Entre le président de la République honoraire, Joseph Kabila, et le «président élu », Martin Fayulu, mais qui n’avait pu gouverner, le rapprochement n’est plus qu’un vain discours. Il est devenu tellement une réalité que ce vendredi 3 juin, les partisans de ces deux leaders vont marcher la main dans la main contre l’insécurité dans la partie Est de la République Démocratique du Congo. Cette alliance contre nature n’est pas du genre à rassurer ses compatriotes qui ont fait confiance à un moment donné à celui pour qui, la majorité des Congolais avaient porté leur choix lors de la présidentielle de 2018.
Martin Fayulu, qui a habitué les Congolais à un discours extrémiste, est désormais l’allié de celui qui était présenté comme le diable en personne, pire celui qui avait nommé, répétait-il à longueur des journées, Félix Tshisekedi comme Président de la République. Ce discours, les Congolais ne l’ont pas encore oublié dans la mesure où il est encore récent.
Exit la vérité des urnes, Martin Fayulu est désormais dans les bras du président de la République honoraire que lui, considère comme faiseur des rois en RDC !
Cette marche programmée dans le cadre du Bloc patriotique vise, selon ses organisateurs, à obtenir la condamnation ferme de l’agression de la RDC par le Rwanda qui agit par la rébellion M23 interposée. La marche vise aussi à manifester le soutien total aux Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) afin qu’ elle vise à obtenir des réformes électorales consensuelles. De très bonnes intentions qui a fait oublier notamment à Fayulu que le pouvoir s’obtient directement du peuple et non d’un homme, si puissant soit-il.
Cette lecture erronée éloigne Martin Fayulu de l’idéal de Lamuka qui est désormais porté par le seul résistant Adolphe Muzito. Jusqu’à ce jour, le fils spirituel d’Antoine Gizenga s’est montré constant dans ses prises de position. C’est ainsi qu’il n’a pas voulu s’associer avec les créateurs du M23 comme l’avait déclaré Martin Fayulu, à savoir le président honoraire Joseph Kabila. Marcher bras dessus, bras dessous avec les Kabilistes c’est dire au peuple meurtri que vous avez renoncé à la lutte, en blanchissant ceux qui sont à la base de sa souffrance.
Constance des patriotes résistants
Le Nouvel Élan d’Adolphe Muzito est de ceux qui ont décidé de ne point se départir de la ligne initialement tracée sur la question de l’Est et de la transparence électorale.
«Nous soutenons toute initiative allant dans le sens de défendre l’intégrité du territoire congolais et d’offrir aux Congolais des élections crédibles, transparentes et apaisées, mais il n’est pas question de marcher avec ceux qui tirent les ficelles de l’insécurité dans l’Est et ont mis en place un système électoral qui a doté le pays des institutions illégitimes», faisant allusion à la vérité des urnes.
Cette position est partagée par le président de l’Association africaine de défense des droits de l’homme (Asadho) : «Le FCC s’en prend au gouvernement sur la gestion de la crise avec le Rwanda? Je suis étonné ! Alors que les acteurs du FCC ont géré le pays avec Kagame pendant 18 ans. On ne l’a pas oublié », a écrit Jean-Claude Katende, dont la neutralité et le sérieux sont connus de tous.
Pour l’ancien candidat à la présidentielle de 2018, Alain-Daniel Shekomba, la famille politique de Joseph Kabila n’a aucune leçon à donner aux Congolais, car dit-il : «le FCC et son chef sont les cofondateurs du M23 ».
Hugo Tamusa