Assassinat de Chérubin Okende : Léon Nembalemba crève l’abcès et accuse les services de sécurité

L’assassinat du député national et ancien ministre des Transports, Chérubin Okende, reste encore une énigme, en attendant les conclusions de l’autopsie faites la semaine dernière, par une équipe d’experts congolais et de la Monusco auxquels se sont joints ceux venus de l’étranger (Belgique et Afrique du Sud). Quoi qu’il en soit, sur place à Kinshasa, les conjectures vont dans tous les sens. Le tout dernier à jeter le pavé dans la marre est le député national, élu de Kinshasa, le tout bouillant Léon Nembalemba. Invité de l’émission «Osololi», diffusé sur la chaîne TNT «Perfect TV», l’élu de Kinshasa a été formel : « Chérubin Okende a été assassiné par les agents des services de sécurité après une torture… Ça n’engage que moi. Ne me demandez pas où est-ce que j’ai eu ces informations… ». Voilà une déclaration qui devait selon toute vraisemblance relancer la polémique autour de l’horrible assassinat de l’ancien ministre des Transports.

Voilà une déclaration qui devait relancer le suspense autour de l’assassinat dans la nuit du 12 au 13 juillet 2023 du député national et ancien ministre des Transports, Chérubin Okende.

Pour l’instant, tous les regards sont fixés sur les conclusions de l’autopsie faite la semaine passée, sur la dépouille de l’ancien ministre des Transports, toujours gardée à la morgue de l’hôpital du Cinquantenaire. Pour s’assurer de l’objectivité de cette ultime étape, la famille du défunt a réussi à imposer l’implication des experts étrangers dans l’équipe mise en place. Ainsi, des médecins légistes de la Monusco, de la Belgique et de l’Afrique du Sud ont pris part à cette autopsie qui n’a pas encore livré son secret.

Pendant que tout le monde attend avec impatience les conclusions de l’autopsie, c’est sur un plateau de télévision qu’un élu national, en l’occurrence Léon Nembalemba, vient de jeter le pavé dans la marre en faisant des déclarations qui ne manqueront pas d’influer sur l’enquête.

Invité de l’émission «Osololi» de la chaîne TNT «Perfect TV », l’élu de Kinshasa a été formel. «Chérubin Okende a été assassiné par les agents des services de l’Etat, des «barbouzes», après une torture… et on tient à charger inutilement le Président de la République alors qu’il n’y ait pour rien», a déclaré Léon Nembalemba. Et pour que nul ne le contredise, l’élu de Kinshasa a tenu à préciser : «Ça n’engage que moi. Ne me demandez pas où est-ce que j’ai eu ces informations … ».

Député national, Léon Nembalemba s’estime avoir tous les droits d’émettre un point de vue sur cette affaire, sans influencer le travail des enquêteurs. Toujours est-il que ses déclarations sont lourdes conséquences. En tout cas, pour cet élu de Kinshasa, les assassins de Chérubin Okende se terrent encore dans les services de sécurité. Aux enquêteurs de tout mettre en œuvre pour les dénicher.

Face aux rumeurs et aux déclarations multiples entourant cet assassinat, l’ONG La Voix des Sans Voix (VSV), qui a perdu en 2010 son secrétaire exécutif, Floribert Chebeya, dans les circonstances presque similaires, a insisté sur la nécessité de faire éclater la vérité concernant les véritables circonstances de cet assassinat. L’objectif, soutient la VSV, est de traduire les auteurs intellectuels, les commanditaires et les exécutants de cet ignoble assassinat en justice, conformément à la loi, afin de prévenir la répétition d’actes similaires qui heurtent la conscience humaine.

Pour rappel, Le corps de l’ancien ministre des transports, taché de sang, a été retrouvé dans sa voiture sur l’avenue Poids lourds, au lendemain de sa disparition dans les installations de la Cour constitutionnelle, rapportaient des sources non encore contredites.

Chérubin Okende était haut cadre et porte-parole du parti politique Ensemble pour la République de Moïse Katumbi. Ce dernier s’est déclaré candidat à la présidentielle de décembre prochain.

Cet assassinat est survenu dans un climat de terreur observée dans la capitale et dans certaines villes du pays à cinq mois des élections générales de décembre 2023. Plusieurs opposants dont Salomon Kalonda, le conseiller spécial de M. Katumbi, le député Mike Mukebayi, aussi membre du parti Ensemble pour la République, sont aux arrêts. Franck Diongo, ancien député et proche de Katumbi, a, quant à lui, été libéré au lendemain de l’assassinat Chérubin de Okende.

Econews