L’UE participe au complot contre la RDC : 20 millions d’euros de prime de guerre au Rwanda

Les tensions récurrentes qui empoisonnent, depuis une vingtaine d’années, la partie orientale de la République Démocratique du Congo ont véritablement des grandes ramifications internationales. Kinshasa peut bien dénoncer la main noire du Rwanda derrière les actions terroristes de M23, la communauté internationale a décidé de fermer les yeux, faisant semblant de compatir avec le peuple congolais tout en soutenant le bourreau rwandais. Sinon, comprendre ce énième soutien financier de l’Union européenne, soit 20 millions d’euros, pour soutenir l’armée rwandaise, la RDF (Rwandan Defence Forces). Sur papier, l’UE s’en explique et se défend de soutenir l’armée rwandaise dans la traque des terroristes dans la province mozambicaine de Cabo Delgabo. On sait néanmoins qu’avec cet apport en numéraires, Bruxelles donne plutôt une occasion au Rwanda de s’armer davantage pour continuer son entreprise de prédation à l’Est de la RDC. C’est en se servant du Rwanda, comme cheval de troie, l’Occident charrie la mort en RDC pour précipiter sa balkanisation. Les preuves du complot sont bien réelles.
Dans la guerre qui sévit dans l’Est de la République Démocratique du Congo, la communauté internationale, principalement les Etats-Unis, l’Union européenne et la Grande-Bretagne, ont choisi leur camp. Peu importe les millions de morts, soit près de 10 millions, qui sont déjà tombés sur les champs de bataille des zones meurtries de l’Est congolais.
Entre le soutien à l’Ukraine, menacé par la Russie, et la RDC, dont l’intégrité est mise en difficulté par les terroristes de M23, battant pavillon rwandais, le monde, dit civilisé, penche nettement en faveur de l’homme fort de Kigali.
En tout cas, vu de Bruxelles, siège des institutions européennes, Washington ou Londres, le Rwanda est dans son rôle en entretenant une vaste entreprise de crime dans l’Est de la RDC. Sinon, rien ne saurait justifier ce soutien financier de l’Union européenne à l’armée rwandaise, soit 20 millions d’euros, pour l’aider à augmenter en puissance.
Sur papier, l’Union européenne justifie son geste par le souci d’aider l’armée rwandaise, déployée au Mozambique, de faire face aux terroristes qui opèrent dans la province mozambicaine de Cabo Delgabo.
Pour l’instant, on sait donc que le Conseil de l’Union européenne a annoncé jeudi avoir adopté cinq mesures d’appui au titre de la facilité européenne pour la paix (FEP). La Bosnie-Herzégovine, la Géorgie, le Liban, la Mauritanie et le Rwanda qui a déployé ses forces au Mozambique sont bénéficiaires de ces fonds.
La FEP se définit comme un instrument extrabudgétaire qui a pour objectifs d’améliorer la capacité de l’Union Européenne à prévenir les conflits, à consolider la paix et à renforcer la sécurité internationale, en permettant le financement d’actions opérationnelles relevant de la politique étrangère et de sécurité commune (PESC) et ayant des implications militaires ou dans le domaine de la défense. Elle remplace et élargit les anciens instruments financiers existant dans ce domaine, à savoir le mécanisme Athena et la facilité de soutien à la paix pour l’Afrique.

Les armes «sophistiquées » de Guterres
Si la destination de l’aide européenne à l’armée rwandaise est le Mozambique, on a du mal à croire que Kigali consacre cette manne financière aux seules opérations militaires qu’il mène au Mozambique. Présent sur le sol congolais où il agit sous couvert des terroristes, l’aide européenne devrait vraisemblablement aider le Rwanda à se renforcer militaire pour contenir les assauts des Forces armées de la RDC.
Dans ces conditions, on ne peut donc pas s’étonner, à l’instar du secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, que le M23 dispose des armées sophistiquées qui dépassent de loin celles dont dispose les troupes onusiennes. Tout comme il n’y a aucun mystère lorsque le même SG de l’ONU rappelle que le M23 opère comme une véritable armée conventionnelle.
Plus de doute possible sur l’origine ou encore le pourvoyeur de ces armes, dites «sophistiquées», avec lesquelles le M23 et le Rwanda massacrent des Congolais. Elles viennent de l’Union européenne, bref de l’Occident qui a trouvé en Paul Kagame le seul et unique dirigeant noir africaine capable de garantir et de maintenir leur entreprise de prédation dans la région des Grands Lacs.
Dépité par ce geste qui dévoile au grand jour le complot international contre la RDC, le prix Nobel de la paix 2018, Dr Denis Mukwege, n’a pas caché sa colère.
«Scandalisé d’apprendre que European Commission débloque 20 millions € pour RDF, une armée à la base de l’agression de la RDC, d’une crise humanitaire dramatique et auteure de graves violations des Droits de l’Homme et du Droit International Humanitaire», avait écrit Denis Mukwege sur son compte twitter.
Ce qui n’a pas laissé indifférent l’un des pays membres de l’Union européenne, à savoir l’Allemagne, qui a vite réagi par la voie de son ambassadeur en RDC.
«Vos sentiments sont compréhensibles, mais n’oubliez pas que la mission de la SADC au Mozambique et le gouvernement mozambicain ont tous deux invité le RDF à combattre les terroristes islamistes », a écrit l’ambassade de l’Allemagne en RDC, répondant au prix Nobel de la paix.
Quoi qu’il en soit, le mal est fait. Et le peuple, qui n’est plus naïf, ne comprend pas cette attitude de l’Union européenne au moment où la RDC ploie sous le poids d’une guerre injuste qui a déjà jeté dans la rue plus de 400.000 déplacés dans la province du Nord-Kivu.

Sons discordants à Bruxelles
Si, au plus haut sommet de l’UE, on tente de couvrir ce soutien financier à l’armée rwandaise à sa participation à la force internationale déployée au Mozambique, à Bruxelles, tous ne partagent ce point de vue.
Depuis Bruxelles, la députée européenne belge, Maria Arena, a exprimé sa totale désapprobation à l’aide financière de l’UE à l’armée rwandaise au moment où des preuves irréfutables accablent Kigali sur son soutien aux terroristes de M23.
«Décider de débloquer 20 millions d’euros en soutien à l’armée rwandaise sans lui demander un engagement préalable et un retrait de son soutien au M23 est inacceptable», a déclaré l’élue européenne.
Elle est d’avis qu’en choisissant de convoler en justes noces avec le Rwanda, l’UE se rend indirectement «responsable de graves violations des droits humains, massacres de masse et recrutement forcé d’enfants» perpétrés en RDC.
Pour elle, en tout cas, rien ne peut justifier cette aide du l’Union européenne en faveur de l’armée rwandaise au moment où les crises sécuritaire et humanitaire s’aggravent dans la partie Est de la RDC, rendues possibles grâce à la main noire de Kigali qui agit sous couvert de M23.
Aussi, a-t-il appelé l’Union européenne à réaffecter à la poursuite des auteurs de graves crimes commis en RDC en déférant leurs auteurs devant les instances judiciaires, les véritables responsables de ces actes barbares dans l’Est de la République démocratique du Congo.
«Nous n’acceptons pas que l’UE soit indirectement responsable de l’instabilité en RDC. Les financements devraient soutenir la poursuite des responsables des violations dans le cadre de la justice nationale et internationale», a conclu la députée européenne belge.
Une chose est vraie. Le pays de Paul Kagame va bénéficier au total de 20 millions d’euros comme soutien à la poursuite du déploiement de ses forces dans la province de Cabo Delgado (Mozambique). Ce déploiement a débuté en juillet 2021 à la demande des autorités mozambicaines, en réponse à la lutte en cours contre le terrorisme.
Pour le Conseil européen, l’adoption de cette mesure d’assistance s’ajoute à l’assistance en cours de 89 millions d’euros pour les forces armées mozambicaines en collaboration avec la mission de formation de l’UE (EUTM) au Mozambique et de 15 millions d’euros pour la mission de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) au Mozambique (SAMIM).
A tout prendre, l’Occident a choisi son camp. Il soutient entièrement le Rwanda dans son plan de déstabilisation de la région des Grands Lacs, dont le but ultime est la balkanisation de la RDC. Les 20 millions d’euros alloués à la RDC passent pour une prime de guerre accordée à Paul Kagame pour tous les Congolais massacrés à l’Est.
Que reste-t-il encore à faire au peuple congolais ? Le temps est venu d’intérioriser ce message de l’hymne national : «Dressons nos fronts longtemps courbés…» pour reconquérir la paix et défendre l’intégrité territoriale.
C’est dire que le salut ne viendra ni de l’Orient ni de l’Occident. Tous sont compromis et travaillent pour le démantèlement de la RDC.

Econews