kamun-dala, président de la Socima, a demandé au Président Félix-Antoine Tshisekedi de «s’impliquer personnellement » dans la libération du sénateur Matata Ponyo avant qu’il ne programme sa visite dans le Maniema.

«S’il est vrai que le Président de la République n’a jamais été le tireur de ficelles dans le dossier Mapon, on lui recommande de s’impliquer personnellement afin que Matata Ponyo Mapon recouvre sa liberté totale, notamment la liberté de mouvement. Sinon, nous, la Société civile du Maniema, nous disons que nous ne saurons pas recevoir le Président de la République qui programme dans un futur proche une visite au Maniema », a déclaré, depuis Kindu, Me Stephan Kamundala

Indexant le président du Sénat, la Socima lui demande de cesser d’être  «un venin » contre les hommes politiques de l’ancien Kivu en cherchant à les éliminer politiquement pour avoir le leadership. «La Socima en a marre de son comportement. Trop, c’est trop. La population de l’ancien Kivu vivait et continue à vivre en harmonie. On ne cherche pas le leadership dans ces conditions, en cherchant à écraser les autres qui ont de l’avenir dans notre pays », dénonce la Socima.

Par la même occasion, la Structure citoyenne du Maniema s’inquiète du silence des sénateurs et sénatrices face à ce que subit Matata Ponyo Mapon pendant qu’ils avaient rejeté, par un vote, la demande de poursuites contre leur collègue. La Socima s’interroge : «Comment doivent-ils afficher cette indifférence à l’égard de leur collègue Matata Ponyo alors qu’ils ont été les premiers à voter contre toute poursuite judiciaire qui aurait en principe été engagée contre Matata Ponyo ? »

La Socima fustige l’indifférence de la communauté internationale face à la situation que traverse Matata Ponyo, laquelle devient de plus en plus inquiétante et coupable. «Leur indifférence commence à être coupable. Que le corps diplomatique essaie de voir le Président de la République pour qu’il s’implique afin que Matata Ponyo rentre dans ses droits», a dit le coordonnateur de la Socima.

A l’appel de la Socima, la population du Maniema a été, par ailleurs, invité à intensifier la pression pour la remise des immunités parlementaires à son fils, le sénateur Matata Ponyo Mapon.

Econews