Alors que le Dr Eteni Longondo, ministre UDPS de la Santé en pleine survenance en 2020 de la pandémie de Covid-19, circule librement à Kinshasa, à la faveur d’une liberté provisoire obtenue des autorités judiciaires, dans son nouveau rapport intitulé «Covid business en RDC : repenser la riposte aux épidémies», repris sur le site d’infos en ligne zoom-eco.net, le Groupe d’étude sur le Congo (GEC) démontre comment la multiplication de structures n’a pas résolu les problèmes soulevés par les précédentes ripostes.
Dans un rapport qui charge terriblement l’ancien ministre de la Santé, le GEC fait allusion à la mauvaise gestion des ressources humaines et financières, la mauvaise circulation des informations et les rivalités entre les acteurs. Le GEC dit avoir documenté et analysé également plusieurs autres cas concrets d’abus présumés de gestion financière.
«À titre indicatif, sur 363 millions de dollars US alloués en avril 2020 par le Fonds monétaire international (FMI) pour atténuer les effets de la pandémie, le gouvernement n’a pu publier sur le site du ministère de la Santé qu’une quarantaine de documents justifiant seulement l’utilisation de quelque 6 millions de dollars US. Là encore, essentiellement des dépenses qui ne respectent pas les règles de gestion des finances publiques mais qui ont été ordonnées par différents acteurs : Présidence, ministres, gouverneurs, directions provinciales de la santé, hôpitaux», indique GEC dans ce rapport.
Repenser la riposte aux épidémies
Dans ce rapport, le GEC note que « durant la dernière décennie, la RDC a connu plusieurs flambées épidémiques, notamment le choléra et la maladie à virus Ebola. Pourtant, comme avec le Covid-19 dont le premier cas dans le pays est annoncé le 10 mars 2020, le système de santé congolais ne peut toujours pas faire face aujourd’hui à ces épidémies sans un important soutien financier des partenaires extérieurs». Il poursuit en relevant que «cela n’a pas empêché les gouvernants de créer plusieurs structures ad hoc, souvent budgétivores, censées contribuer à la lutte contre la propagation de Covid-19. Il s’agit, entre autres, du comité multisectoriel, du secrétariat technique, du conseil consultatif, de la Task force présidentielle et du Fonds national de solidarité contre le coronavirus ».
Pour conforter sa thèse, le GEC précise que son « rapport documente et analyse également plusieurs autres cas concrets d’abus présumés de gestion financière. Ces derniers concernent, par exemple, le business des primes. D’autant que le ministère de la Santé et le secrétariat technique se sont refusés ou n’ont pas été en mesure de communiquer au GEC ni les effectifs ni le montant des primes allouées par catégories d’agents de la Riposte. Ces abus s’étendent aussi aux diverses questions relatives à la surfacturation et à l’opacité dans la gestion des revenus des tests voyageurs».
Le GEC s’étonne que, «malgré tout, le Gouvernement a pu conclure un programme avec le FMI sur trois ans. L’institution financière internationale s’engage à verser par tranches un milliard et demi de dollars US au Gouvernement qui, lui, doit enclencher des réformes structurelles».
Il note, cependant que ce nouvel accord conclu avec le FMI, «serait une opportunité pour, entre autres, redéfinir les organes de conseil et de contrôle, rationaliser l’organisation du système de santé afin de disposer, à moyen et long terme, d’un système pérenne de réponse aux épidémies doté d’un schéma opérationnel clair».
Econews