L’Hôtel de ville de Kinshasa poursuit l’opération « coup de poing » sur toute l’étendue de la capitale, débutée en janvier dernier. Une opération qui s’effectue dans le cadre de l’opération «Kinshasa Bopeto».
Cette fois-ci, a précisé la commissaire générale en charge de l’Environnement et Aménagement de la ville, Laeticia Bena Kabamba, l’autorité urbaine a particulièrement décidé de déclencher la lutte contre la pollution sonore. L’objectif visé est d’assurer aux Kinois leur droit à la tranquillité, lutter contre toutes les formes de pollution sonore susceptibles de troubler le repos ou d’occasionner un gêne pour le voisinage.
Ce n’est pas la première fois que l’autorité urbaine annonce une lutte contre la pollution sonore. Sceptiques, les gens rappellent que la loi interdisant les tapages diurnes et nocturnes, encore en vigueur, n’a jamais été d’application stricte et rigoureuse. Les cadres de base censés y veiller ayant démissionné devant leur responsabilité, les conséquences qui en résultent sont néfastes.
A quoi peut-on s’attendre lorsque les tenanciers des débits de boissons bafouent la loi en la matière? Avec la prolifération des sectes religieuses dans la capitale, les responsables des « Eglises » dites de réveil ne se soucient de rien. Ils soutiennent que les heures tardives de la nuit sont les moments propices «pour chasser les sorciers et autres esprits maléfiques». D’où on assiste à l’organisation des « veillées » dans les différents quartiers et aussi curieux que cela puisse paraître, ce sont les femmes qui y sont majoritaires.
En outre, la vie estudiantine est perturbée à la suite, d’une part, au manque d’électricité dans la majorité des communes de Kinshasa et, d’autre part, à la pollution sonore produite par les débits de boissons et les «Eglises » dites de réveil avec l’organisation des veillées.
Maintenant que l’autorité urbaine vient de nouveau de prendre conscience de cette situation, le souhait de la population est de la voir aller jusqu’au bout de sa logique. Le mal étant profond, elle n’a plus de raison de s’arrêter à mi-chemin. Elle devra s’appuyer davantage sur ses cadres de base pour mener à bien cette opération sur le terrain. Autrement, on continuera à tourner autour du pot.
Véron K.