Le gouverneur de la ville de Kinshasa, Gentiny Ngobila Mbaka, a effectué dernièrement une visite d’inspection des travaux de construction d’un marché moderne, là où fut érigé il y a trois décennies le tristement célèbre Marché Type K tristement, situé dans la commune de Kinshasa. Le gouverneur Ngobila a salué la qualité des travaux exécutés par l’entreprise chinoise qui travaille en partenariat avec l’Hôtel de ville de Kinshasa.
D’une capacité de 1.500 tables, le nouveau marché comprendra 99 maisons. « Nous devons continuer à travailler pour donner le droit d’accès du site derrière. Le but est d’atteindre 3.000 étalages contre 200 magasins plus ou moins. Néanmoins, les travaux se poursuivent », a fait savoir la commissaire générale en charge de l’environnement, Laeticia Bena Kabamba, avant d’annoncer l’ouverture officielle dans les tout prochains jours de ce lieu de négoce par le gouverneur de la ville.
Mieux vaut prévenir que guérir
Bien que cela soit peut-être tard compte tenu de l’avancement des travaux de construction, il y a cependant lieu de signaler qu’en relançant le marché Type K, l’autorité urbaine semble oublier la tragédie d’un certain 8 août 1996.
En effet, à cette date, la République Démocratique du Congo, en général, et la ville de Kinshasa, en particulier, était endeuillée à la suite d’un crash d’avion, un Antonov qui avait raté son décollage à partir de l’aérodrome de Ndolo. Ce cash avait causé la mort de quelque trois cents personnes, hommes, femmes et enfants confondus. Les rescapés, réunis au sein d’une association et dont la plupart d’entre eux sont devenus des personnes vivant avec handicap, attendent d’être indemnisés jusqu’à ce jour, malgré la promesse leur faite par le gouvernement de l’époque que dirigeait Léon Kengo wa Dondo. Les démarchés effectuées par cette association au niveau de la justice n’ont donné aucun résultat satisfaisant. Tout ce qu’il leur reste aujourd’hui, c’est de se souvenir de cette date à travers une messe d’action de grâce organisée chaque année afin de remercier Dieu de les avoir épargnés de la mort à cette date.
Face à cette situation, l’opinion s’interroge sur ce qui amené le gouverneur de la ville de Kinshasa pour construire un marché moderne à cet endroit de triste mémoire. Elle estime que la ville de Kinshasa qui finance les travaux devait plutôt penser à réhabiliter le marché «Somba Zikida» qui existe depuis l’époque coloniale.
En outre, bien que l’idée de construire des marchés modernes soit bonne, mais qu’en est-il du Marché central de Kinshasa totalement démoli depuis deux ans ?, s’interrogent plus d’un observateur.
Veron K.