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Procès Kabila : Néhémie Mwilanya dénonce un « crime d’État » et met en garde contre des plaies « difficiles à panser demain »

Alors que la Haute Cour militaire s’apprête à rendre son verdict dans le procès de l’ancien président Joseph Kabila, la nature des accusations a pris un virage inattendu et profondément controversé, suscitant une mise en garde sévère d’un de ses plus proches collaborateurs.

Néhémie Mwilanya, ancien directeur de cabinet de Joseph Kabila, a lancé un cri d’alarme sur les réseaux sociaux, qualifiant la stratégie de l’accusation de «crime d’État ».

Le procès, initialement centré sur des griefs qui n’ont pas été divulgués, s’est en effet focalisé de manière surprenante sur un point précis et hautement sensible : la nationalité de l’ancien chef de l’État.

UN PROCÈS QUI DÉRIVE SUR LA QUESTION DE L’IDENTITÉ

Selon des sources proches du dossier, les avocats de la République, dont les honoraires sont estimés à plus de deux millions de dollars US, ont concentré tous leurs efforts à remettre en question l’identité et la nationalité de Joseph Kabila, fils de l’ancien président Laurent-Désiré Kabila.

Cette stratégie a radicalement transformé la nature des débats, faisant dériver une procédure judiciaire vers une remise en question personnelle et historique de l’ancien président de la République, au point que certains y voient une chasse à l’homme politique plutôt qu’une poursuite judiciaire classique.

C’est dans ce contexte explosif que Néhémie Mwilanya a pris la parole sur son compte X (anciennement Twitter) pour alerter sur les conséquences potentielles d’une telle manœuvre.

«Manipuler l’identité d’un ancien Chef d’Etat, fils d’un héros national, dont la mère biologique ainsi que les membres de la fratrie sont vivants, juste à des fins politiciennes est un crime d’Etat », a-t-il écrit, dans un message qui a rapidement circulé dans les cercles politiques kinois. Et l’ancien directeur de cabinet d’ajouter, dans un avertissement prophétique : «Ces plaies que l’on ouvre à cœur joie aujourd’hui seront difficiles à panser demain ».

UN CONTEXTE RÉGIONAL FRAGILE

Cette sortie intervient dans un moment particulièrement délicat pour la République Démocratique du Congo.

Alors que des processus de paix cruciaux se déroulent simultanément à Washington et à Doha, la communauté internationale milite pour la cohésion nationale et la stabilité comme préalables indispensables à une paix durable.

Le procès Kabila, et surtout sa dérive sur la question identitaire, risque, selon les observateurs, de créer des divisions profondes et durables dans le tissu politique et social congolais, remettant en cause les fondements mêmes de la réconciliation nationale.

Alors que le verdict est attendu incessamment, l’avertissement de Mwilanya résonne comme un ultime rappel : certains procès, lorsqu’ils sont instrumentalisés, peuvent laisser des cicatrices bien plus profondes que les crimes qu’ils sont censé juger.

HUGO TAMUSA

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