Lutte contre les violences sexuelles basées sur le genre : le plaidoyer du Rénadef

Le réseau national des ONG pour le développement de la femme (Rénadef) a organisé, le vendredi 24 septembre à Kinshasa, une conférence de presse sur les violences sexuelles basées sur le genre en rapport avec la santé reproductive.

Dans son exposé, la coordinatrice nationale du Rénadef, Mme Marie Nyombo Zaina, a rappelé la lutte que sa structure mène sur le terrain pour sensibiliser la population aux méfaits des violences sexuelles dans la vie. A ce sujet, elle a appelé à l’implication de tous les acteurs si l’on veut éradiquer ce fléau aux conséquences néfastes sur la santé. Ce travail de sensibilisation nécessite des moyens financiers conséquents pour bien mener cette action, a-t-elle fait valoir. Avant de noter que la RDC possède beaucoup de lois qui condamnent les auteurs de ces actes, mais certaines d’entre elles ne sont pas appliquées, a déploré Mme Zaina. C’est pourquoi, on assiste à l’accroissement du taux de violences sexuelles dans notre pays.

Pour elle, ces violences sexuelles basées sur le genre sont à la base des inégalités sociales qui sévissent dans notre société. Lesquelles discriminations font que la femme soit considérée comme un être inférieur par rapport à l’homme. Ses droits sont bafoués. Ce sont ces considérations que nous devons combattre, a recommandé la coordinatrice nationale du Rénadef.

A son avis, les violences sexuelles sont à combattre, car elles constituent un boulevard des maladies sexuellement transmissibles dans nos milieux de vie. A ce propos, le Rénadef a répertorié beaucoup de cas.

Pour mener à bien cette lutte, le Rénadef a besoin de moyens financiers conséquents. A ce stade, elle a lancé un appel pathétique à l’endroit du gouvernement congolais et aux partenaires extérieurs afin de soutenir les actions menées sur le terrain par sa plateforme.

Saisissant cette opportunité, Mme Nyombo Zaina a remercié le Fonds mondial pour son accompagnement depuis des années. Grâce à son appui, le Rénadef parvient à mener ses actions dans quelques provinces du pays.  

S’adressant à la population, elle a déploré l’indifférentes de certaines personnes face aux cas de violences sexuelles. Et d’ajouter que c’est mieux de dénoncer ces actes si l’on veut les combattre. Ces femmes et filles qui sont violées sont nos mamans, nos soeurs, voire nos enfants. Ici, elle a condamné les actes sexuels commis par les élèves du collège Saint Georges de Kintambo. Ce comportement est une honte pour les parents et la société congolaise. D’où l’implication du gouvernement congolais appelé à tout mettre en oeuvre pour combattre ce genre de comportement.

De son côté, Me Serge Tamundele a mis l’accent sur la place des lois dans la prévention de tous les maux qui rongent la société. A l’instar de Mme Zaina, il a démontré que beaucoup de lois ne sont pas respectées. Cependant, il a invité les Congolais à dénoncer les cas de violences sexuelles dans leur entourage. Une fois observés, les cas de violences sexuelles doivent être dénoncés et orientés vers des cliniques juridiques pour le suivi. Depuis quelque temps, ces cliniques qui travaillent dans des conditions difficiles sont parfois débordés.

C’est ici aussi l’occasion d’interpeller les pouvoirs publics qui doivent mettre des moyens financiers à leur disposition pour un travail de qualité. Constat : des cas de violences sexuelles se sont multipliés pendant cette période de la pandémie de Covid-10. D’où l’interpellation de tous. La question du genre doit préoccuper tout le monde. Chacun dans son rayon d’action, a souligné Me Serge Tamundele.

A.T.