La peine de mort a été requise mercredi à Kinshasa contre six hommes jugés – dont l’un en fuite – par un tribunal militaire pour le triple meurtre de l’ambassadeur d’Italie, de son garde du corps italien, le carabinier Vittorio Iacovacci, et d’un chauffeur congolais du Programme alimentaire mondial (PAM), Mustapha Milambo.
En 18 audiences devant le tribunal militaire de garnison siégeant dans l’enceinte de la prison de Ndolo, le procureur a défendu la version des autorités. Pour lui, Luca Attanasio, Vittorio Iacovacci et Mustapha Milambo ont été tués par balles après avoir été pris dans une embuscade aux abords du parc national des Virunga, au nord de la ville de Goma.
Ces trois personnes ont été enlevées alors que leurs ravisseurs comptaient exiger une rançon d’un million de dollars, selon le procureur. Et devant les juges, mercredi 8 mars, il a soutenu que les victimes ont été kidnappées, puis traînées en profondeur dans la forêt avant d’être exécutées.
Pour ces crimes, le procureur retient les infractions de «meurtre, association de malfaiteurs, détention illégale d’armes et munitions de guerre». Des charges pour lesquelles il requiert la peine de mort contre les accusés. Mais cette peine n’étant pas appliquée en RDC, elle sera commuée en réclusion à perpétuité.
Venu d’Italie, le père de l’ambassadeur s’est constitué partie civile à la dernière minute. En plus des condamnations, il a exigé 60 millions d’euros de dommages.
Lors des précédentes audiences, les avocats commis d’office pour les prévenus avaient tenté, en vain, de disqualifier les preuves de l’accusation, à savoir des vidéos d’interrogatoires montrant leurs aveux en janvier 2022. Des images obtenues, selon la défense, sous la torture. Elle présentera sa plaidoirie ce week-end du 11-12 mars.
Avec RFI