Le nouveau pari de Tshisekedi : réhabiliter la route N’Djili-Brasserie pour désengorger la route Kinshasa-Matadi

La coupure de la route Kinshasa – Matadi, après une pluie torrentielle qui s’était abattue à Kinshasa a posé l’urgence de trouver une solution de rechange pour désengorger cette route d’intérêt économique évident. Vendredi en Conseil des ministres, le Président de la République, Félix Tshisekedi, s’est fixé un nouveau pari posant la nécessité d’une alternative à l’axe routier Kinshasa-Matadi pour l’approvisionnement de la capitale.

A ce jour, la route de Matadi reste la seule voie qui relie la ville de Kinshasa à la province du Kongo Central, donnant directement aux ports maritimes de Matadi et de Boma. Pour le Président de la République, Félix Tshisekedi, il y a un danger que la ville de Kinshasa soit un jour coupée du Kongo Central – avec toutes les graves conséquences économiques qui s’en suivront.

Vendredi en Conseil des ministres, le Chef de l’Etat est revenu sur l’épineuse problématique de la route Nationale n°1 Kinshasa-Matadi qui avait été coupée en deux, après les dernières pluies diluviennes, interrompant momentanément la libre circulation des personnes, l’approvisionnement de Kinshasa en biens de première nécessité en provenance du Kongo Central, ainsi que les flux logistiques au départ et à destination des ports maritimes situés dans cette province.

Cette situation démontre à suffisance, a indiqué le Président de la République, la nécessité de réhabiliter des axes diversifiés pour relier Kinshasa au Kongo Central, en l’occurrence la voie ferrée et la route provinciale RP 118 Kasangulu – Mvululu – Cecomaf – N’Djili/Brasserie qui permettra un accès plus direct pour le transport des conteneurs destinés aux entreprises localisées dans les zones d’activités industrielles de la capitale, notamment dans les communes de Limete et de Maluku avec l’implantation de sa Zone économique spéciale.

Evoquant le principe sacro-saint «Gouverner, c’est prévoir», le Président de la République a invité le Gouvernement à initier de grandes réflexions sur la création, sur le moyen et le long termes, de nouvelles infrastructures routières et ferroviaires sur toute l’étendue du territoire national à la hauteur de l’ambition de notre pays, particulièrement, dans la province du Kongo Central, seule ouverture naturelle au monde extérieur par l’océan Atlantique.

En effet, au vu de la démographie exponentielle qui caractérise les grandes agglomérations de notre pays et en prévision du flux de marchandises qui devrait provenir des activités du port en eaux profondes de Banana, il est inconcevable d’entrevoir un quelconque dynamisme économique et un développement sans que soient créées de nouvelles voies de communications, en ce compris des autoroutes et des voies ferroviaires modernes.

DEUX MINISTRES SOUS PRESSION

Toutefois, à court-terme, il importe de lancer dans les plus brefs délais, les travaux de revêtement de la route provinciale RP 118 d’intérêt général qui est sous gestion de l’Office des Routes.

Sur ce, il est attendu du ministre d’Etat en charge des Infrastructures et Travaux Publics, un projet d’aménagement, en urgence, de cette route.

En outre, et toujours dans cette perspective de court terme, il revient de noter que le chemin de fer Matadi – Kinshasa constitue l’alternative la plus importante sur laquelle le Gouvernement devrait se concentrer.

En effet, la modernisation de cette voie ferrée permettrait de proposer un transport sécurisé des biens et des personnes à un coût concurrentiel. Cela induira, ipso facto, un report d’une part importante du tonnage routier sur le rail et la préservation de la chaussée routière.

Le ministre ad intérim aux Transports, Voies de Communication et de Désenclavement, doit présenter, en urgence, un projet de modernisation de cette voie ferrée. L’actualisation, par la Société congolaise des transports et des ports (SCTP), des études existantes éventuelles, permettraient de gagner du temps.

51 MILLIONS USD POUR 6,8 KM DE L’AVENUE KULUMBA

Dans un autre registre, le Gouvernement de la RDC a mis en place un nouveau plan pour aérer le boulevard Lumumba, seule voie routière qui relie le centre-ville de Kinshasa à l’aéroport international de N’Djili.

Pour désengorger le boulevard Lumumba, le Gouvernement prévoit de débloquer environ 51 millions USD du Trésor public pour la réalisation des travaux de la troisième phase de réhabilitation et modernisation de l’avenue Kulumba. Ce tronçon traverse les communes de Masina et Limete jusqu’au croisement avec l’avenue des Poids Lourds.

Ce projet, proposé par le gouvernement en 2020 pour un montant de 32 millions USD, est à sa dernière phase d’exécution.

Pour l’ingénieur Joseph KamuKamu, chargé de superviser les travaux, cité par le site tsieleka.com, l’exécution de cette troisième phase a commencé par la topographie du site pour identifier la taille de l’expropriation.

Exécutés pour une durée de 24 mois, ces travaux sont préfinancés par la SAFRIMEX, dans le cadre d’un partenariat public-privé.

Lesdits travaux sont payés sur la base de la présentation des factures après certification par le maître d’ouvrage grâce aux mécanismes mis en place entre le ministère des Infrastructures et celui des Finances.

Les travaux sur ce tronçon sont exécutés à la lumière du contrat et aux spécifications techniques du maître d’ouvrage par le bureau d’études interposé.

Il s’agit des travaux préparatoires qui consistent en le repérage du site, défrichage et abattage des arbres, démolition des ouvrages en maçonnerie et béton, curage des caniveaux existants, le déplacement des réseaux de la SNEL et de la REGIDESO.

Ces travaux concernent aussi l’assainissement, la construction de nouveaux caniveaux, de pose de quelques dalots, la construction des traversées, de deux ponts sur la rivière N’Djili, des digues longues de 10 m sur la rivière N’Swenge et trois dalots de 7,6 et 4 m tandis que la largeur de la chaussée est de 7 m dont la nature de la chaussée est en souple et en béton.

Ces travaux sont supervisés par le Bureau technique de contrôle et l’Office des voiries et drainage (OVD) comme maître d’ouvrage délégué.

Econews