Le pays retient son souffle

Au cours d’un briefing de presse inédit animé conjointement par les ministres de la Communication et Médias et porte-parole du gouvernement et le VPM en charge de l’Intérieur, les journalistes exceptionnellement convoqués tôt le matin de ce mardi ont été informés d’un seul et unique point. Il s’agissait de faire un Focus sur la situation générale du pays après les élections du 20 décembre 2023.

Patrick Muyaya et Peter Kazadi n’y sont pas allés par le dos de la cuillère : la marche projetée ce mercredi 27 décembre par l’opposition en vue de protester contre une organisation chaotique des élections du 20 décembre prolongées de plusieurs jours et afin d’exiger l’organisation de nouveaux scrutins est purement et simplement interdite.

Le ministre de l’Intérieur allant jusqu’à menacer de faire intervenir l’armée, le cas échéant.

Les deux membres de l’Exécutif, très combatifs et adoptant par moments un ton martial se sont félicités de la bonne tenue des élections débutées le 20 décembre. «Ceux qui attendaient le chaos il n’est pas arrivé et n’arrivera pas. Le processus électoral a été inclusif et les contestations se feront par les voies légales», a d’emblée déclaré le ministre de la Communication et porte-parole du Gouvernement Patrick Muyaya.

Abordant la question de la marche programmée par l’opposition ce mercredi 27 décembre, il a prévenu que compte tenu qu’en règle générale en période électorale des troubles ne sont pas à exclure, «des dispositions sont prises de manière à ce que la police et l’armée puissent assurer la sécurité. La manifestation de ce mercredi a pour objectif de mettre à mal le processus électoral engagé. C’est un acte désespéré alors que la CENI n’a pas encore fini de publier (les résultats ndlr)».

Répondant aux déclarations incendiaires de l’archevêque de Kinshasa qui, lors de la messe de Noël dénonçait des élections menées dans un vaste désordre organisé, Patrick Muyaya a estimé que «le cardinal Ambongo a ses opinions que nous connaissons tous. Pour tous ces Congolais qui ont bien voté, ne peut-il pas saluer cette bonne organisation d’autant plus que lui même a voté dans de bonnes conditions. Il devrait éviter de faire sentir que ses propos vont dans le sens de soutenir un camp ».

Plus incisif et n’hésitant pas à brandir la menace à l’encontre des opposants Moïse Katumbi et ses alliés à l’initiative de la marche du 27 décembre, la VPM en charge de l’Intérieur, tout en confirmant l’interdiction de la manifestation, a déclaré : «Ils veulent rendre le pays ingouvernable. Aucun gouvernement dans le monde ne peut accepter cela (…) Les dispositions sont prises pour quiconque voudrait envoyer le peuple congolais à la mort. La police sera appuyée par les FARDC en cas de débordement ».

Econews