La décision de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) relative à la situation des prêtres géniteurs fait déjà des émules. Les récentes suspensions de certains prêtres du diocèse de Tshumbe et celle du curé de la paroisse Saint François de Sales commune de Kintambo de l’archidiocèse de Kinshasa en sont une preuve éloquente.
Concernant les sanctions à prendre à l’endroit des prêtres géniteurs, conformément aux dispositions arrêtées lors de leur 44ème assemblée tenue en mars dernier, les évêques devront se méfier des informations qui frisent le règlement de comptes. Quelle que soit la manière dont on est saisi, le mieux serait de mener des investigations avant de prendre une décision.
A l’annonce, mercredi 20 avril 2022, de la suspension de l’abbé Aimé Lusambu par le cardinal Fridolin Ambongo, il a été observé hier jeudi 21 avril 2022 à l’issue de la messe matinale, un climat très morose à la paroisse Saint François de Sales dont il est le curé. Ce dernier est mis à la disposition du vicariat judiciaire pour des enquêtes devant aboutir, soit à des sanctions plus sévères, soit à un blanchiment.
Réactions
Selon les fidèles contactés à ce propos par Econews, l’abbé est accusé, à tort ou à raison, d’avoir haussé le ton sur la décision de la hiérarchie en indexant certains évêques d’être aussi des géniteurs et que tous devraient avoir les mêmes traitements si jamais il était question de retirer la soutane à certains prêtres ordonnés.
Certains fidèles estiment que c’est un acharnement contre ce prêtre qui reste un modèle dans sa vie pastorale et surtout pour avoir sauvé beaucoup d’âmes à travers le renouveau charismatique. Un fidèle n’a pas caché son indignation : «Comment le cardinal peut-il se fier à une vidéo pour suspendre rapidement un prêtre ? »
Au-delà de cette suspension, plusieurs fidèles de la paroisse s’étonnent de l’empressement avec lequel leur curé a été traité par le cardinal. Pour eux, cet abbé, docteur en théologie, spécialiste en exégèse biblique de l’Institut pontifical en 2005 et enseignant au Grand Séminaire Jean XXIII, est un prêtre modeste, aimé de tous ceux qui œuvrent dans le renouveau charismatique depuis plusieurs années.
Par rapport aux enseignements de l’église qui recommandent le soutien des uns des autres, les jeunes de la paroisse Saint François de Sales le manifestent pour leur curé dont ils estiment être de loin le meilleur par rapport à d’autres depuis le début des années 2000. Les intellectuels et les mères de famille leur emboîtent le pas.
Les dessous des cartes
Tout est parti de la journée de Jeudi Saint. En effet, après la messe, l’abbé Aimé Lusambo s’est offert un petit moment de détente pour apaiser les esprits. Il s’est fait accompagner d’un prêtre, un de ses plus proches, soupçonné par certains d’être le Juda.
A cette occasion, une vidéo privée va assainir un coup dur sur la carrière presbytérale de ce prêtre tant adulé par ses fidèles de Kintambo.
Dans cette vidéo, l’abbé Aimé Lusambo, s’exprimant sur un ton comique, s’oppose à la menace des évêques de renvoyer les prêtres ayant des enfants. Cependant, il ne dit nulle part qu’il a des enfants. A lui de s’interroger : «Me retirer la soutane pour qu’il me reste quoi ? La nudité ? Si j’ai quatre ou cinq enfants, qui me donnera l’argent puisqu’il n’y a pas de décompte final ? »
Ces propos auraient amené le cardinal Fridolin Ambongo à suspendre le curé de la paroisse Saint François de Sales. Au vicariat judiciaire de bien statuer sur ce cas.
Véron Kongo