Au cours de la réunion du Conseil des ministres qu’il a présidée, vendredi 6 mai 2022, le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, a déploré l’inquiétant phénomène des embouteillages dans la ville de Kinshasa. A cet effet, il a rappelé avec insistance que, dans sa communication faite le 14 janvier 2022 en Conseil des ministres, il avait donné les pistes de solutions à cet épineux problème qui porte un coup à la qualité de vie des populations.
Encore une fois, il a demandé au Premier ministre de réunir à nouveau les membres du gouvernement et les services commis à la régulation de la circulation routière afin que soit rapidement renforcée la sécurité routière et, si besoin que l’on recourt à la Police militaire.
Si l’observation du chef de l’Etat peut être considérée comme un désaveu à l’endroit de la police de circulation routière (PCR) en premier lieu, certains chefs d’institutions, parlementaires, officiers de l’armée et de la police, membres du gouvernement, bref, ceux qui sont censés prêcher par l’exemple, ainsi que le gouverneur de la ville de Kinshasa lui-même, ont aussi leur part de responsabilité.
Habitant la ville, ces derniers font la sourde oreille aux cris d’alarme que ne cesse de lancer la population concernant les embouteillages. Pire, eux-mêmes les causent parfois en roulant à contresens.
Jean-Marc Kabund-a-Kabund, alors premier vice-président de l’Assemblée nationale, avait, en sa qualité de député élu de la ville de Kinshasa, invité ses collègues à se conformer au Code de la route. Si dans un premier temps, il a été écouté, le désordre est revenu par la suite. Kabund-a-Kabund a alors prêché dans le désert. Et dans tout cela, c’est la population qui en pâtit.
En outre, la police de circulation routière sur qui l’on pouvait compter ne donne pas du tout satisfaction. Les agents commis à ce service foulent aux pieds les recommandations qui leur sont faites par leurs chefs hiérarchiques au cours de différentes parades. La preuve en est que certains excellent dans la corruption, la magouille, la main tendue… dans l’accomplissement de leur mission.
Le constat malheureux qui se dégage ces derniers temps est qu’ils sont à la chasse des conducteurs des motos-taxis à qui ils infligent des «amendes» imaginaires. Cela dans le but de les rançonner. Dommage.
Maintenant que le chef de l’Etat envisage de recourir à la police militaire pour les artères principales, peut-on espérer à un changement ? L’opinion qui se pose cette question est quelque peu sceptique du fait que les policiers et les militaires ont mauvaise presse dans l’opinion.
N’empêche qu’on tente l’expérience, dit-elle.
Véron K