L’année 2021 se termine ce vendredi 31 décembre à minuit. Contrairement à la tradition, les réjouissances populaires à travers le monde ont quelque peu perdu leur éclat habituel compte tenu de la crise sanitaire qui sévit depuis 2019 à la suite de l’apparition de la pandémie à coronavirus. Faute de traitement curatif approprié, les pays se contentent des mesures préventives et recommandent la vaccination. C’est le cas de la République démocratique du Congo qui, avec cinq gammes variées de vaccins dont elle dispose, multiplie des campagnes de sensibilisation de la population face aux menaces de la COVID-19. Par rapport à la fin d’année 2021, l’opinion est surprise par la décision de l’autorité urbaine de Kinshasa relative à l’organisation des veillées de prière par les églises et des veillées mortuaires.
Interdites d’organiser des veillées de prière dans la nuit du 31 décembre 2021 au 1er janvier 2022 à cause de l’augmentation du taux de contamination de la COVID-19 depuis la récente apparition du virus dénommé «Omicron», les églises de la capitale sont surprises par la décision du gouverneur de la ville de Kinshasa qui semble semer la confusion dans les esprits des gens.
Pour le chef de l’administration urbaine, dont les propos ont été repris par l’inspecteur provincial de la police pour la ville de Kinshasa, le général Sylvano Kasongo, seules les églises ayant obtenu sa dérogation sont appelées à organiser des veillées de prière. Celles qui ne l’auront pas obtenue verront leurs équipements sonores confisqués et les personnes trouvées sur le lieu seront arrêtées. Et d’ajouter : «Dès cet instant, les éléments de la police sont en alerte jusqu’au 5 janvier 2022. L’objectif est de traquer les «kuluna», les « shégués » et autres bandits qui troublent la quiétude de la population».
Deux poids, deux mesures
Loin de nous l’idée de remettre en cause les dispositions sécuritaires que peut prendre une autorité compétente, quelle qu’en soit la forme. Mais, pour le cas de l’organisation des veillées de prière, même la traque des hors-la-loi et autres bandits, les commentaires vont dans tous les sens.
Bon nombre des gens s’interrogent sur les critères qui ont prévalu sur le choix des églises ayant obtenu la dérogation du gouverneur de la ville de Kinshasa, Gentiny Ngobila, pour organiser des veillées de prière. En d’autres termes, disent-ils, quel que soit le nombre de fidèles, la COVID-19 ne se transmettra pas dans ces églises. C’est seulement dans les églises non autorisées.
En agissant ainsi, le chef de l’exécutif provincial de Kinshasa n’est-il pas allé à l’encontre des récentes mesures préventives prises par le gouvernement à la suite de l’apparition du virus «Omicron». D’autant plus que, dans le tas, le couvre-feu allant de 23 à 4 heures du matin a été maintenu. Sur quel critère se base-t-on pour déroger certaines églises à la règle, s’interroge l’opinion.
Concernant la traque des «Kuluna», «shégués» et autres bandits, cette opération nécessite-t-elle la mise en alerte des éléments de la police lorsqu’on sait que cela fait partie intégrante de leur mission ? Appelée à veiller à la sécurité des biens et des personnes, la police est toujours en état d’alerte.
Il n’est donc pas tard pour le gouverneur Ngobila de revenir sur sa décision relative à l’organisation des veillées de prière en se conformant aux mesures préventives édictées par le gouvernement.
Quant à la traque des «kuluna», «shegues» et autres bandits, il y a simplement lieu de renforcer la sécurité, car, ces malfrats troublent la quiétude des Kinois régulièrement.
La lutte contre les tracasseries des éléments de la Police de circulation routière (PCR) et des bretelles vertes soulagerait encore plus la population kinoise.
Véron Kongo