Entre l’arrivée de la Mission d’observation de l’ONU en République démocratique du Congo (MONUC) en décembre 1999 et sa transmutation en Mission de l’ONU pour la stabilisation en RDC (MONUSCO) le 1er juillet 2010, beaucoup d’eau aura coulé sous les ponts.
Si dans sa première phase, la mission des Nations Unies avait contribué à une solution toute relative de l’instabilité posée par la multitude de rébellions soutenues par le Rwanda, l’Ouganda et le Burundi parmi tant d’autres, dans le sillage du renversement du régime du maréchal Mobutu,…
sa successeuse a connu et connaît encore des fortunes diverses, allant des accusations d’une léthargie manifeste à faire usage du fameux Chapitre 7 de la Charte des Nations Unie qui enjoint à ce type de mission de faire usage de la force dans le volet de son mandat relatif à la protection des populations civiles. Et c’est ici que les romains s’empoignèrent, les gouvernements congolais successifs reprochant aux casques bleus de s’adonner à des trafics transfrontaliers mâtinés de sévices sexuels dans les camps des déplacés internes, dès lors que de civils sont régulièrement massacrés à un jeu de salive de leurs cantonnements.
La participation de la délégation congolaise à la 77ème session de l’assemblée générale de l’ONU constitue un tournant. Dorénavant, un chronogramme est arrêté : dès le 15 novembre sera connu le chronogramme du retrait de la Monusco à soumettre au Conseil de sécurité de l’ONU. Et celui-ci se prononcerait à compter du 30 décembre. Ceci pour l’aspect officiel.
Mais ceci n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît ! On ne balaie pas une force multinationale sur un coup de tête, et qu’au même moment l’on sollicite sa contribution dans l’organisation logistique des élections. Une suite de contradictions qui laisse entrevoir un départ sans réellement partir de la mission onusienne. Une atmosphère qui rappelle l’ère de William Swing, alors à la tête du Comité international d’accompagnement de le transition (CIAT).
Exemple : à l’argument selon lequel le départ des casques bleus laisserait un vide que la force loyaliste ne serait pas prête à prendre la relève, le ministre des Affaires étrangères Lutundula répond par un appel à la communauté interna-tionale : «Agissez, agissez avant qu’il ne soit trop tard ! ».
Après tout, le désengagement de la Monusco, s’il a lieu un jour, ne signifie nullement un divorce d’avec les Nations Unies. Selon Lutundula.
Econews