Moise Katumbi en mode séduction auprès des lobbys juifs

Moïse Katumbi, leader du parti politique Ensemble pour la République, continue toujours à entretenir le suspense autour de son appartenance dans l’Union sacrée de la nation (USN). Après des consultations engagées à Kinshasa, Katumbi a mis le cap sur l’Europe où son entourage annonce une série de contacts, avant sûrement de rendre sa décision sur ses rapports avec l’USN. De passage en Europe, Moïse Katumbi est allé se recueillir à Auschwitz avec l’European Jewish Association, en souvenir du génocide juif de la seconde guerre mondiale. Entre Katumbi et les lobbys juifs, il y a une complicité qui se met en place. Objectif : la présidentielle de 2023 pour laquelle Katumbi tisse calmement sa toile.

Sa «ligne rouge» ayant été franchie avec la nomination de Denis Kadima aux commandes de la Céni (Commission électorale nationale indépendante), Moïse Katumbi Chapwe, leader d’Ensemble pour la République, parti politique membre de l’Union sacrée de la nation, réfléchit déjà sur l’avenir de ses rapports avec le Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Si son entourage parle déjà d’une rupture plus que jamais irréversible, Moïse Katumbi prend encore son temps.

Après ses consultations à Kinshasa, le leader d’Ensemble pour la République s’est replié dans son QG de Lubumbashi, avant d’entamer une tournée en Europe qui pourrait probablement l’amener jusqu’aux Etats-Unis. Cette tournée occidentale rentrerait-elle toujours dans le cadre de ses consultations, avant la grande décision sur son éventuel départ de l’Union sacrée de la nation ? Son entourage est muet sur le sujet. Tout comme son parti, Ensemble pour la République, qui appelle l’opinion publique à prendre son mal en patience.

Le plus évident est que Moïse Katumbi a les regards rivés vers la présidentielle de 2023. S’il ne s’est pas déclaré officiellement encore candidat, l’homme de Kashobwe y travaille. Pour le moment, il s’attèle à tisser sa toile à l’échelle internationale pour renforcer ses appuis extérieurs. Quoi de plus normal qu’il se rapproche des lobbys juifs au regard des liens biologiques qu’il hérite de son père, un juif-grec.

C’est par un tweet que Moïse Katumbi a communiqué sur ses rapports avec la communauté juive. « Pour le triste anniversaire de la nuit de cristal, je me suis recueilli à Auschwitz avec l’European Jewish Association. J’ai prié pour toutes les victimes, dont mes grands-parents. N’oublions jamais cette folie meurtrière, œuvrons toujours pour la paix, en RDC et partout ailleurs», écrit-il sur son compte twitter.

Certes, le geste est anodin, mais il est significatif. Il traduit, d’une certaine manière, la guerre de lobbys qui est engagé, à deux ans de la présidentielle de 2023.

Entre Moïse Katumbi et son allié dans l’Union sacrée de la nation, le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, le fossé ne fait que s’allonger. Des signes sont bien visibles, en attendant la grande annonce que promet le leader d’Ensemble pour la République.

Pour rappel, la «Nuit de cristal» est le nom donné aux violences antisémites qui, à l’instigation du parti nazi, embrasèrent, dans la nuit du 9 au 10 novembre 1938, la plupart des villes d’Allemagne et d’Autriche.

L’assassinat, le 7 novembre à Paris, du conseiller d’ambassade Ernst vom Rath par Herschel Grynszpan, un jeune juif de 17 ans, fournit aux SA, aux SS et à la Gestapo un prétexte pour déchaîner une violence antisémite planifiée depuis longtemps par Himmler et Heydrich.

La «Nuit de cristal» se solda par la mort de 91 juifs, la destruction de 7.500 magasins et l’incendie de plus de 250 synagogues. Ce pogrom fut aussi le signal de la première vague d’arrestations de quelque 35 000 Juifs qui furent aussitôt déportés vers les camps de concentration alors existants : Dachau, Oranienburg-Sachsenhausen et Buchenwald.

En Autriche, où la «Nuit de cristal» fut particulièrement violente, 6.500 Juifs furent arrêtés par la Gestapo ; 3.000 d’entre eux furent déportés à Dachau. Outre une amende d’un milliard de marks qui fut imposée aux Juifs « pour payer les dégâts », de cette nuit de violences (appelée «de cristal» par allusion aux débris de verre des vitrines saccagées), le régime nazi mit aussitôt en œuvre un vaste plan de spoliation des Juifs allemands : dès le 12 novembre, une circulaire ordonna la fermeture de tous les commerces de détail tenus par des Juifs et la radiation de tous les artisans juifs des registres professionnels.

Cette aryanisation fut complétée le 3 décembre par un décret étendant ces interdictions à toutes les entreprises industrielles et aux biens immobiliers juifs.

Econews