A quelques jours de la conférence internationale sur le climat à Glasgow, le constat de l’ONU est sans appel : il nous faudrait 7 fois plus d’ambition pour espérer limiter le réchauffement de la planète à + 1,5°C. La COP26 débute le dimanche 31 octobre 2021.
Le dernier rapport du Programme des Nations Unies pour l’Environnement affirme en effet qu’il y a un gouffre entre les engagements pris et ce qu’il faudrait faire.
S’exprimant depuis New York, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a déclaré que nous nous dirigions vers une catastrophe climatique, il a dénoncé le modèle basé sur les énergies fossiles :
«Le temps des subtilités diplomatiques est révolu. Si les gouvernements, en particulier ceux du G20, ne se lèvent pas et ne prennent pas la tête de cet effort, nous nous dirigeons vers une terrible souffrance humaine. Mais tous les pays doivent réaliser que l’ancien modèle de développement, qui brûle du carbone, est un arrêt de mort pour leurs économies et pour notre planète».
Les engagements pris par 120 nations d’ici 2030 devraient permettre de réduire de 7,5% les émissions de gaz à effet de serre, mais dans leur rapport, les scientifiques estiment qu’il faudrait les réduire de 55% pour espérer ne pas dépasser une hausse de la température mondiale d’1,5 degrés Celsius.
Pour espérer respecter +1,5°C, « nous avons huit ans pour réduire de près de moitié les émissions de gaz à effet de serre : huit ans pour élaborer les plans, mettre en œuvre les politiques et finalement parvenir à ces coupes», a commenté la patronne du PNUE Inger Anderson dans un communiqué.
Huit ans pour réduire les émissions annuelles de 28 gigatonnes (mesurées en équivalent CO2) en 2030, alors que les engagements actuels les réduiraient seulement d’environ quatre gigatonnes d’équivalent CO2, selon le rapport. Et que les émissions de CO2 seules devraient atteindre 33 gt en 2021.
«Le monde doit se réveiller face au danger imminent qui nous menace en tant qu’espèce», a plaidé Inger Anderson.
Avec les nouvelles contributions déterminées au niveau nationale (NDC) déposées par 143 pays et les promesses pas encore formalisées d’économies majeures comme la Chine pour 2030, le monde se dirige désormais vers un réchauffement d’au moins +2,7°C, ce qui laisse présager de multiples catastrophes, canicules, incendies, montée des eaux, tempêtes et inondations.
Et encore faut-il que ces pays tiennent leurs engagements.
Le cri d’alarme de l’ONU avant la COP26
À six jours de la COP26 à Glasgow, l’Organisation des Nations unies a tiré, lundi 25 octobre, la sonnette d’alarme sur le réchauffement climatique : les gaz à effet de serre ont atteint des sommets en 2020.
Contrairement à ce que l’on pensait, le ralentissement de l’économie imposé par la pandémie de Covid-19 «n’a pas eu d’incidence perceptible» sur le réchauffement climatique. Une fois encore la concentration des gaz à effet de serre, qui piègent la chaleur dans l’atmosphère, a atteint un niveau record en 2020.
Le constat du dernier bulletin de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), une agence de l’ONU, est sans appel : «Nous avons à nouveau battu des records pour les principaux gaz à effet de serre, le dioxyde de carbone, le méthane et le protoxyde d’azote», a indiqué Petteri Taalas, secrétaire général de l’OMM. «La tendance négative que nous observons depuis des décennies, s’est poursuivie».
Au rythme où augmentent les concentrations de gaz à effet de serre, l’élévation des températures à la fin du siècle sera bien supérieure aux objectifs de l’Accord de Paris, fixés entre 1,5 et 2 degrés Celsius au-dessus des niveaux pré-industriels. A indiqué l’agence des Nations Unies.
Selon la dernière évaluation de l’ONU, malgré les engagements de réduction des émissions actuelles de près de 200 pays, le monde se dirige vers un réchauffement «catastrophique» de 2,7°C.
Un sévère avertissement avant le sommet de la COP26, la conférence des Nations unies sur le changement climatique, prévue à Glasgow du 31 octobre au 12 novembre.
Le CO2 aussi en augmentation
L’ONU espère que les dirigeants mondiaux prendront à Glasgow des mesures pour maintenir la planète sur une trajectoire supportable de réchauffement dans les prochaines années, alors que les données montrent que les niveaux de CO2 ont eux aussi continué d’augmenter en 2021.
Selon l’OMM, le monde peut encore rectifier le tir et repenser l’industrie, le secteur énergétique et les transports. «Des économiquement abordables et techniquement faisables», selon l’agence onusienne, qui ajoute qu’il n’y a «pas de temps à perdre».
La température mondiale continuera d’augmenter tant que les émissions se poursuivront. Et, étant donné que le CO2 demeure pendant des siècles dans l’atmosphère et encore plus longtemps dans l’océan, le réchauffement déjà observé persistera pendant plusieurs décennies, même si les émissions nettes étaient ramenées à zéro rapidement, prévient cependant l’OMM.
Econews avec Euronews