Annoncé de longue date, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), parti présidentiel, a finalement tenu son Congrès extraordinaire les samedi 26 et dimanche 27 aout à N’Sele, dans la partie Est de la ville de Kinshasa. Le point unique à l’ordre du jour était annoncé déjà lors d’une matinée politique présidée, le 13 août 2023, au siège du parti par le secrétaire général Augustin Kabuya. Au Congrès de la N’sele, les «combattants», nom désignant les partisans de l’UDPS, ont donc entériné la candidature de Félix Tshisekedi qui brigue un second mandat à la présidentielle du 20 décembre 2023. La participation aux travaux du Congrès, selon le SG Augustin Kabuya, était réservée aux seuls cadres et membres et cadres reconnus dans les Statuts du parti. Tête d’affiche de l’Union sacrée de la nation (USN), l’UDPS devait inévitablement s’imposer à toutes les forces politiques de la majorité au pouvoir. L’’UDPS choisit, l’USN s’aligne !
Sans surprise, l’UDPS a entériné la candidature de l’actuel chef de l’Etat à un second mandat à la présidentielle supposément prévue le 20 décembre. S’exprimant à l’issue du Congrès, le vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur et Sécurité, Peter Kazadi, haut cadre de l’UDPS, a déclaré : «le président Tshisekedi est le candidat naturel de l’UDPS; il va bientôt terminer son premier mandat et il faut que nous puissions lui offrir, avec l’ensemble du peuple congolais un second mandat pour qu’il achève son projet, sa vision pour le bien-être de la population congolaise».
TSHISEKEDI, HAUTE AUTORITE DE REFERENCE DU PARTI…
Dans un Congrès tout acquis à sa cause, et en l’absence de toute tendance de contestation interne, porté par une majorité où se retrouvent d’anciens membres du Front commun pour le Congo (FCC) de l’ancien président Joseph Kabila, le candidat de l’UDPS était en territoire conquis. Il a savouré que l’assemblée le désigne comme leur «Champion» et surtout, intronisé «Haute Autorité dé référence du parti ».
…ET PLEINS POUVOIRS POUR AUGUSTIN KABUYA
L’autre gagnant des assises de N’Sele est le secrétaire général de l’UDPS. Augustin Kabuya garde son poste stratégique avec des pouvoirs accrus. Le Congrès a, en effet, décidé qu’il est, désormais, le seul à engager le parti auprès des tiers, et va le gérer jusqu’à nouvel ordre, étant investi de fait par délégation des prérogatives de président du parti. «C’est la volonté du congrès, la volonté des couches sociales, politiques et culturelles de l’UDPS…» a ajouté le VPM Peter Kazadi.
L’adoubement d’Augustin Kabuya est la neutralisation à peine dissimulée des autres instances dirigeantes de l’UDPS entrées dans une phase de contestation depuis la désignation au lendemain de l’avènement de Félix Tshisekedi à la présidence de la République. En janvier 2019. Celle-ci ayant débuté par l’intérim exercé à la présidence du parti alors par Jean-Marc Kabund sur la base d’un «mandat spécial». Une disposition, soutenait alors l’aile dure de Limete qui n’existerait guère dans les Statuts du parti. Une lute féroce opposant un improbable présidium et la commission électorale du parti au secrétaire général qui de toute évidence en sort vainqueur.
L’UNION SACRÉE AU GARDE À VOUS
Contrairement à la présidentielle de décembre 2018, où la candidature de Félix Tshisekedi comptait sur l’appui et le soutien de partenaires politiques qui étaient censés lui apporter des voix grappillées dans leurs «fiefs» respectifs, cette fois, le candidat UDPS est porté par une large majorité parlementaire dont une frange non négligeable est constituée de dissidents des PPRD/FCC de l’ancien président Joseph Kabila.
D’importantes plateformes politiques dont l’AFDC/A de Modeste Bahati, l’UNC de Vital Kamerhe lui ayant déjà apporté leur soutien, les deux leaders ayant renoncé à leurs ambitions présidentielles respectives, le candidat Tshisekedi pourrait également obtenir l’appui du MLC de Jean-Pierre Bemba qui à ce jour ne s’est pas formellement prononcé.
Une constellation de petits partis politiques et d’associations appartenant (prétendument) à la société civile inondent de leur côté la capitale d’affiches et autres visuels géants proclamant leur soutien à un second mandat de Félix Tshisekedi. Mais les parlementaires de la présente mandature finissante, dont plus de 80 % sont candidats à leur réélection sont le principal atout de Félix Tshisekedi pour la présidentielle de décembre 2023.
Econews