Une vague déferlante souffle sur les rivages de l’Union sacrée de la nation (USN). Une année après l’émergence sur la scène politique congolaise de ce courant politique, l’USN vit sa première crise majeure.
S’il y a une année, il était compté parmi les grands artisans de la déroute du Front commun pour le Congo (FCC) dans les deux chambres du Parlement, c’est encore sur Jean-Marc Kabund que se joue l’avenir de ce mouvement politique, né au lendemain de la rupture de la coalition FCC – CACH. Certes, il reste – jusqu’à preuve du contraire – 1er vice-président de l’Assemblée nationale et président ad intérim de l’UDPS,…
… mais l’avenir politique de Kabund ne tiendrait plus qu’à un fil.
Son tweet du vendredi 15 janvier 2022, par lequel il a annoncé sa démission au Bureau de l’Assemblée nationale, a tout dérangé, suscitant une vague d’indignations au sein de l’USN.
Un simple tweet qui jouera maintenant sur sa position non seulement au sein de l’Assemblée nationale, mais aussi dans le parti présidentiel, l’UDPS.
Pour l’instant, tous se sont décidément ligué contre Kabund. A la chambre basse du Parlement, les présidents des groupes parlementaires de l’USN ont, à l’unanimité, réaffirmé leur loyauté du Chef de l’Etat. Cerise sur le gâteau, les élus nationaux de l’UDPS leur ont emboîté le pas, en tournant pratiquement le dos à Kabund.
A l’Assemblée provinciale de Kinshasa, les élus locaux ont appelé Kabund à tirer toutes les conséquences politiques de son tweet du vendredi 15 janvier 2022. Au finish, Kabund est un homme seul, isolé de toutes parts. C’est selon !
Loin de Kinshasa, il vient de recevoir le soutien de la Fédération de l’UDPS/Lubumbashi qui invite le Chef de l’Etat à ne pas céder au semblant de loyauté de tous ceux qui le poussent à se désolidariser de celui à qui il a légué la direction du parti, après sa victoire à la présidentielle de décembre 2018.
Tout compte fait, au-delà de l’UDPS, c’es l’Union sacrée de la nation qui est touchée. L’affaire Kabund ne serait, en réalité, que cette face révélée de l’iceberg qui cache bien des frustrations qui couvent au sein de la plateforme politique du Chef de l’Etat. Bien plus, le dossier Kabund met en avant plan les graves dysfonctionnements du parti présidentiel.
Une année après, l’USN vit son premier test de cohésion, grandeur nature. Outre son unité, c’est tout aussi son avenir qui est en jeu. Et dans le schéma qui se dessine, tout peut arriver, dans un sens comme dans un autre.
Kabund partira. Le décor est bien planté, son sort ayant été presque scellé. Ça sera alors le début d’une ère nouvelle au sein de l’USN, sans son homme de terrain, déployé, il y a une année, sur le front politique pour déstabiliser le FCC de Joseph Kabila.
Econews
