A la Commission électorale nationale indépendante (CENI), on ne semble pas avoir intériorisé et pris à sa juste valeur le dernier camouflet essuyé par le bureau Denis Kadima à la suite de l’invalidation massive de candidats députés nationaux déclarés élus par la Centrale électorale. La CENI vient de récidiver en déclarant irrecevables les candidatures aux postes sde candidats au gouvernorat de la ville-province de Kinshasa. Parmi celles-ci, figure celle de l’homme d’affaires Deo Kasongo « Divo ». Une mesure mal accueillie dans l’opinion mais surtout, elle soulève une incompréhension générale dans le chef-même des services de la CENI qui n’hésitent pas à évoquer des pressions politiques exercées sur Denis Kadima.
La Commission électorale nationale indépendante (CENI) est une nouvelle fois au centre de la tourmente suite à sa décision d’invalider les candidatures aux postes de gouverneur de la ville-province de Kinshasa, parmi lesquelles celle de l’homme d’affaires Deo Kasongo, plus connu sous le nom de « Divo ». Cette mesure, jugée sévère et contestée, a suscité un tollé dans l’opinion publique et a semé la confusion au sein même des services de la CENI.
Cette décision fait suite à un précédent camouflet subi par le bureau de Denis Kadima, président de la CENI, avec l’invalidation massive de candidats députés nationaux déclarés élus par l’instance électorale. Il semblerait que la CENI peine à tirer les leçons de ses erreurs passées et à reconnaître l’impact de ses décisions sur la stabilité politique du pays.
Les réactions ne se sont pas fait attendre, avec une vague de critiques pointant du doigt la partialité et l’opacité des décisions de la CENI. Certains n’hésitent pas à évoquer des pressions politiques exercées sur Denis Kadima pour expliquer ces invalidations, jetant ainsi le doute sur l’indépendance de l’organe électoral.
On sait néanmoins que, le vendredi 29 mars 2024, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a procédé à la publication de la liste provisoire des candidatures aux élections des sénateurs, gouverneurs et vice-gouverneurs de provinces. S’agissant des gouverneurs et vice-gouverneurs, sur un total de 237 candidatures enregistrées, 231 ont été déclarées recevables et 6 irrecevables.
A Kinshasa, pour l’élection du gouverneur et du vice-gouverneur, la CENI a déclaré irrecevables les candidatures de Deo Kasongo et Tshimanga Tshipanda Vidiye.
L’ancien conseiller du chef de l’Etat aux Affaires stratégiques est invalidé au terme des prescrits de l’article 9 de la Loi électorale portant conditions d’éligibilité. Or, curieusement, la même disposition ne lui avait pas été opposée par le passé car la même personne avait bel et bien été candidate aux élections législatives nationale et provinciales de décembre dernier.
DIEU ET LE DROIT
Le dossier de Deo Kasongo est quant à lui déclaré irrecevable car il aurait été déposé hors délai, selon la CENI, se rapportant à l’article 16 de la même Loi électorale. Argument qui ne passe pas dans l’entourage de l’intéressé qui en veut pour preuve les numéros des dossiers et récépissés tels qu’enregistrés au fur et à mesure de leur réception à la CENI. Les proches de Deo Kasongo soutiennent en outre que parmi les candidatures postérieures à celle de l’intéressé figurent notamment celles de Diomi Ndongala, Alain Bussy et Daniel Bumba.
La réaction de Deo Kasongo a été immédiate. Sur son compte X (anciennement twitter), il évoque une injustice répétitive à son endroit : « Alors que nous avons déposé le même jour que les autres candidats, on essaie de m’écarter de la course pour la énième fois. Je comprends que la crédibilité de ma candidature fait peur. Je vais faire un recours en bonne et due forme et nous devons tous ensemble faire confiance en la justice de notre pays, qui saura dire le bon droit. Dieu est sur son trône, au-dessus des hommes ».
« LE CAS » DANIEL BUMBA
Les internautes, qui se sont littéralement enflammés à la nouvelle de la disqualification de la candidature de Deo Kasongo pointent un doigt accusateur en direction de Daniel Bumba dont la candidature serait portée par Augustin Kabuya. Les mieux informés allant jusqu’à soutenir qu’il se serait même acquitté de sa caution obligatoire au-delà des délais.
Selon une source bien informée à la DGRAD en effet, « Bumba n’a pas payé les 10 millions de francs congolais pour le dépôt de sa candidature dans les temps ». La même source indique que les preuves bancaires auraient été falsifiées (antidatées) alors que les documents authentiques existent bel et bien. Cette accusation apporte de l’eau au moulin aux contestataires de la candidature de Bumba qui se recrutent principalement à l’UDPS. Ces derniers ne se font pas prier pour affirmer qu’effectivement Daniel Bumba, se prévalant de sa relation particulière avec le secrétaire général de l’UDPS avait effectivement déposé son dossier hors délai.
Cette nouvelle controverse met en lumière les dysfonctionnements persistants au sein de la CENI et soulève des interrogations quant à sa capacité à garantir des élections libres et transparentes. Alors que la RDC se prépare à des échéances électorales cruciales, il est impératif que la CENI agisse de manière impartiale et en toute transparence pour restaurer la confiance des citoyens envers le processus électoral.
Econews