Dans ce Congo qui se veut démocratique, chaque jour qui passe nous révèle un dossier de plusieurs millions de dollars américains qui mettent en cause des dirigeants congolais au plus haut niveau de l’Etat. Le tout dernier en date est cette affaire des maisons préfabriquées pour laquelle Jean-Marc Kabund-a-Kabund, 1er vice-président de l’Assemblée nationale et président a.i. de l’UDPS, a sorti la grande artillerie, pointant du doigt deux anciens ministres FCC, en l’occurrence Sele Yalaghuli des Finances et Willy Ngoopos des ITPR (Infrastructures, Travaux publics et Reconstruction). En réalité, pensant couler ces deux ex-ministres FCC, qui ont remis en cause les faits mis à leur charge, Jean-Marc Kabund a ouvert, sans s’en rendre compte, une boîte de pandore qui remonte jusqu’à la Présidence de la République. Car, au centre de ces « maisons préfabriquées », il y a une société turque, « ZEIDCOR », recommandée par la Présidence de la République pour ces travaux. Papy Tamba, cadre du FCC, tente de pénétrer cette affaire dans une tribune, dont Econews s’est procurée une copie. Intégralité.
«Jean-Marc Kabund tire et rate sa cible»
Ce n’est pas facile de faire diversion pour faire oublier les congolais le dossier RAM. Surtout quand on sait que le président a.i. de l’UDPS brille lui-même par un silence coupable dans ce dossier RAM, sans perdre de vue plusieurs autres de malversations qui taclent les cadres de son parti. N’aurait-on pas aimé le lire ou l’entendre dans les affaires des fonds de la covid 19 qui touchent le docteur Eteni, dans le dossier de l’EPST où des fonds étaient retournés au trésor public ainsi que plusieurs autres scandales qui éclaboussent leur régime!
Se rabattre sur le FCC pour faire bonne figure devant l’opinion est une stratégie qui ne marche plus. Il serait plus convenable, de sa part, de revoir ses notes.
Revenons aux faits. Dans sa récente communication, en compagnie de l’éternel allié Augustin Kabuya, le 1er vice-président de l’Assemblée nationale pointe trois ministres FCC du Gouvernement Ilunga Ilunkamba, pensant peut-être détourner l’attention de la population avec leur «RAM ». Échec et mat, les congolais sont devenus extrêmement vigilants. Plus personne ne les dupera avec de l’«antikabilisme» primaire.
Prenons les choses dans l’ordre.
- Le dossier des écoles préfabriquées auquel il fait allusion était présenté au 5ème Conseil des ministres du premier gouvernement de l’ère Félix Tshisekedi.
- C’est un dossier qui a été présenté par l’ancien ministre de l’EPST ainsi que son tout puissant vice-ministre, devenu aussi le tout puissant «warrior » des hydrocarbures. Les mots ont encore leur sens.
- Ce dossier a été présenté en Conseil des ministres avec une société déjà alignée pour l’exécution des travaux. Il s’agit de la société ZEIDCOR. Et cela, devant le président de la république qui a marqué son accord. D’ailleurs, le ministre des infrastructures ne sera associé à ce projet que vers la fin du conseil des ministres afférent. C’est donc un dossier déjà ficelé qui s’est retrouvé sur la table du ministre Willy Ngoopos pour l’exécution. Mais comment s’en est-il pris ?
La prudence qui le caractérise l’a conduit à créer une commission qui a travaillé pendant près de 3 semaines. Cette commission qui avait intégré plusieurs experts (budget, finances, EPST, Infrastructures) a aussi intégré le Bureau Technique de Contrôle, qui était représenté par son directeur technique, qui est toujours en poste d’ailleurs. Mais Jean Marc KABUND a soutenu le contraire dans sa communication. Aux congolais de juger.
Quelques questions utiles à se poser
- Qui a ramené la société turque ZEIDCOR dans ce dossier, sans appel d’offres? En tout cas, les ministres des Infrastructures et des Finances n’ont pas négocié ce dossier. C’est clairement établi.
- Jean-Marc Kabund parle d’un paiement de 12 millions de dollars américains et des fonds détournés. Quel est le compte qui les a réceptionnés? Est-il possible, pour le Trésor public, de détourner les paiements d’une société prestataire à des individus ?
Jean-Marc Kabund risque d’ouvrir une boîte de pandore qui peut intéresser ses collègues députés.
La clé de l’énigme dans ce dossier se trouve au sein de l’entreprise turque ZEIDCOR. À force de répéter son nom dans cet article, je sais que certains sont privés de leur sommeil. La suite doit intéresser le peuple congolais.
Accusé par les pharisiens de chasser les démons par Belzébuth, le prince des démons, la réponse de Jésus-Christ a sonné comme un couperet aux oreilles de ses détracteurs : «Si moi je chasse les démons par Belzébuth, vos fils, par qui les chassent-ils ? C’est pourquoi ils seront eux-mêmes vos juges». Il y a beaucoup à dire à ce sujet. Je suis encore au laboratoire.
Papy Tamba analyste politique