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Le stress de la rentrée

Ce lundi 1er septembre 2025, des milliers d’écoliers kinois ont repris le chemin de l’école. Comme chaque année, cette rentrée est bien plus qu’un simple retour en classe : c’est le symbole des espoirs et des luttes quotidiennes des familles congolaises. Derrière les uniformes fraîchement repassés et les cartables neufs se cache une réalité souvent amère : celle de parents qui, une fois de plus, ont déployé des efforts surhumains pour assurer à leurs enfants un accès à l’éducation.

Dans un contexte où la gratuité de l’enseignement de base reste difficilement compréhensible – tant ses modalités pratiques peinent à être appliquées –, ce sont les mères et les pères qui suppléent aux carences de l’État. Achat de fournitures scolaires, participation aux frais scolaires non officiels, appui aux structures des écoles… Les parents sont les premiers financeurs de l’éducation de leurs enfants, palliant ainsi les faiblesses d’un système éducatif public qui tarde à offrir à sa jeunesse les conditions d’un apprentissage serein et de qualité.

Mais cette année, un défi supplémentaire – et non des moindres – vient s’ajouter au parcours du combattant habituel : les embouteillages monstres de Kinshasa. La capitale, connue pour son traffic routier chaotique, impose aux élèves un stress quotidien qui n’a rien d’éducatif. Retards, fatigue accumulée, temps perdu dans les transports… Comment exiger des enfants qu’ils soient attentifs en classe après des heures passées dans les bouchons ?

Les autorités municipales semblent avoir pris la mesure du problème, du moins en partie. Par un communiqué publié ce week-end, l’Hôtel de ville de Kinshasa a annoncé la réouverture de certaines artères principales. Une décision bienvenue, mais qui ressemble à une goutte d’eau dans l’océan des congestions kinoises. On peut légitimement s’interroger : ces mesures suffiront-elles à fluidifier une circulation routière aussi dense que prévisible lors de la reprise scolaire ?

Il est urgent que les pouvoirs publics aillent au-delà des actions cosmétiques et envisagent une politique globale de mobilité urbaine, incluant des transports en commun dignes de ce nom, des horaires décalés pour les écoles et les administrations, et une véritable planification urbaine au service des citoyens.

Cette rentrée 2025 doit sonner comme un rappel : l’éducation ne se résume pas à un accès théorique à l’école. Elle exige un environnement favorable, depuis la salle de classe jusqu’au trajet qui y mène. Les parents font déjà leur part, souvent au prix de lourds sacrifices. Il est temps que l’État et les institutions assument pleinement la leur.

La jeunesse congolaise mérite mieux que des promesses non tenues et des embouteillages interminables. Elle mérite un système éducatif véritablement gratuit, efficace et accessible – sans embouteillages à l’horizon.

ECONEWS