Après l’Afrique du Sud et le Maroc pour la fabrication de vaccin anti-Covid, c’est au tour de la Banque africaine de développement (BAD) de prendre le taureau par les cornes en s’attaquant à une problématique vitale du domaine de la santé : les infrastructures sanitaires. L’institution financière panafricaine acte sa toute première stratégie couvrant la période 2022-2030.
«Nous devons veiller à ce que chaque Africain, quel que soit son niveau de revenu, ait accès à des soins de santé de qualité, ainsi qu’à une assurance maladie et à une protection sociale». C’est en ces mots que Akinwumi Adesina, président de la Banque africaine de développement (BAD), s’est exprimé à l’occasion du lancement de la stratégie de la Banque pour des infrastructures sanitaires de qualité en Afrique 2022-2030.
Approuvé vendredi 25 février par le conseil d’administration de la BAD, ce plan stratégique novateur au sein de l’institution doit son existence à l’appel des gouverneurs de la Banque à définir le rôle de cette dernière dans la résolution des déficits d’infrastructures de santé sur le continent. Un enjeu pour le développement renforcé par la pandémie de Covid-19 qui a profondément mis en évidence les besoins de la région en la matière.
A ce stade, la BAD dévoile que sa stratégie consistera à construire des infrastructures de manière à améliorer la connectivité à internet et aux technologies de communication, afin de renforcer les systèmes sanitaires africains. Ce plan vise également à promouvoir la collaboration régionale et à harmoniser les politiques et la réglementation en matière de santé, tout en établissant le dialogue intra-régional sur les politiques et l’assistance technique. Beth Dunford, vice-présidente de la Banque pour l’agriculture, le développement humain et social, a souligné «la flexibilité» que cette déclinaison stratégique confère à la BAD «pour répondre aux divers besoins des différents pays membres régionaux d’une manière plus percutante et durable ».
Cette feuille de route santé viendra par ailleurs accélérer la réalisation de l’un des cinq priorités de la stratégie globale de la BAD -«High 5»- initiée par Akinwumi Adesina, à savoir «améliorer la qualité de vie des populations africaines».
Une dynamique qui prend forme
La nouvelle stratégie santé de la BAD considérée en interne comme «historique» n’a pas encore été chiffrée. Elle vient s’ajouter non seulement au plan de 3 milliards de dollars d’investissements dans l’industrie pharmaceutique régionale sur 10 ans par la Banque, mais aussi à la liste des initiatives d’envergure lancées récemment sur le continent dans le domaine de la santé. Il s’agit entre autres de l’unité de fabrication de vaccin anti-Covid inaugurée en Afrique du Sud à la mi-janvier et l’usine en construction au Maroc annoncée une dizaine de jours plus tard. Une dynamique qui pourrait inspirer d’autres pays du continent.
Alors que peu avant la pandémie l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) avait entrepris la sensibilisation en faveur de l’investissement dans le domaine de la santé en Afrique, la crise a carrément fait émerger le secteur comme une priorité. Outre les acteurs clés du développement comme la Banque africaine de développement, différentes composantes du monde financier concrétisent peu à peu leurs intentions.
Econews avec La Tribune Afrique