Dans l’appel d’offres sur 27 blocs pétroliers et trois (3) blocs gaziers, le Gouvernement du Premier ministre, Sama Lukonde Kyenge, peut compter sur l’appui indéfectible de la Société civile congolaise, dans toute sa diversité. Dans une initiative pilotée par Me Georges Kapiamba, président de l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ), la Société civile a levé l’option d’accompagner le Gouvernement dans ce processus.
« Cette posture du Gouvernement congolais doit être comprise comme une matérialisation par l’Etat congolais des principes sacro-saints édictés par les Nations Unies, à savoir la souveraineté des Etats et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, ainsi que de leurs richesses », peut-on lire dans l’allocution prononcée par Me Georges Kapiamba à la conférence de presse, animée mercredi, en marge de la visite à Kinshasa du secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken.
Et lorsque certaines ONG, « sans offrir une alternative crédible et pertinente contestent, sous la férule de certaines puissances politiques, financières et économiques étrangères, à l’Etat congolais le droit de disposer et/ou de décider du sort des richesses appartenant à l’ensemble du peuple congolais», Me Georges Kapiamba note qu’il est de droit du Gouvernement de la République Démocratique du Congo «de se déterminer par rapport à ses richesses naturelles. Ce qu’aucune ONG, pense-t-il, ne pourrait lui renier.
Plus explicite, Me Georges Kapiamba rappelle que « l’histoire de la vie internationale renseigne que les Etats se construisent et se consolident autour de leurs intérêts vitaux. Ce sont ces intérêts qui déterminent la mise en place d’une gouvernance au service de l’intérêt général bien assimilé et la définition des rapports interétatiques ».
Avec la guerre en Ukraine et l’impératif de survie qui gagne l’Occident, Me Georges crève l’abcès et relève, à titre d’illustration, que « les puissances occidentales promptes à imposer dans les pays en développement des discours de démocratie et de respect des droits de l’homme n’hésitent pas à s’en débarrasser chaque fois que leurs intérêts vitaux sont menacés ».
De ce point de vue, la Société civile est d’avis qu’en lançant un appel d’offres sur ses blocs pétroliers et gaziers, la RDC fait juste valoir sa souveraineté sur ses ressources naturelles.
Dans le même registre, la Société civile se félicite de l’accord signé en février dernier entre le Gouvernement de la RDC et le Groupe Ventora, mettant fin à un litige qui pouvait s’enliser au niveau judiciaire.
Me Kapiamba en fait mention dans son allocution : «En l’espèce, les deux dossiers sus évoqués (blocs pétroliers et restitution à l’Etat des actifs pétroliers et miniers par VENTORA) sont inédits dans l’histoire économique et financière de notre pays».
Pour toutes ces raisons, Me Kapiamba estime qu’ «il appartient notamment aux ONG d’accompagner, de surveiller et pourquoi pas d’encadrer le processus de leur mise en œuvre aux fins de prévenir et de dénoncer des dérapages éventuels », convaincu que le rôle de la Société civile « consiste, d’une part, à lancer des alertes en direction des décideurs sur des agissements contraires aux engagements vis-à-vis de leur serment et, d’autre part, de relever et encourager ce qu’il y a de positif dans la gouvernance de notre pays ».
Quoi qu’il arrive, la Société civile congolaise, dans toute sa diversité, appuie pleinement le Gouvernement Sama Lukonde dans l’appel d’offres sur les blocs pétroliers et gaziers. N’en déplaise à certaines ONG qui pensent remettre en cause la souveraineté de la RDC sur ses ressources naturelles.
Econews
Allocution de Me Georges Kapiamba en marge de la visite à Kinshasa du Secrétaire d’Etat américain, Anthony Blinken
Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs Responsables des Médias;
Il y a peu le Gouvernement de la République Démocratique du Congo a décidé de lancer un appel d’offres sur 27 blocs pétroliers et 3 gaziers répartis sur trois bassins sédimentaires qui contiennent, selon plusieurs sources expertes, des milliards de barils de l’or noir qui, exploités judicieusement, pourraient hisser la RD Congo parmi les principaux producteurs mondiaux de pétrole.
A n’en point douter cette initiative louable s’inscrit dans le cadre de la politique de la diversification de l’économie nationale et conforte l’accord jusque-là inédit conclu en février 2022 entre l’Etat Congolais et la société VENTORA portant restitution par cette dernière au premier cité des actifs miniers et pétroliers acquis jadis dans des conditions controversées. Il convient de relever que les blocs pétroliers, repris à VENTORA, font partie intégrante du lot objet dudit appel d’offres international.
Cette posture du Gouvernement Congolais doit être comprise comme une matérialisation par l’Etat Congolais des principes sacro-saints édictés par les Nations-Unies, à savoir la souveraineté des Etats et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, ainsi que de leurs richesses.
Cependant, fort est de constater que certaines ONG, sans offrir une alternative crédible et pertinente contestent, sous la férule de certaines puissances politiques, financières et économiques étrangères, à l’Etat Congolais le droit de disposer et/ou de décider du sort richesses appartenant à l’ensemble du peuple Congolais.
Et pourtant, l’histoire de la vie internationale renseigne que les Etats se construisent et se consolident autour de leurs intérêts vitaux. Ce sont ces intérêts qui déterminent la mise en place d’une gouvernance au service de l’intérêt général bien assimilé et la définition des rapports interétatiques. Il serait donc absurde que des ONG renient à la RD Congo le droit de se déterminer par rapport à ses richesses naturelles.
A titre d’illustration, les puissances occidentales promptes à imposer dans les pays en développement des discours de démocratie et de respect des droits de l’homme n’hésitent pas à s’en débarrasser chaque fois que leurs intérêts vitaux sont menacés.
C’est dans cet ordre d’idées qu’il faut insérer la poursuite des relations de coopération entre les pays occidentaux et les pays du Golfe du reste peu respectueux des droits de l’homme. Cela est d’autant vrai particulièrement pour l’Arabie Saoudite pourtant vouée aux gémonies internationales après l’odieux assassinat commandité, selon les sources occidentales, par le Prince Mohamed Ben Salmane (MBS), dans les locaux du Consulat d’Arabie Saoudite en Turquie, du journaliste Ahmed KHASHOGGI.
En vue de préserver leurs intérêts existentiels, notamment dans l’approvisionnement en produits pétroliers, les Présidents des USA et de la France n’ont pas hésité à serrer la main du Prince-héritier MBS.
De ce qui précède et sans prétention de suggérer une quelconque collusion des ONG à l’égard du Gouvernement, je voudrais nous inviter à une réflexion sur le devenir commun appelé à se construire dans la paix, l’unité et la vérité. En effet, la RD Congo doit s’assumer entant qu’Etat souverain sans influences extérieures malveillantes. En sus, un agent de l’Etat qui agit pour l’intérêt de son Etat et de la population ne peut pas être inquiété quant à ce par un autre Etat; ce qui en droit international constitue un acte inamical.
Les ONG que nous sommes devrions, au-delà de nos différences thématiques, rester mobilisées et parler d’une voix crédible pour que les gouvernants relaient les préoccupations du plus grand nombre dont nous sommes porteurs. Contrairement à certaines idées reçues, nous ne sommes pas des ennemies, encore moins des opposants à un quelconque système politique ou social. Nous sommes tout simplement des porte-voix des sans voix. Néanmoins, nous avons la capacité d’être audibles auprès des décideurs et ainsi obtenir d’eux la satisfaction des besoins fondamentaux de la population.
Notre mission est essentiellement de nourrir le contrôle citoyen sur la gestion de la chose publique et d’en dénoncer les dérives telles que la corruption, la concussion, le détournement des deniers publics, le blanchiment des capitaux et autres travers contraires à la bonne gouvernance.
Donc, notre rôle consiste, d’une part à lancer des alertes en direction des décideurs sur des agissements contraires aux engagements vis-à-vis de leur serment et, d’autre part, de relever et encourager ce qu’il y’a de positif dans la gouvernance de notre pays.
Car, critiquer ne suppose pas seulement d’accéder à l’autoréflexion, mais également de concevoir que les choses puissent être autres, c’est donc contester ce qui est à l’aune de ce qui n’est pas mais qui pourrait être. En ce sens, notre action devrait également mettre un focus sur des propositions idoines susceptibles d’influer sur la conception et la mise en œuvre des politiques publiques bénéfiques à la communauté.
En l’espèce, les deux dossiers sus évoqués (Blocs pétroliers et restitution à l’Etat des actifs pétroliers et miniers par VENTORA) sont inédits dans l’histoire économique et financière de notre pays. Il appartient notamment aux ONG d’accompagner, de surveiller et pourquoi pas d’encadrer le processus de leur mise en œuvre aux fins de prévenir et de dénoncer des dérapages éventuels.
De la sorte, ensemble nous pourrions tracer les sillons sur lesquels se réalise un travail citoyen dynamique, positif et ambitieux pour l’avenir de notre Pays. Car, comme l’écrivait Henri Bergson : « L’avenir n’est pas ce qui va arriver mais ce que nous allons en faire ».
Je vous remercie.
Kinshasa, le 17 août 2022