Pour faire de la bonne politique, il faut disposer de bons acteurs politiques pétris de sentiments patriotiques et déterminés à défendre les seuls intérêts de l’ensemble de la population. Depuis son accession à l’indépendance, la RDC n’a pu se doter d’institutions fortes à cause de ce péché originel qui colle aux basques de la classe politique. Le peuple ne fait pas confiance à la classe dirigeante au point qu’il n’a jamais donné un mandat suffisamment clair à un parti majoritaire.
Le leader de Nouvel Elan et coordonnateur de la plate-forme politique Lamuka, Adolphe Muzito, en bon chef laborantin, a entamé des consultations en vue de produire une offre politique conforme aux attentes de la population. Pour l’ancien Premier ministre de la République Démocratique du Congo, les partis politiques dans le pays ne représentent pas la majorité de la population. Dans leur vote, les congolais n’ont pas donné une majorité claire à un parti politique.
«On a l’impression que le peuple a jeté le pouvoir dans la rue et chacun est venu prendre sa part », a commenté un cadre de Nouvel élan qui analysait la sortie médiatique du leader de son parti.
La meilleure majorité, autour d’un parti-phare, remonte aux élections de 1960. Le MNC-Lumumba avait 30% de sièges à la chambre des représentants. Avec ses alliés de cette époque : PSA, CEREA et Balubakat, la coalition était constituée à 51% contre 49% de sièges de l’opposition. Cette représentation honorable d’une force politique phare est allée en baissant au fil des cycles électoraux, constate Muzito.
Lors des élections de 1965, la Conaco de Moïse Tshombe, qui était à la tête de la coalition majoritaire, n’avait réuni que 20,2% de sièges. La coalition d’opposition, Codeco de Joseph Kasa-Vubu, avait comme regroupement leader, l’Unicentral, qui n’avait que 2,4% de sièges.
En 2006, la coalition majoritaire AMP de Joseph Kabila, tractée par le PPRD, ne représentait que 20,2% de sièges. L’opposition avec comme parti leader le MLC de Jean-Pierre Bemba ne comptait que 12,8% de sièges à l’Assemblée nationale.
En 2011, la situation a empiré avec 12,4% de sièges au principal parti pilote de la majorité le PPRD de Joseph Kabila.
Pour l’ancien Premier ministre, l’heure est venue pour que les attentes de la population soient portées par des partis politiques réellement représentatifs tant au sein de la majorité que de l’opposition. Il est temps, pense-t-il, que les nains cessent de conduire d’autres nains de tailles encore modeste au point que la stabilité des coalitions ne soit que des chimères.
Dans ces conditions, soutient-il, il est impossible de requalifier le social parce que des moyens pour de bonnes politiques économiques ne seront jamais réunis.
Hugo Tamusa