Vouée à un bel avenir à sa création, la compagnie aérienne de la République Démocratique du Congo n’est plus que l’ombre d’elle-même. De quatre aéronefs au départ, l’entreprise n’opère plus qu’avec un seul avion, Un Airbus A320, qui continue à desservir difficilement ses escales de la RDC. C’est avec peine, apprend-on, que cet Airbus A320 vole encore sur le ciel, après une panne d’ordinateur de bord qui l’a cloué au sol, le vendredi 25 mars 2022, lorsque Royal Air Maroc faisant sa démonstration de force avec un nombre impressionnant d’avions déployés sur le tarmac de l’aéroport international de N’Djili. En réalité, Congo Airways vit ses derniers instants. A l’instar de ses prédécesseurs notamment Air Zaïre, d’heureuse mémoire, et LAC (Lignes aériennes congolaises), le certificat de décès de Congo Airways a été déjà signé. Il ne reste plus que son homologation pour constater enfin sa mort physique. Pourtant, à sa création, Congo Airways affichait de très belles perspectives. Son géniteur, l’ancien Premier ministre, Matata Ponyo Mapon, a semé le grain que d’autres, après lui, n’ont pas su fructifier. On assiste désormais à un rêve brisé, celui d’une grande compagnie aérienne au cœur de l’Afrique.
Que reste-t-il de Congo Airways ? En tout cas, plus rien. De quarre avions, à sa création il y a quelques années, la compagnie aérienne de la République Démocratique du Congo n’a ajouté aucun aéronef de sa flotte de départ. Bien au contraire, elle en réduit le nombre, se contentant à ce jur d’un seul et unique Airbus A320 qui dessert tous ses escales. Sans compter les pesanteurs qui obligent quelque fois la compagnie à le clouer au sol.
En tout cas, c’est ce qui s’est passé vendredi, lorsqu’en raison d’une panne d’ordinateur de bord, l’Airbus A320 a été interdit de vol. Au Congo Airways, tout devient désormais aléatoire. Les vols sont tout autant incertains – les passagers étant soumis à un système de loterie où les plus branchés et les plus entreprenants arrivent enfin à obtenir une place à bord. En réalité, on revit l’histoire malheureuse d’Air Zaïre, dénommée alors « Air peut-être » en raison de ses horaires devenus trop élastiques lorsque l’entreprise amorçait sa chute libre.
Après Air Zaïre, Congo Airways est pourchassé par le même cauchemar. Plombée dans des dettes, évaluées à ce jour à environ 30 millions USD, l’entreprise vit ses derniers instants. Elle est presqu’en réanimation – son médecin et unique actionnaire, l’Etat congolais, ayant montré ses limites.
La chute d’un géant
On ne remet par un plateau d’œuf aux agités et agitateurs inconscients. La grande erreur commise en ce qui concerne Congo Airways était de croire que tout se passera comme si cette société publique d’aviation avait déjà atteint l’âge de la maturité. Le changement de management a porté un coup dur à cette entreprise. Il n’était plus possible de la maintenir à flot.
Avec un seul aéronef, Congo Airways est incapable de donner satisfaction à la population. L’initiateur du projet est encore vivant. Matata Ponyo Mapon, pour ne pas le citer, est encore au pays. Il peut apporter sa part en éclairant les dirigeants sur la philosophie qui l’avait guidé.
Ce projet salvateur ne peut continuer de sombrer par la faute des dirigeants qui ont pris des décisions managériales discutables, voire blâmables. C’est le cas de la mesure de plafonnement des tarifs sans tenir compte des exigences d’exploitation.
Sauver Congo Airways est encore possible. Il suffit d’y apporter un nouveau management à coté d’un leadership novateur, comme à sa création. Si non, il faut déjà préparer la tombe pour enterrer ce rêve brisé, juste par des décisions économiquement irrationnelles.
Econews