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En recevant en audience Bavon N’Sa Mputu du FONAREDD, le Ministre Jean-Lucien Bussa crée une synergie pour relancer le PARAT

Dans un contexte où la gestion rationnelle du territoire est devenue un impératif national pour le développement durable et la lutte contre la déforestation, une audience de haute importance s’est déroulée entre le Ministre de l’Aménagement du territoire, Jean-Lucien Bussa Tongba, et le Secrétaire exécutif du FONAREDD, Bavon N’Sa Mputu Elima. Focus sur les réalisations concrètes, les défis persistants et les futures ambitions du Programme d’appui à la réforme de l’aménagement du territoire (PARAT), un investissement de 8 millions USD qui pose les bases de la RDC de demain.

L’aménagement du territoire, colonne vertébrale du développement durable de la République Démocratique du Congo, a été au centre d’un dialogue fructueux et prospectif entre le Ministre Jean-Lucien Bussa Tongba et Bavon N’sa Mputu Elima, secrétaire exécutif du Fonds National REDD+ (FONAREDD). Cette rencontre de travail, qui dépasse le simple cadre de la courtoisie institutionnelle, avait pour objet principal une évaluation exhaustive à mi-parcours du Programme d’Appui à la Réforme de l’Aménagement du Territoire (PARAT), instrument financier et technique du partenariat historique entre le Gouvernement congolais et l’Initiative pour la Forêt de l’Afrique Centrale (CAFI).

Un partenariat Gouvernement-CAFI plus que jamais stratégique

D’entrée de jeu, le Secrétaire exécutif a présenté ses félicitations au ministre pour sa récente nomination, tout en réaffirmant avec force l’importance capitale du partenariat liant le Gouvernement à CAFI. Ce dernier, dans le secteur sensible et structurant de l’aménagement du territoire, est identifié comme un levier essentiel pour inverser la tendance à la déforestation et à la dégradation des forêts. M. Bavon N’sa Mputu a insisté sur la nécessité d’un « soutien politique renforcé » du FONAREDD pour accompagner et accélérer les réformes sectorielles en cours, dont l’impact dépasse largement le seul ministère pour impacter l’économie nationale dans son ensemble.

Approuvé en 2017 par le Comité de pilotage du Fonds avec une enveloppe initiale de 4 millions de dollars américains sur trois ans, le PARAT a très vite démontré son potentiel transformateur. Conscients de son importance stratégique, le Gouvernement congolais et son partenaire CAFI ont convenu dès octobre 2018 d’un addendum de financement de 4 millions USD supplémentaires, portant le budget total du programme à 8 millions USD. Ce renforcement financier substantiel s’est accompagné de nouvelles orientations prioritaires définies par les instances de gouvernance, axées sur la génération de connaissances indispensables à toute planification cohérente.

Des études fondatrices pour éclairer l’avenir

La plus-value majeure de cet addendum a été la réalisation de deux études sectorielles d’envergure, véritables piliers de la planification future :

L’étude sur le potentiel agricole, confiée à la prestigieuse Wageningen University & Research, a procuré des analyses approfondies sur les capacités et les besoins en terres agricoles à l’échelle nationale. Ses conclusions sont destinées à nourrir directement l’élaboration du Schéma national d’aménagement du territoire (SNAT), ainsi que les schémas provinciaux et les plans locaux.

L’étude sur le capital forestier a, quant à elle, permis de cartographier et d’évaluer les potentialités écologiques, économiques et sociales des massifs forestiers congolais, offrant une vision claire des richesses à valoriser durablement et à préserver.

La clôture officielle de ces deux études fondatrices, organisée en juin 2024, a marqué une étape décisive dans la possession par la RDC des données fiables nécessaires à sa gouvernance territoriale.

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Un bilan d’étapes fourni et des réalisations structurelles

Au-delà de ces travaux analytiques, le PARAT peut déjà se prévaloir d’un bilan opérationnel remarquable, jetant les bases juridiques et institutionnelles d’une nouvelle ère pour l’aménagement du territoire en RDC. Parmi les réalisations phares figurent, notamment : l’adoption du document de la Politique nationale sur l’aménagement du territoire (PNAT) ; la signature de l’arrêté portant création de l’Office national de l’aménagement du territoire (ONAT), future cheville ouvrière du secteur ; l’élaboration de Guides méthodologiques pour harmoniser les pratiques à tous les échelons ; la production du rapport des diagnostics sectoriels et spatiaux en vue du SNAT en 2022. Le tout ayant été marqué par la promulgation par le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, en août 2025, de la loi-cadre sur l’aménagement du territoire, couronnant des années d’efforts et dotant le pays d’un instrument législatif longtemps attendu.

Des défis persistants et la nécessité d’une nouvelle phase

Malgré ces progrès significatifs, le secteur demeure confronté à d’importants défis, notamment pour respecter les engagements pris dans le cadre de la deuxième Lettre d’Intention (LOI-2) du partenariat CAFI-RDC. C’est pour y répondre que le Projet d’appui à l’atteinte des jalons de la LOI-2 (PAAJ), doté d’un million USD, a été approuvé en 2024. Il est dédié à des chantiers urgents tels que la publication des textes d’application de la nouvelle loi, l’opérationnalisation effective du Conseil national de l’aménagement du territoire et la mise à jour de l’Annuaire national des ressources naturelles.

Considérant l’ambition portée par le SNAT et l’ampleur des travaux restants, les besoins en financement restent considérables. Les deux parties se sont accordées sur la nécessité impérieuse d’envisager une nouvelle phase du programme PARAT pour consolider les acquis et aller de l’avant. Le prochain Comité de pilotage du programme, prévu pour le 18 septembre 2025, sera justement l’occasion d’ébaucher les contours de cette future collaboration.

En sa qualité de membre du Comité de pilotage du FONAREDD, le ministre Bussa a été informé de la tenue prochaine de cette session cruciale, ainsi que de l’organisation imminente de la revue annuelle du partenariat CAFI–RDC. Cet événement, moment privilégié de dialogue stratégique entre toutes les parties prenantes, sera l’opportunité de faire le point sur les résultats obtenus, d’ajuster les trajectoires et de réaffirmer l’engagement commun pour un aménagement rationnel et durable du territoire congolais, garant d’un développement équilibré et respectueux de son immense patrimoine naturel.

Econews

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