Ce mardi au Palais du peuple : un exercice périlleux de Tshisekedi devant le Congrès

Ce mardi au Palais du peuple Un exercice périlleux de Tshisekedi devant le Congrès Campagne électorale oblige, le Président de la République, Félix Tshisekedi Tshilombo, s’adresse exceptionnellement ce mardi 14 novembre aux deux chambres du Parlement réunis en Congrès. D’habitude, ce rendez-vous annuel, prévu une fois par an, est généralement programmé au courant du mois de décembre, mais dans le contexte électoral, dominé par les scrutins du 20 décembre 2023, Félix Tshisekedi a dû revoir son calendrier. Félix Tshisekedi, actuel président de la République Démocratique du Congo, se présente à nouveau comme candidat à l’élection présidentielle. Alors que le pays se prépare à cette échéance cruciale, de nombreuses questions se posent quant aux chances de victoire de Tshisekedi et aux défis auxquels il pourrait être confronté.
Le Président de la République sera ce mardi 14 décembre devant le Parlement réuni en Congrès pour le traditionnel discours sur l’état de la Nation, le dernier de son mandat devant une assemblée nationale et un sénat aux mandats écourtés d’un mois, et à une semaine du début de la campagne électorale. Sans préjuger du contenu du discours présidentiel, un survol prospectif va de soi et pourrait aisément présager de l’autosatisfaction du Chef de l’Etat en rapport avec la réalisation de larges pans de sa «vision ».
De la gratuité de l’enseignement de base à la création d’une nouvelle race de millionnaires en passant par le projet de la couverture santé universelle et l’ambitieux programme, dit «Tshilejelu » avec ses hauts et ses bas, la réhabilitation de l’ex-hôpital Mama Yemo ou encore l’inauguration des ports secs de Kasumbalesa et de Sakania ; la construction (en cours) de milliers d’écoles et de centres de santé dans le cadre du programme de développement de 145 territoires… les occasions de se jeter des fleurs ne manqueront pas à Félix Tshisekedi qui doit s’attendre à une volée d’applaudissements devant un congrès tout acquis à sa cause.
Cependant, le revers de la médaille est loin d’être reluisant. La dégradation au quotidien de la situation sécuritaire dans les territoires de Masisi, Rutshuru et Nyiragongo partiellement occupés par les M23/RDF; les massacres des populations civiles par les rebelles ougandais des ADF en Ituri entraînant le calvaire de près de 7 millions de déplacés entassés dans des camps de fortune dans le plus grand dénuement.
Le volet diplomatique devrait occuper une large place dans le discours présidentiel, avec en bonne place le soutien du Rwanda au M23, mais aussi la traîtrise de certains pays voisins dont la frilosité face à «l’agression» rwandaise a amené récemment le président congolais à tenir un langage de fermeté devant ses pairs réunis à Brazzaville.
En bonne place également, la duplicité de la force de l’EAC régulièrement accusée par Kinshasa de pactiser avec les M23/RDF, et invitée à mettre fin à son mandat jugé infructueux à compter du 8 décembre prochain, laissant la place à un contingent de la communauté de développement de l’Afrique australe à constituer. Dans le même volet figure le retrait de la MONUSCO, quoique le gouvernement compte encore sur elle dans l’organisation de la logistique électorale et la défense de la ville de Goma menacée par l’avancée des M23/RDF…
Des discours prononcés par le Chef de l’Etat devant le Congrès, nul doute que celui attendu ce mardi 14 novembre sera des plus périlleux malgré de fausses apparences de normalité.

Econews