Convié à des discussions à Luanda, le M23 s’engage à un cessez-le-feu à partir de mardi

Vendredi à Luanda, les «terroristes» du M23 ont pris la décision de déposer les armes à partir de ce mardi 7 mars 2023 pour s’inscrire pleinement dans la dynamique de la paix, mise en œuvre dans le cadre de Luanda. Samedi, le président français Emmanuel Macron a confirmé son soutien au processus de paix mené par l’Angolais João Lourenço, n’excluant des sanctions contre le M23 et son parrain, le Rwanda, en cas de résistance.
La direction du M23 s’est engagée à cesser les hostilités dans toute la région orientale de la République Démocratique du Congo (RDC) à partir de ce mardi 7 mars 2023, à 12 heures, a annoncé l’Agence de presse angolaise (ANGOP), citant un communiqué, publié vendredi, par la présidence de la République d’Angola.
Selon le document, le contrôle du respect de la cessation des hostilités sera effectué dans le cadre du Mécanisme vérification ad hoc de vérification.
Dans le communiqué, l’Angola appelle les parties à respecter la lettre et l’esprit des décisions de différents sommets sur le processus de paix et de sécurité dans la région Est de la RDC.
Samedi devant la presse, le président Emmanuel Macron a dit, après ses discussions avec les présidents Lourenço et Tshisekedi, ainsi qu’avec Paul Kagame, avoir constaté que tous avaient «apporté un soutien clair» à un cessez-le-feu mardi prochain, tel que prévu dans le plan de paix régional, dont le calendrier a été entériné lors du sommet de l’Union africaine mi-février. Les représentants du M23 qui sont allés voir le président Lourenço se sont aussi engagés sur ce point, a-t-il insisté.
«Ce n’est pas aujou-rd’hui qu’il faut tout bousculer. Aujourd’hui, il faut donner une chance à ce plan, à la médiation angolaise, à l’engagement des uns et des autres», s’est justifié le président français. Des cessez-le-feu ont été annoncés plusieurs fois ces derniers mois mais n’ont jamais été respectés.
A Kinshasa, on attend juger le M23 par les actes, autant l’accompagnement de la France. «Je demande à voir, surtout au niveau des sanctions», a prévenu Félix Tshisekedi, se disant «dubitatif quant à la bonne foi de ceux qui nous ont agressés».
L’engagement de la direction du M23 résulte des contacts pris par la médiation angolaise avec ce mouvement, conformément à la décision prise par le mini-sommet sur la paix et la sécurité dans la région des Grands Lacs, tenu à Addis-Abeba, en Éthiopie, le 17 février 2023.
Lors du mini-sommet tenu dans la capitale éthiopienne, les chefs d’État et de gouvernement ont mandaté l’Angola, en coordination avec le facilitateur nommé par la Commission de l’Afrique de l’Est, Uhuru Kennyatta, pour maintenir le contact avec la direction du M23.
Les contacts, poursuit le document, visaient à transmettre les décisions issues du mini-sommet d’Addis-Abeba, et suite à cette délibération, une délégation angolaise est en contact avec la direction du M23 depuis le 28 février de l’année en cours.
Il ajoute qu’à la suite de ces contacts, le chef de l’État angolais, João Lourenço, a envoyé à Kinshasa (RDC), le 3 mars, une délégation conduite par le ministre d’État et chef de la maison militaire du président de la République. La délégation angolaise avait pour mission d’informer le Président Félix Tshisekedi des résultats des contacts entretenus avec la direction du M23.
Le président angolais, João Lourenço, préside la Conférence internationale pour la région des Grands Lacs (CIRGL), et est également le médiateur de l’Union africaine (UA) dans la crise entre le Rwanda et la RDC.

Econews avec ANGOP