La guerre récurrente qui déstabilise la partie Est de la République Démocratique du Congo a jeté dans la rue plusieurs personnes, créant un grave désastre humanitaire. Si les Nations Unies se mobilisent au travers du Programme alimentaire mondial (PAM) pour venir en aide aux déplacés de guerre, parallèlement l’Union européenne (UE) a décidé d’activer un nouveau pont humanitaire vers la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, pour parer au plus pressé. Les deux premiers vols sont arrivés à Goma, le 22 août 2023, et huit vols de ce type au total devraient se dérouler jusqu’à la fin du mois d’août 2023. Très présente aux côtés du gouvernement congolais, l’UE reste incontestablement l’un des partenaires de premier plan de la RDC, multipliant ses interventions dans divers secteurs de la vie nationale.
L’Union européenne (UE) a lancé une nouvelle opération de pont aérien humanitaire vers l’Est de la République Démocratique du Congo, pour acheminer des fournitures essentielles dans la ville de Goma. Ces fournitures serviront à renforcer l’intervention humanitaire dans la partie orientale du pays, où la situation déjà désastreuse continue de se détériorer.
Pour atténuer cette situation, l’UE organise deux vols au départ de l’Europe, assurant le transport de plus de 180 tonnes de matériel au total, y compris des fournitures médicales et alimentaires. Le pont aérien humanitaire se compose de deux vols entre l’Europe et Nairobi, d’où les fournitures sont acheminées à Goma. Les deux premiers vols sont arrivés à Goma, le 22 août 2023, et huit vols de ce type au total devraient se dérouler jusqu’à la fin du mois d’août 2023.
Ce pont aérien humanitaire fait suite à une opération similaire qui a eu lieu, entre mars et mai 2023, au cours de laquelle 260 tonnes de fournitures au total ont été transportées en sept vols. Ceux-ci ont été organisés en collaboration avec la France et les partenaires humanitaires de l’UE.
Contexte
Les besoins humanitaires en République Démocratique du Congo sont parmi les plus importants au monde. On dénombre actuellement plus de 6,2 millions de personnes déplacées sur le territoire de la RDC, le chiffre le plus élevé sur le sol africain. Plus d’un million de réfugiés congolais vivent dans des pays voisins. Compte tenu de l’instabilité qui règne dans la région, le pays héberge lui-même plus d’un demi-million de réfugiés venus de pays limitrophes. En raison de la rapide détérioration de la situation sécuritaire dans l’Est du pays, plus de 1,1 million de civils sont venus gonfler les rangs des personnes déplacées depuis mars 2022.
Le nombre de personnes déplacées à l’intérieur du pays évolue sans cesse, les populations fuyant les nouvelles zones de combat. Nombreux sont ceux à vivre dans des conditions extrêmement précaires, et près de 500 000 personnes sont bloquées à Goma et autour de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu. La quasi-totalité d’entre elles vivent dans des conditions inhumaines et font face à toutes sortes de besoins, notamment en nourriture, en eau et en assainissement, en soins de santé et en abris.
Dans les zones de conflit, la violence et l’insécurité limitent les possibilités d’activités rémunératrices, perturbent l’agriculture et entraînent des déplacements de populations, en conséquence de quoi environ 27 millions de personnes (plus d’un quart de la population) se trouvent actuellement en situation d’insécurité alimentaire aiguë. On estime à 2,8 millions le nombre d’enfants souffrant de malnutrition aiguë.
L’absence de protection des populations civiles constitue le principal problème dans les zones de conflit. Différents acteurs armés du conflit se livrent à des violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire, y compris à des violences à caractère sexiste, à de l’exploitation et des abus sexuels, au recrutement d’enfants, à des violences physiques, à des meurtres, à des enlèvements, à des actes de torture, à des attaques contre des écoles ou des structures sanitaires, ainsi qu’à des pillages fréquents, dans un contexte d’années d’impunité. De plus, la RDC fait face à des épidémies récurrentes, notamment de choléra, de rougeole, de variole du singe et d’Ebola. La faiblesse de son système de santé et le manque d’infrastructures de base et de services sociaux, y compris dans le secteur sanitaire, exacerbent la situation.
La plupart des projets humanitaires financés par l’UE ont pour but d’aider les populations vulnérables de l’Est du pays, en proie à un conflit persistant. L’UE s’emploie avec ses partenaires à : fournir une aide axée sur l’assistance alimentaire et la nutrition, les abris, la protection, les soins de santé d’urgence, y compris les soins prodigués aux survivants de violences sexuelles; améliorer la situation en matière d’eau, d’assainissement et d’hygiène; veiller à ce que les enfants touchés par des crises humanitaires puissent aller à l’école.
«L’UE reste fermement résolue à venir en aide aux plus vulnérables en République Démocratique du Congo. En réponse à l’appel des Nations Unies en faveur d’une intensification des opérations humanitaires dans l’ensemble du pays, par une mobilisation de tout le système, nous lançons un pont aérien humanitaire pour acheminer des fournitures essentielles à Goma, dans la partie orientale de la République démocratique du Congo. Couplé à la nouvelle enveloppe d’aide humanitaire annoncée plus tôt dans l’année – portant le montant total de notre aide humanitaire à 80 millions d’euros pour 2023 – notre pont aérien humanitaire contribuera à atteindre le plus grand nombre de personnes possible », a indiqué Janez Lenarèiè, commissaire à la gestion des crises, réitérant l’accompagnement sans faille de l’UE dans l’effort de pacification de la partie Est de la RDC.
Econews