L’Agence de prévention et de lutte contre la corruption (APLC) a clôturé les activités marquant la Journée internationale de lutte contre la corruption par une réflexion axée sur le rôle crucial de la jeunesse dans ce combat. Lors d’une journée organisée à Kinshasa, le 9 décembre 2024, sous le thème « L’implication de la jeunesse dans la prévention et la lutte contre la corruption, acteurs ou victimes ? », l’APLC a réaffirmé son engagement à mutualiser les efforts grâce à des initiatives telles que la task force nationale et l’UNICEP, pour éradiquer la corruption et bâtir une société intègre.
La République Démocratique du Congo à l’instar d’autres Etats parties à la Convention des Nations Unies contre la corruption, commémore le 9 décembre de chaque année, la « Journée internationale de lutte contre la corruption ». C’est une journée importante qui permet de sensibiliser le monde entier sur ce fléau afin de trouver les voies et moyens de l’éradiquer dans le secteur public, privé (institutions publiques, la Société civile dont les Médias, la jeunesse estudiantine etc.).
C’est à ce titre que Kinshasa a été le théâtre d’une importante réflexion sur la lutte contre la corruption le 9 décembre 2024, lors d’une journée organisée par l’Agence de prévention et de lutte contre la corruption (APLC) au Pullman Grand Hôtel. Cet événement clôturait les activités liées à la Journée internationale de lutte contre la corruption, autour d’un thème mondial choisi par les Nations Unies : « S’unir aux jeunes contre la corruption : façonner l’intégrité de demain ».
La jeunesse au cœur du débat
Sous le thème local « L’implication de la jeunesse dans la prévention et la lutte contre la corruption et faits assimilés, acteurs ou victimes », les participants ont exploré le rôle central des jeunes dans le combat contre ce fléau. La rencontre a mis en lumière les responsabilités et les défis auxquels est confrontée la jeunesse congolaise dans un contexte marqué par des pratiques de corruption enracinées dans plusieurs secteurs.
A cet effet, le coordonnateur de l’APLC, Michel Victor Lessay, a rappelé l’importance de mobiliser toutes les couches de la population, notamment les jeunes, pour bâtir une société fondée sur l’intégrité, avant de réaffirmer l’engagement de l’APLC en tant qu’autorité nationale de référence dans la lutte contre la corruption en RDC.
Il a également présenté les mécanismes et initiatives mis en place pour intensifier la lutte, notamment : la task force contre la corruption, qui réunit plusieurs institutions telles que la CENAREF (Cellule nationale des renseignements financiers) et l’IGF (Inspection générale des finances), afin de mutualiser les efforts, tout comme l’UNICEP (Unité interservices de collaboration en matière d’enquêtes et de poursuites liées au blanchiment de capitaux), créée par arrêté ministériel le 7 février 2024 pour renforcer les enquêtes et poursuites dans les cas de blanchiment de capitaux.
Ces outils visent à renforcer la coordination et l’efficacité des actions menées pour éradiquer la corruption et ses effets dévastateurs sur la société et l’économie.
Tous unis contre la corruption
La corruption étant au cœur des préoccupations de la jeunesse, est considérée comme le plus grand obstacle qui freine le développement social, économique, sécuritaire affectant ainsi négativement l’avenir, les rêves et les aspirations de cette dernière. Les jeunes sont ainsi privés d’accéder à une éducation de qualité, de se voir offrir des perspectives d’emploi décent, de participer à la vie publique, d’accéder aux soins de santé universelle de qualité et des services de base.
C’est dans le beau cadre du Salon Congo de Pullman Grand Hôtel Kinshasa que l’APLC a organisée une journée de réflexion sur ce thème. Les objectifs de celle-ci étaient de : créer un cadre d’échange et de dialogue avec les participants pour réfléchir sur la protection de la jeunesse face aux faits de corruption ; formuler des recommandations pouvant améliorer et renfoncer la perception de la jeunesse sur les questions de prévention et de lutte contre la corruption ; et encourager les participants à dénoncer les faits de corruption portés à leur connaissance sur le site de l’APLC, www.aplc.cd afin de promouvoir la culture de l’intégrité et le comportement éthique.
« L’implication de la jeunesse dans la prévention et la lutte contre la corruption et faits assimilés, acteurs ou victimes ? », thème retenu par l’APLC, a été abordé au travers de trois exposés, présentés par trois intervenants de qualité, dont le professeur Roger Mavungu qui s’est penché sur « Le diagnostic et la prise en compte des acteurs dans le secteur public ».
De cet exposé, l’assistance a pu retenir que la RDC a amélioré son classement sur l’indice de corruption au plan international et ce, grâce aux efforts fournis par le Président de la République Félix Antoine Tshisekedi, dans sa lutte contre la corruption depuis son arrivée à la tête du pays. Bien plus, les remèdes contre la corruption se situent non seulement dans la prévention, notamment par l’éducation et les campagnes de sensibilisation, mais aussi dans la répression.
Le professeur Roger Mavungu a insisté sur le rôle de la jeunesse dans l’édification de la nation. Elle offre de nouvelles perspectives et une énergie nouvelle pour contribuer au développement économique et au progrès social. Entant que futurs dirigeants du pays, les jeunes ont la responsabilité de contribuer et de rendre la société meilleure pour tous. D’où l’adage « la jeunesse constitue l’avenir de demain ».
Pour sa part, Me Paul Amsini Musafiri est revenu sur « Le diagnostic et la prise en compte des acteurs du secteur privé ». L’orateur a fait remarquer que les jeunes devraient s’approprier la lutte contre la corruption, soulignant que la meilleure manière de lutter contre la corruption, c’est à travers la sensibilisation et la vulgarisation (prévention) mais également par la détection et la dénonciation par notre jeunesse.
Me Paul Amsini a rappelé que « pour bien lutter contre la corruption, la jeunesse congolaise doit au préalable, renforcer ses valeurs éthiques et morales d’un côté, et de l’autre, elle doit maitriser les contours de la corruption », estimant, par ailleurs, que « la lutte contre la corruption ne doit pas être seul l’apanage du Président de la République, du Gouvernement et du Parlement par voir de contrôle parlementaire ». D’où, son appel : « Notre jeunesse congolaise doit s’approprier aussi de cette lutte, aux fins d’éradiquer le fléau de la corruption qui constitue un frein au développement de notre pays ».
De son côté, Me Hector Lubamba Ngimbi a clôturé les exposés par « La prise en compte des acteurs de la Société civile ». Il a insisté sur le fait que les jeunes doivent être créatifs dans la lutte contre la corruption. Selon lui, la Société civile devrait aussi amener la jeunesse à atteindre des valeurs éthiques élevées et aussi l’accompagner sur la mise en œuvre des réformes dans la lutte contre la corruption.
Une jeunesse impliquée, un avenir à bâtir
Les échanges ont également mis en avant la dualité du rôle des jeunes dans ce combat : souvent perçus comme victimes du système, ils sont aussi appelés à devenir des acteurs de changement. À travers des campagnes de sensibilisation, des programmes éducatifs et des opportunités de participation, l’APLC souhaite transformer les jeunes en piliers de l’intégrité et en ambassadeurs d’une RDC libre de corruption.
En clôturant les débats, Michel Victor Lessay a souligné que cette journée était bien plus qu’une simple commémoration : elle s’inscrit dans un processus global visant à engager durablement la population congolaise, en particulier les jeunes, dans une dynamique de transparence et de responsabilité.
À l’heure où la corruption reste un des principaux freins au développement, cette mobilisation collective porte un message d’espoir pour une RDC où l’intégrité et la justice guideront les générations futures.
Econews
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