C’est sans l’Agence nationale pour la promotion des investissements (ANAPI) que le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, a réuni, lundi à la Cité de l’Union africaine, sa task force sur l’amélioration du climat des affaires. En lieu et place de l’ANAPI, le Président de la République a préféré la Cellule climat des affaires, un service technique de son cabinet qui a tout d’une doublure de l’ANAPI.
Les dix-sept ministres concernés par les reformes touchant à l’amélioration du climat des affaires, se sont retrouvés, chacun dans son secteur respectif, le lundi 11 juillet 2022, autour du Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi, dans le cadre de la réunion de suivi-évaluation des réformes et assignations ministérielles initiée par la Cellule climat des affaires de la Présidence de la République
Pour cette deuxième rencontre d’évaluation, il a été de nouveau question de scruter les possibilités d’attirer les potentiels investisseurs, tout en cherchant à améliorer l’action des ministères sectoriels concernés par les reformes.
Selon le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya Katembwe, qui en a fait le point devant la presse, une évaluation des actions allant dans le sens de l’amélioration du climat des affaires a été faite à la lumière des recommandations ayant découlé de la dernière réunion. Il a reconnu que des avancées notables ont été enregistrées dans plusieurs secteurs, citant au passage, le commerce extérieur, les affaires foncières et autres, sans en donner plus de détails.
Par rapport aux points qui nécessitent une plus grande implication, le ministre Patrick Muyaya a indiqué que le Président de la République «a eu l’occasion de redonner des instructions aux ministres à travers sa communication pour que chacun, dans le point le concernant, puisse s’assurer que le travail a été fait et que dans l’évaluation attendue au mois d’octobre prochain, qu’il y ait des rapports détaillés des progrès réalisés».
Des instructions ont été multiples et diversifiées selon les secteurs ciblés, a reconnu le porte-parole du Gouvernement. Du contrôle des services aux frontières actuellement gangrenées par l’afflux d’entités parasites au prélèvement du Smig, en passant par l’emploi, le travail, la prévoyance sociale, et les taxes liées au revenu, tout a été passé au peigne fin au cours de cette réunion, a-t-il rassuré. Il en est de même de l’harmonisation des services de la Direction générale de migration (DGM) et ceux du ministère du travail, mais aussi, d’autres sujets liés aux affaires foncières, à l’énergie, au budget et finances, à l’intérieur, etc. Aucun secteur n’a été éludé. Dans les prochains jours, on en saura un peu plus de ce qui a été convenu, a-t-il précisé.
Cette deuxième réunion d’évaluation faisait suite à l’annonce, faite le 10 décembre 2021, par le Chef de l’Etat au Gouvernement réuni en Conseil des ministres. A l’occasion, Félix Tshisekedi projetait une évaluation, trimestrielle et en réunion restreinte, de l’état de la mise en œuvre des réformes et assignations ministérielles dans le domaine du climat des affaires en RDC.
Cellule climat des affaires : la doublure de l’ANAPI
Seul bémol, c’est loin des regards de l’ANAPI que se sont passées les discussions du lundi autour du Président de la République. En lieu et place de l’ANAPI, le Chef de l’Etat a plutôt jeté son dévolu sur la Cellule climat des affaires qui fonctionne au sein de son cabinet. Pourtant, en pareilles circonstances, c’est l’ANAPI qui devait être au cœur du dispositif.
En effet, selon les textes légaux qui organisent son fonctionnement, l’ANAPI est «l’organe conseil du Gouvernement central et des Gouvernements provinciaux en matière de promotion des investissements et de l’amélioration du climat des affaires, placée sous la tutelle de Monsieur le ministre d’État, ministre ayant le Plan dans ses attributions».
Conformément aux textes qui la régissent, à savoir la loi n° 004/2002 du 21 février 2002 portant Code des investissements, et le décret du Premier ministre n° 09/33 du 08 août 2009 portant statuts, organisation et fonctionnement de l’ANAPI, les missions assignées à cette agence sont les suivantes : «Promotion de l’image positive de la République Démocratique du Congo; Promotion des opportunités spécifiques d’investissement; Plaidoyer en vue de l’amélioration du climat des affaires au pays (after-care); Accompagnement administratif des investisseurs qui décident d’établir ou d’étendre leurs activités économiques sur le territoire national ».
Comme pour noyauter l’ANAPI, le Président de la République préfère, depuis lors, s’appuyer sur sa Cellule climat des affaires, dépouillant l’ANAPI d’une de ses principales prérogatives. Pour quelle raison ? Nul ne le sait. Le plus évident est que quand le Président de la République veut parler climat des affaires, c’est sa Cellule technique de la Présidence qui lui sert de référence.
Depuis la 34ème réunion du Conseil des ministres, le Gouvernement s’est doté d’un tableau de bord numérique pour l’évaluation du climat des affaires, géré par la Cellule climat des affaires de la Présidence de la République.
Cette plateforme permettra aux plus hautes autorités, dont le Président de la République et le Premier ministre, de suivre en temps réel l’évolution de la mise en œuvre des réformes par les différents ministres, précise la Cellule Climat des affaires qui a développé cet outil.
La Cellule climat des affaires de la Présidence de la République, un service attaché au cabinet du Chef de l’Etat, a formé les points focaux du climat des affaires de différents ministères réformateurs sur l’utilisation de cet outil de bonne gouvernance.
Francis M.