OK Plast au cœur de l’innovation : plongée dans la première usine de recyclage des plastiques à Kinshasa

C’est en présence du Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, que la société OK Plast a mis en service dans le quartier Kingabwa de la commune de Limete sa première usine de recyclage des plastiques à Kinshasa. Mercredi, sous la direction de Jérôme Sekana, délégué général d’OK Plast, un groupe de journalistes est allé à la découverte de cette usine.
Une nouvelle usine recycle 50 tonnes de déchets plastiques par jour dans la ville de Kinshasa, en République Démocratique du Congo (RDC).
Avec cette usine, la République Démocratique du Congo (RDC) fait un grand pas en matière de gestion des déchets plastiques. L’installation a été mise en service le 15 avril 2022 par OK Plast, en présence du Président de la République, Félix Tshisekedi, dans le cadre du projet «Kintoko» mis en œuvre par l’Hôtel de ville de Kinshasa.
«Cette usine est la deuxième du genre en Afrique après celle implantée au Nigeria », expliquait, à l’inauguration de l’usine, Medhi Attieh, le directeur général d’OK Plast.
L’unité de recyclage de Kinshasa a une capacité de 50 tonnes par jour et d’un stock de 5.000 tonnes de bouteilles compactées. Les bouteilles plastiques usagées sont recyclées en bouchons pour les bouteilles, en casiers pour les sociétés brassicoles de la place, en chaises, en glacières, en tuyaux pour canalisation d’eau ainsi qu’en bouteilles de différents litrages.

A la découverte de l’usine
Sous la conduite de Jérôme Sekana, délégué général de la société Angel Cosmetics, les journalistes kinois ont eu droit à une visite guidée de l’usine OK Plast, lancée dans le cadre du projet « Kintoko », le mercredi 20 avril 2022.
Cette usine du groupe Angel, dont font partie également les sociétés Angel Cosmetics, Palmco et Ok Plast, se consacre à l’assainissement de la ville de Kinshasa, avant de s’étendre, laisse-t-on entendre du côté de ses initiateurs, sur le reste du pays. Kinshasa s’est donné comme objectif principal le ramassage et le recyclage principalement des bouteilles en plastique sur l’étendue de la capitale. Répondant ainsi à la vision du gouverneur de la ville de Kinshasa, Gentiny Ngobila Mbaka, pour l’assainissement environnemental de la capitale congolaise.
Kinshasa produit journellement près de 10 tonnes d’ordures de toutes sortes et les produits en plastique constituent plus ou moins 40%. Le plastique, faut-il le rappeler, est une matière non biodégradable qui défigure la capitale congolaise. Surtout à cause du manque de civisme de ses habitants qui n’hésitent pas un seul instant à la jeter partout : dans les caniveaux, sur les routes, dans les nombreux cours d’eau qui serpentent à travers les communes de la capitale.
Aussi, pour lutter efficacement contre cette manie et pour parvenir à dégager Kinshasa des déchets en plastique, l’Hôtel de ville de Kinshasa et le gouvernement central, par le biais du ministère de l’Environnement et Développement durable, ont conclu séparément un accord de partenariat avec la société Ok Plast dans le projet «Kintoko».
Au stade actuel, «Kintoko» collecte 25 tonnes/jour des bouteilles en plastique. L’objectif, déclare Jérôme Sekana, est d’atteindre 50 tonnes afin de maîtriser réellement les méfaits de la pollution causée par l’accumulation du plastique dans des endroits inappro-priés (cours d’eau, égouts, voies de circulation, etc.).

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Objectifs et perspectives
Sous la conduite de Jérôme Sekana, les chevaliers de la plume ont ainsi pris connaissance du processus du traitement des bouteilles en plastique, allant du ramassage au recyclage en passant par le compactage.
Le projet «Kintoko» ne compte pas se limiter au seul recyclage des bouteilles en plastique. Au contraire, il envisage, soutient Jérôme Sekana, de produire au niveau local des granulés PET.
«La RDC importe 20.000 tonnes de granulés PET (Polyéthylène téréph-talate) par mois pour être transformés en préformés et bouteilles plastiques. L’ambition avec Kintoko/OK Plast et son usine est de réduire cette dépendance à 20% la première année, 30% la deuxième… jusqu’à absorber toute l’offre, mieux demande en granulés PET », note Jérôme Sekana.
Jusqu’à preuve du contraire, Kintoko demeure le véritable fer de lance de l’opération «Kin-Bopeto», une initiative du gouverneur Gentiny Ngobila qui, pour assurer sa réussite, lui a octroyé 100 espaces pour l’installation des conteneurs de réception des bouteilles en plastique.
Le projet « Kintoko », indique le délégué général Jérôme Sekana, au-delà de son volet assainissement environ-nemental, est un véritable creuset pour l’économie locale. En effet, le projet Kintoko va non seulement créer de l’emploi et favoriser l’entreprenariat, mais aussi assurer un environnement sain (sur les plans hygiénique et sanitaire) en suscitant une prise de conscience collective afin d’atteindre des éco-gestes utiles et même le niveau zéro déchet plastique.
Kintoko est à ce point si important quant à l’avenir de la capitale congolaise dépolluée au point que le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, s’est déplacé personnellement pour l’inauguration de l’usine de recyclage des plastiques le 14 avril 2022.

Un projet de 15 millions d’euros
Ok Plast collecte les bouteilles plastiques grâce à des conteneurs installés dans plusieurs coins de Kinshasa. À ce jour, la ville compte 21 points de collecte. «Pour chaque kilogramme de bouteilles plastiques apporté, le collecteur reçoit 100 francs congolais (moins d’un centime d’euro)», indique la société.
Outre la préservation de la biodiversité terrestre et aquatique, le projet d’OK Plast est une source d’emplois pour de nombreux jeunes dans la ville de Kinshasa.
La société de recyclage espère ainsi renforcer son efficacité opérationnelle à Kinshasa, dont la production journalière de déchets plastiques est estimée à 7.000 tonnes, selon un rapport de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
La prochaine étape pour OK Plast est d’étendre ses activités à d’autres villes de la RDC. L’entreprise peut compter sur le soutien du gouvernement RD-congolais avec qui elle a signé un accord de partenariat le 9 mars 2022.
«Nous ferons l’effort pour que OK Plast ait l’électricité qu’il faut. Nous lui éviterons les tracasseries en termes de taxes et d’impôts. Nous veillerons aussi à ce que OK Plast ait l’exonération pour les intrants», affirmait Ève Bazaiba, vice-Première ministre, ministre de l’Environnement et Développement durable, le 9 mars 2022. Cette facilité s’étendra sur une période de cinq ans, renouvelable.

Michel Masudi