C’est dans sa double casquette de Président de la République Démocratique du Congo et président en exercice de l’Union africaine (UA) que Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo est intervenu mardi à la tribune de la 76ème Assemblée générale des Nations Unies. Un moment de communion avec la communauté internationale. C’est en porte-voix d’une Afrique qui veut trouver sa part dans un monde qui bouge que Félix Tshisekedi s’est présenté devant les Nations Unies.
Après son intervention mardi, devant la tribune de la 76ème Assemblée générale des Nations Unies, le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, poursuit son séjour de travail aux Etats-Unis. Son intervention a été saluée de toutes parts. C’est en porte-parole d’une Afrique que le Président de la République s’est présenté devant les Nations Unies. Qu’est-ce qu’il a dit ? Que retenir de son discours.
Les grandes lignes d’un grand oral réussi
Prenant en compte le thème de cette année « Miser sur l’espoir pour renforcer la résilience afin de se relever de la Covid-19, reconstruire durablement, répondre aux besoins de la planète, respecter les droits des personnes et revitaliser l’organisation des Nations Unies », Félix Tshisekedi a choisi des mots justes pour plaider la cause de l’Afrique.
Pendant plus ou moins 40 minutes, il a été le bon messager d’une Afrique qui tient à jouer sa partition dans les grands défis d’un monde en pleine mutation.
Lorsque le monde se débat pour gagner la bataille de Covid-19, Félix Tshisekedi note que « les chercheurs africains de renommée mondiale en Science médicale ont proposé une gamme des remèdes efficaces contre le Coronavirus qui mérite d’être soutenus. Le mal est encore loin d’être éradiqué ». Avant d’appeler à une solidarité internationale : «Nous ne pouvons gagner cette bataille que dans le cadre d’un effort commun et sur la base d’une feuille de route définie ensemble».
Avec ses immenses potentialités naturelles, l’Afrique est favorable à un nouveau type de partenariat pour sortir de la pauvreté.
« L’Afrique a besoin de partenariats constructifs et gagnant-gagnants pour mettre en valeur ses fabuleuses richesses naturelles, se doter d’infrastructures de développement et améliorer les conditions de vie de ses populations », a fait comprendre le Chef de l’Etat. Avant de lancer « un appel à la communauté internationale en général, et l’Afrique, en particulier, de soutenir le Programme d’accélération de l’adaptation en Afrique (AAA), dirigé par la Global center adaptation (GCA) et la Banque africaine de développement (BAD)… en vue d’aider l’Afrique à supporter les chocs des changements climatiques». Et de préciser par la suite : « L’Afrique n’a pas besoin d’aumône ».
Quoi qu’il en soit, Félix Tshisekedi a réaffirmé que «les peuples africains et leurs dirigeants sont suffisamment conscients de ce que le développement de leur continent relève de leur responsabilité exclusive et dépend de l’intégration de leurs pays respectifs dans une zone de libre-échange».
Alors que des coups d’Etat reviennent en force dans certaines régions de l’Afrique, Félix Tshisekedi a donné le gage de la démocratie, du reste irréversible : «Le processus de démocratisation reste irréversible en Afrique». Il est d’avis que «les crises de ces derniers temps dans quelques Etats en Afrique ne peuvent pas occulter les énormes progrès accomplis par la majorité des pays africains en matière de démocratie et de bonne gouvernance».
Dans la lutte contre le terrorisme, l’Afrique ne veut pas se mettre en marge de l’action internationale. «Si la communauté internationale minimise les dangers que représente la propagation de djihadisme en Afrique, si elle n’adopte pas une stratégie globale et efficace, les plaies ouvertes d’ici, continueront à se métastaser jusqu’à faire jonction et devenir une menace réelle pour la paix», s’est défendu le Chef de l’Etat, estimant que « l’Afrique refuse de servir de base arrière au terrorisme international ».
A New York, Félix Tshisekedi a, par ailleurs, défendu une Afrique mature, prête à se mobiliser pour régler ses problèmes internes. « Dans le cadre des différends entre Égypte, Soudan et Ethiopie, j’ai pris des initiatives pour que ce grand barrage devienne un instrument d’intégration économique régionale et de solidarité entre le trois pays », a rappelé le Chef de l’Etat, se félicitant de la disponibilité de toutes les parties en conflit à maintenir le dialogue.
Quant à la longue présence des Nations Unies sur le sol congolais, Félix Tshisekedi n’exclut pas cette hypothèse : «Le retrait de la Monusco doit se faire d’une manière progressive, responsable et ordonnée». Il a vanté cependant les mérites de l’état de siège décrété dans les deux provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu. «L’état de siège ne sera levé que quand les circonstances qui l’ont motivé disparaîtront», promet-il.
Il reste un Président de la République fermement engagé à remettre son pays sur les rails. «Je consacre toute mon énergie, et attache le plus grand intérêt à la fin de l’insécurité, des massacres, et des pillages (…) ce qui contribuera davantage, à l’organisation d’élections libres, transparentes et crédibles prévues en 2023 », a-t-il déclaré, rappelant que «le Gouvernement de la République Démocratique du Congo, depuis mon avènement à la tête du pays, conduit une politique rigoureuse de lutte contre la corruption, les détournements de deniers publics et l’impunité. Les résultats sont déjà perceptibles avec l’augmentation substantielle des recettes depuis le second trimestre de cette année ».
A New York, le Président Tshisekedi a porté le message d’une Afrique qui revendique son rôle et sa place dans un monde qui bouge. Une dynamique dans laquelle s’inscrit également la République Démocratique du Congo.
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