Mike Kasenga, le seul inculpé encore en prison dans le dossier « Forages », selon une justice taillée sur mesure par le PG MVonde

Contrairement à Mike Kasenga, Nicolas Kazadi et François Rubota ont curieusement échappé à la guillotine du PG Firmin Mvonde.

Trois mois après son interpellation par le Parquet général près la Cour de cassation, suivie de son transfèrement à la prison centrale de Makala, Mike Kasenga, patron de Stever Construct, paie seul le prix d’une justice reconnue « malade » par le Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Ce vendredi 27 septembre 2024 marque exactement trois mois depuis que le PDG de la société Stever Construct est détenu à la prison de Makala. Avec une justice à géométrie variable, le Procureur général (PG) près la Cour de cassation, Firmin Mvonde, a fait de Mike Kasenga son « prisonnier personnel », passant outre les règles élémentaires du droit. Dans ce contexte, la détention prolongée du patron de Stever Construct, sans que d’autres accusés ne soient également poursuivis, soulève des doutes sur la transparence et l’impartialité des procédures judiciaires.

Il ne faut pas jeter la réputation des gens « en pâture ». Cette phrase résonne encore dans les esprits, prononcée par le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, lorsqu’il a pris la défense de l’ancien Ministre des Finances, Nicolas Kazadi, dans les affaires controversées des « Forages » et des « Lampadaires ». En s’affichant ainsi, le Président de la République a clairement disculpé l’ancien argentier national, s’opposant frontalement au Procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde.

Depuis cette déclaration, Nicolas Kazadi a retrouvé sa liberté et vaque à ses occupations quotidiennes, tout comme l’ancien Ministre d’Etat en charge du Développement rural, François Rubota, qui profite également de l’air frais de la liberté. Cependant, un cas demeure préoccupant : celui de Mike Kasenga, le patron de Stever Construct, qui continue de croupir à la prison centrale de Makala.

La question qui se pose est : pourquoi Mike Kasenga fait-il exception alors que toutes les autres personnalités mises en cause dans l’affaire des « Forages » ont recouvré leur liberté ? La réponse semble résider dans le traitement particulier que lui réserve le Procureur général Firmin Mvonde. En effet, il apparaît que ce dernier a fait de Kasenga son «prisonnier personnel », foulant ainsi aux pieds les règles élémentaires de droit.

DIFFICILE MONTAGE

Depuis lors, le PG près la Cour de cassation peine à démontrer le détournement qu’il impute à Mike Kasenga d’autant plus que, sur le terrain opérationnel, il est prouvé que des équipes de Stever Construct se sont déployées pour honorer les termes du contrat conclu avec l’Etat congolais. Bien plus, des informations parvenues à Econews confirment que l’argent perçu par ce dernier a servi réellement à l’achat des matériels appropriés pour les forages et qu’une centaine de stations de traitement et pompage d’eau est déjà livrée au Gouvernement, sans compter celles en cours de finalisation.

Bien plus, des indiscrétions relayées par le media en ligne Scoop RDC, rapportent que « le PG Mvonde réclamerait des garanties sur l’exécution des travaux restants et leur fin ». Ce qui justifierait, se dit-on à l’office du PG Mvonde, la détention de Mike Kasenga à la prison de Makala. Paradoxe !

Un mystère que Scoop RDC présente en ces termes : « Ce qui paraît comme une porte ouverte qu’il (Ndlr : le PG Mvonde) est en train d’enfoncer car, malgré l’incarcération de son PDG, la société Stever Construct continue la construction des forages et des stations de traitement et pompage d’eau dont une dizaine finis n’attendent que leur réception par le ministère de Développement rural. D’ailleurs, dans une lettre parvenue à Scoop RDC et datant du 23 septembre dernier, la société Stever Construct demande au ministre d’État du Développement rural, Muhindo Nzangi, de lui indiquer 34 sites où doivent être érigées les stations de traitement et pompage d’eau. Dans cette lettre, Stever construct précise que tous les matériels pour ces 34 forages sont au dépôt. Quelle garantie faut-il encore donner si les travaux de construction des forages s’exécutent ? »

Et de poursuivre : « Puisque détournement et surfacturation ne sont pas démontrés avec preuves, pourquoi alors maintenir Mike Kasenga en prison trois mois déjà alors qu’il a un domicile fixe bien connu et que sa fuite n’est pas à craindre ? Est-ce à cause de la clameur publique qui jette des pères de famille en pâture, s’il faut reprendre les propos du Président de la République, Félix Tshisekedi, qu’il est maintenu en prison ? »

JUSTICE ET EQUITE

Cette situation soulève des interrogations sur l’équité du système judiciaire en République Démocratique du Congo.

Le Chef de l’Etat a lui-même reconnu que la justice en RDC souffre de graves dysfonctionnements. Dans ce contexte, la détention prolongée de Mike Kasenga sans que d’autres accusés ne soient également poursuivis soulève des doutes sur la transparence et l’impartialité des procédures judiciaires.

Il est impératif que les autorités judiciaires agissent avec transparence et équité, afin de garantir que la justice ne soit pas utilisée comme un outil de répression ou de favoritisme. La situation de Mike Kasenga doit être examinée avec soin, et des mesures doivent être prises pour assurer que tous les citoyens, quel que soit leur statut, soient traités de manière égale devant la loi.

Pour rappel, Mike Kasenga est poursuivi dans le dossier « forages » pour un présumé détournement des fonds du trésor public, notamment pour une présumée surfacturation des travaux de construction des stations de forages et de pompage d’eau. Étonnamment, il est le seul à se retrouver derrière les barreaux, alors que deux autres personnalités impliquées dans ce dossier, à savoir l’ancien Ministre en charge du Développement rural, François Rubota, et l’ancien argentier national, Nicolas Kazadi, le principal accusé, sont libres et ne semblent pas inquiétés.

Econews

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