Au terme de la dernière visite à Kinshasa de sa directrice générale, Kristalina Georgieva, le Fonds monétaire international (FMI) a accédé à la demande de Kinshasa d’allouer une partie de ses ressources DTS (Droits de tirage spéciaux) à des investissements prioritaires. Prudent, le FMI rappelle cependant que «le renforcement de la gestion des investissements publics sera crucial pour en accroître l’efficacité. Si la première revue de l’accord triennal, signé en juillet 2021, a été conclue par une note positive, le FMI a cependant indiqué que «la mise en œuvre de réformes structurelles, notamment en matière de gouvernance, reste essentielle pour soutenir la reprise et promouvoir une croissance durable et tirée par le secteur privé. Faire avancer les réformes pour la lutte contre la corruption, la LBC/FT et la transparence des secteurs miniers et des ressources naturelles reste crucial pour améliorer le climat des affaires. Ce programme de réformes devrait continuer à bénéficier du renforcement des capacités pour la formulation et la mise en œuvre efficace des politiques, notamment en matière budgétaire, de gouvernance et pour les secteurs monétaire et financier».
Au terme de la mission menée par ses experts en RDC, le FMI note que « malgré la pandémie de Covid-19, le rebond de l’activité économique est plus fort qu’initialement prévu, soutenu par une production minière plus élevée qu’anticipée et la reprise de la croissance non extractive». La conclusion de la première revue au titre de l’accord FEC (Facilité élargie de crédit) a dès lors permis le décaissement immédiat de 212,3 millions de dollars US pour renforcer les réserves internationales, compte tenu des risques à la baisse pour les perspectives et la reprise de l’économie nationale et mondiale.
Le FMI est d’avis que «l’accord au titre de la FEC continue de soutenir le programme de réformes à moyen terme des autorités pour favoriser la stabilité macroéconomique et le développement durable en intensifiant la mobilisation des recettes intérieures, en renforçant la gouvernance et en soutenant la politique monétaire».
Pour soulager les réserves de change de ses pays membres, en cette période de rétrécissement de l’activité économique mondiale, le FMI leur avait accordé des allocations en DTS. Dans cette enveloppe, la RDC a reçu près de 1,5 milliards USD, portant ainsi ses réserves en devises à plus de trois milliards USD.
Voici la déclaration du FMI à l’issue de la première revue de l’accord triennal conclu en juillet 2021.
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Le Conseil d’administration du FMI approuve le décaissement de 212,3 millions de dollars US pour la RDC
Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé la première revue de l’accord au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC) pour la République Démocratique du Congo (RDC). L’achèvement de la revue permet le décaissement immédiat de 152,3 millions de DTS (14,3 pour cent de la quote-part ou 212,3 millions de dollars EU) pour aider à répondre aux besoins de la balance des paiements. L’accord de FEC sur 36 mois avec la RDC pour 1066 millions de DTS (100 % de la quote-part, environ 1,52 milliard de dollars EU) a été approuvé par le Conseil d’administration le 15 juillet 2021 pour aider à répondre aux besoins de financement associés à la pandémie de COVID-19 (voir les communiqués de presse No. 21/217), après l’aide d’urgence octroyée par le FMI à la RDC au titre de la Facilité de crédit rapide (FCR) en décembre 2019 et avril 2020, pour un total de 533 millions de DTS (50 % de la quote-part ou 731,7 millions de dollars US, voir communiqués de presse No.19/465 et 20/182).
Malgré la persistance de la pandémie de COVID-19, l’économie se redresse; la croissance pour 2021-2022 a été révisée à la hausse à 5,4% et 6,2% respectivement, soutenue par une production minière plus élevée que prévu et un rebond de la croissance non extractive. L’inflation est restée ancrée à environ 5 pour cent. Les développements extérieurs meilleurs que prévu, soutenus par les prix élevés des matières premières, ont permis une augmentation significative des réserves internationales brutes à 3,3 milliards de dollars US à la mi-octobre 2021 (contre 0,8 milliard de dollars US fin 2020). Cela reflète des achats de devises plus proactifs par la banque centrale et l’allocation générale de DTS du FMI à la fin août. L’augmentation des recettes fiscales a permis des dépenses supplémentaires, principalement d’investissement, sans remettre en cause le déficit budgétaire de la fin 2021.
À l’issue des débats du conseil d’administration, Mme Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI, a fait la déclaration suivante : «La République Démocratique du Congo a connu un démarrage prometteur du programme soutenu par l’accord de facilité élargie de crédit. La performance du programme est satisfaisante et l’activité économique s’est améliorée en 2021 grâce à une demande extérieure et une production minière plus élevées, permettant une accumulation de réserves plus élevée que prévu. Cependant, de nouvelles mesures de restriction face à la Covid-19 ont été mises en place depuis l’été et les taux de vaccination restent très faibles.
La politique budgétaire reste prudente. Le budget 2022 devrait soutenir la reprise économique, la moitié de la récente allocation de DTS étant consacrée à des projets d’investissement prioritaires qui seront mis en œuvre dans les prochaines années. Le renforcement de la gestion des investissements publics sera crucial pour en accroître l’efficacité.
La création d’espace budgétaire en améliorant la mobilisation des recettes intérieures est la clé du succès du programme de réformes des autorités, notamment pour répondre aux besoins en infrastructures et aux besoins sociaux. Les financements concessionnels doivent être privilégiés, tout en continuant à éviter le financement monétaire de la Banque Centrale du Congo (BCC). L’amélioration de la gestion des finances publiques sera importante pour soutenir l’efficacité des dépenses ainsi que la transparence et la responsabilité budgétaires.
La BCC devrait continuer à renforcer son cadre de politique monétaire et sa situation financière, améliorer la supervision bancaire et intensifier ses efforts pour renforcer les sauvegardes. Réduire la dollarisation contribuerait à améliorer le mécanisme de transmission de la politique monétaire. L’accumulation de réserves de change devrait se poursuivre tout en laissant le taux de change agir comme un amortisseur. Des efforts continus pour promouvoir l’inclusion financière sont également nécessaires.
La mise en œuvre de réformes structurelles, notamment en matière de gouvernance, reste essentielle pour soutenir la reprise et promouvoir une croissance durable et tirée par le secteur privé. Faire avancer les réformes pour la lutte contre la corruption, la LBC/FT et la transparence des secteurs miniers et des ressources naturelles reste crucial pour améliorer le climat des affaires. Ce programme de réformes devrait continuer à bénéficier du renforcement des capacités pour la formulation et la mise en œuvre efficace des politiques, notamment en matière budgétaire, de gouvernance et pour les secteurs monétaire et financier».
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